FT-CI

III Conférence de la FTQI

La situation Internationale et les tâches des marxistes révolutionnaires aujourd’hui (III)

15/05/2005

MOUVEMENT OUVRIER, SUBJECTIVITE ET DIRECTION

1. LA LUTTE DE CLASSES ET LES VOIES DE LA RECOMPOSITION DU MOUVEMENT OUVRIER ET DE MASSE

Bien que la lutte de classes et les affrontements entre révolution et contre-révolution ne soient pas les éléments prédominants de la situation internationale actuelle, il est clair qu’après plus de deux décennies de recul, nous traversons une période de lente et tortueuse recomposition du mouvement de masse et en particulier une avancée certaine de la subjectivité du mouvement ouvrier, inégale il est vrai, selon les pays et les régions.

C’est dans ce cadre que sont ã considérer le développement de nouveaux phénomènes politiques et de lutte qui expriment tous, avec une dynamique et une profondeur diverses, ce lent processus de recomposition.

Parmi les exemples les plus récents, on songera notamment

1) au surgissement courant 2003 du mouvement anti-guerre avec son épicentre dans les pays impérialistes. Le mouvement anti-guerre a joué un rôle centrale dans les manifestations les plus grandes de l’histoire moderne contre la guerre impérialiste en Irak.

2) à l’émergence en Irak d’une résistance armée contre l’occupation étasunienne presque immédiatement après la victoire de l’impérialisme sur le régime de Saddam Hussein. Bien que cette résistance ne se soit transformée jusqu’à présent en un mouvement de libération nationale de masses à l’image de celui que les Etats-Unis a dû affronter au Vietnam ou la France en Algérie, elle a en revanche mis en lumière les limites de la puissance militaire nord-américaine.

3) à la tendance à l’action directe et à l’intervention ouvrière en Amérique latine, notamment dans le Cône Sud, depuis bientôt cinq ans. On pensera ã des pays comme l’Equateur, l’Argentine ou la Bolivie où la mobilisation de masse a renversé des gouvernements néo-libéraux, ouvrant une crise organique au sein des régimes bourgeois. Comme le démontrent les soulèvements révolutionnaires boliviens d’octobre 2003 et de juin 2005, l’Amérique latine se trouve à l’avant-garde de la lutte de classes internationale.

Ces processus rendent compte de l’ouverture d’une nouvelle période transitoire, marquée par la chute du stalinisme et plus en général la perte d’hégémonie des vieux appareils contre-révolutionnaires qui ont dirigé pendant des décennies le mouvement ouvrier et populaire. Mais ce réveil à la vie politique de millions de personnes n’implique pas en soi une radicalisation quelconque et encore moins des actions indépendantes qui tendent ouvertement vers la révolution, à l’exception partielle de la Bolivie. Produit de défaites préalables, de la brutalité de l’offensive capitaliste et du rôle des directions réformistes et bureaucratiques, ce qui prime généralement est une idéologie du « moindre mal ». Dans le cas du mouvement anti-guerre, cela s’est traduit par une subjectivité marquée par une confiance dans le rôle de l’ONU ou des puissances impérialistes opposées à la guerre afin de freiner l’offensive nord-américaine. Electoralement, cela s’est également vu aux Etats-Unis dans la campagne « anybody but Bush » (« tout sauf Bush ») matérialisé par le soutien ã Kerry qui avait cependant appuyé la guerre. Cependant, cela ne nie pas l’énorme importance qu’a eu le mouvement anti-guerre éveillant à la vie politique des centaines de milliers de jeunes qui aujourd’hui continuent ã exprimer un secteur plus radicalisé et sensible aux discours de la gauche radicale et de l’extrême gauche.
En Amérique latine, ce degré d’immaturité du mouvement ouvrier et de masse a donné une bouffée d’oxygène à la bourgeoisie, lui permettant d’opérer, comme en Argentine par exemple, un changement de personnel politique.

Du point de vue de la révolution ouvrière et socialiste, la leçon ã tirer de ces processus est l’émergence d’un nouveau mouvement ouvrier qui au cours des dernières années ã fait montre d’un changement embryonnaire mais soutenu, symptomatiquement fondamental, de sa subjectivité.

Un nouveau mouvement ouvrier

L’accroissement de la quantité de salariés au cours des deux dernières décennies a catégoriquement démenti les thèses de la « fin du travail » les plus en vogue au début des années 1990. Le salariat s’est étendu ã des régions jusqu’à présent majoritairement paysannes à l’image du Sud-est asiatique. Des millions de femmes ont été intégrées au processus productif. Avec le poids croissant des services, le transport, l’énergie, les communications, les ouvriers expulsés des usines au cours des années 1980 et 1990 ont été reconcentrés dans ces secteurs plus que jamais essentiels au fonctionnement de l’économie capitaliste.
Conséquence des contre-réformes néo-libérales, la force de travail a été profondément reconfigurée. Elle se caractérise par une énorme fragmentation, une diminution de la classe ouvrière industrielle, une augmentation du nombre de travailleurs au chômage et un accroissement d’un nouveau prolétariat des services, plus jeune, précarisé, peu syndiqué.

La fragmentation fait se juxtaposer des emplois complexes hautement intellectualisés comme ceux de l’informatique ou des communications avec, à l’autre extrême, des emplois non qualifiés ou ã faible qualification, mal payés, précarisés, le plus souvent au noir et sans accès ã aucun droit. Le capitalisme actuel tend ã créer ces deux types d’emplois et ã renforcer sa domination sur la base de la division de la classe elle-même.

Reconfiguration de la classe ouvrière, recul des deux dernière décennies, chute du stalinisme et perte des conquêtes arrachées, sous-produit de la révolution russe d’octobre 1917 et de la lutte de classes tout au long du XX° siècle, tous ces éléments ont permis l’émergence de théories petites-bourgeoises qui, se faisant l’écho du triomphalisme capitaliste, annonçaient la fin de la lutte de classe et de la classe ouvrière en tant que sujet social de la révolution, désormais diluée dans la multitude informe ou les mouvements sociaux. Mais les élucubrations de ces idéologues au sujet d’une ère nouvelle sans combats de classe allaient faire long feu.

En 1995, la grève des travailleurs du secteur public en France a mis en évidence que la lutte de classes continuait non seulement ã exister mais également l’énorme force sociale de la classe ouvrière qui en paralysant transports urbains et ferroviaires a pratiquement arrêté l’activité dans les grandes villes pendant un mois. Cette tendance des luttes dans les services s’est manifesté ã multiples reprises au cours des quinze dernières années, notamment dans les pays avancés. Aux Etats-Unis, la grève des travailleurs d’UPS en 1997, celle de Verizon en 2000, la lutte des travailleurs du port de San Francisco en 2000 menaçant l’approvisionnement de la Côte Ouest et en 2004 la grève de six mois de certains secteurs de travailleurs de la distribution sont quelques exemples parmi d’autres. En Europe, en plus des conflits sociaux au sein des compagnies aériennes comme ã Alitalia ou Air France, l’exemple le plus évocateur est sans doute les secteurs combatifs des travailleurs de l’énergie d’EDF qui ont affronté la privatisation partielle de l’entreprise en 2004 malgré la trahison de la bureaucratie syndicale. Les travailleurs radicalisés en lutte en sont même allés jusqu’à couper le courant dans certaines entreprises ou résidences bourgeoises, le rétablissant au domicile des plus démunis, montrant de cette manière l’énorme pouvoir social de ce salariat . Ces luttes de travailleurs des services stratégiques tendent a déborder les bureaucraties syndicales comme l’ont montré les grèves sauvages des traminots milanais en 2003 et des travailleurs postaux anglais.

Bien que l’intervention du prolétariat des services ait été plus importante dans les pays centraux, des combats non négligeables ont été livrés par des travailleurs de ce secteur dans certains pays semi-coloniaux. En Argentine par exemple, malgré une défaite écrasante au début des années 1990 avec les privatisations, les travailleurs des grands services publics privatisés –cheminots, employés du secteur des télécommunications, du secteur aéronautique ou du métro- jouent aujourd’hui un rôle d’avant-garde au sein du mouvement ouvrier, tant par leurs méthodes de lutte que par les tendances existantes au surgissement de délégués et dirigeants syndicaux antibureaucratique et une plus grande démocratie syndicale.

Ce processus de recomposition dans les grandes concentrations des services semble anticiper des processus similaires chez les travailleurs de l’industrie, le secteur le plus touché par les restructurations néo-libérales. Dans certains pays, cela se combine déjà ã des expériences avancées dans certains secteurs d’avant-garde de la classe ouvrière industrielle, tant du point de vue de la lutte revendicative que des éléments de réorganisation syndicale anti-bureaucratique.

En Italie, les travailleurs de FIAT en 2003 ont mené une lutte importante contre les fermetures de site. En mars 2005, les travailleurs de Citroën en France ont obtenu une victoire non négligeable au cours d’une lutte impulsée par un prolétariat jeune tendant ã déborder ses directions syndicales.

En Bolivie, alors que la lutte de classes est plus aiguë, des détachements avancés du prolétariat mineur ont joué un rôle central au cours des journées révolutionnaires d’octobre 2003 et au cours du soulèvement de juin 2005. En 2001-2002 en Argentine, le processus de récupération d’usines en réaction aux fermetures et aux licenciements a montré une avancée importante dans la subjectivité. L’expérience du contrôle ouvrier de la production ã Zanón, exception dans le mouvement ouvrier international depuis des années, constitue la pointe la plus avancée de ce processus et s’est convertie en une référence mondiale. Bien que plus en retrait par rapport aux luttes et à l’action directe, cette recomposition commence également ã se lire ã travers l’expérience politique qu’est en train de faire le prolétariat brésilien avec le PT et le gouvernement Lula, donnant naissance ã des phénomènes anti-bureaucratiques à l’image de CONLUTAS.

Par ces éléments, nous entendons souligner que même si les travailleurs n’occupent pas aujourd’hui le devant de la scène, il existe des tendances embryonnaires mais significatives à la recomposition de la subjectivité ouvrière. C’est là une donnée d’importance fondamentale pour refonder un mouvement ouvrier lutte de classe, combatif et potentiellement révolutionnaire.

Stratégie soviétiste, indépendance de classe et partis ouvriers révolutionnaires

Démentir les thèses de la « fin du travail » n’est que la première étape de la reconnaissance empirique de l’existence de la classe ouvrière en tant que « classe en soi ». Ceux qui soutiennent les théories de la « fin du travail » les opposent en général ã une certaine vision marxiste vulgaire selon laquelle la classe ouvrière serait un tout homogène et indifférencié dont l’unité politique serait l’expression mécanique de sa communauté de situation dans le procès de production. C’est de cet argument que ces messieurs déduisent que la fragmentation actuelle de la classe ouvrière réfuterait la stratégie marxiste qui se base sur le prolétariat en tant que seule force sociale à la puissance suffisante pour mettre ã bas le capital. Contre toutes les théories les plus en vogue qui divisent le prolétariat selon des catégories dichotomiques rigides, ceux qui accomplissent des tâches matérielles et ceux qui accomplissent des tâches immatérielles, travailleurs manuels et intellectuels, travailleurs ã bas revenus et ã revenus plus importants, travailleurs des services et de l’industrie, etc., nous réaffirmons la validité de la définition classique selon laquelle est ouvrier celui qui vit d’un salaire qui ne lui permet pas d’accumuler de capital. En raison de cette condition d’exploitation soumise au capital, la classe ouvrière reste la classe la plus homogène de la société. Cela ne veut en rien dire que nous en niions les différences internes existant en son sein. C’est ainsi que Trotsky soulignait au milieu des années 1920 que « la puissante unité sociale que représente le prolétariat apparaît dans toute son ampleur aux époques de lutte révolutionnaire intense. Mais à l’intérieur de cette unité, nous remarquons en même temps une incroyable diversité, et même une grande hétérogénéité. Du berger obscur et inculte au machiniste hautement spécialisé s’échelonne toute une variété de qualifications, de niveaux culturels, d’habitudes de vie. Enfin chaque couche sociale, chaque atelier d’entreprise, chaque groupe est constitué d’individus d’âge et de caractère différents, au passé diversifié. Si cette diversité n’existait pas, le travail du parti communiste dans le domaine de l’éducation et de l’unification du prolétariat serait tout simple. Mais au contraire, l’exemple de l’Europe nous prouve combien ce travail est en réalité difficile. On peut dire que plus l’histoire d’un pays, et donc l’histoire de la classe ouvrière elle-même, est riche, plus on y trouve de souvenirs, de traditions, d’habitudes, plus les groupements sociaux y sont anciens, plus il est difficile de réaliser l’unité de la classe ouvrière ».

A la différence d’autres courants, la Fraction Trotskyste tente de concrétiser des réponses programmatiques de manière ã tenter de dépasser l’énorme fragmentation du prolétariat entre travailleurs ayant un emploi et travailleurs au chômage, CDD, CDI et travailleurs en intérim, syndiqués et non-syndiqués, tout en se bagarrant pour leur articulation atour de revendications transitoires comme la répartition des heures de travail ou l’échelle mobile des salaires. Ce combat pour l’unité des rangs ouvriers commence ã niveau local, sur les lieux même de travail, par le biais de l’organisation de comités d’usine, de comités d’entreprise, de délégués d’atelier et d’usine qui servent ã unifier démocratiquement tous les secteurs ouvriers et sachent affronter les syndicats bureaucratiques. La lutte pour l’expulsion des bureaucraties syndicales et la récupération de nos syndicats pour en faire de véritables organes de combat des travailleurs basés sur la démocratie ouvrière est une bagarre essentielle que nous devons mener.

Contre le corporatisme syndical, nous nous battons pour la plus importante coordination des luttes ouvrières et pour que le prolétariat gagne en hégémonie sur l’ensemble des exploités, en gagnant d’abord l’appui d’autres secteurs, comme dans le cas des grèves du service public, en menant par exemple une politique active à l’égard des usagers, et plus généralement en reprenant les revendications des classes exploitées et opprimées par le capital de manière ã se préparer ainsi en tant que classe dirigeante de l’ensemble de la société contre l’exploitation capitaliste.

C’est là que réside la clef de la stratégie soviétiste qui de manière embryonnaire anticipe le pouvoir du prolétariat en exprimant non seulement la coordination des secteurs salariés et le rôle dirigeant de la classe ouvrière mais également l’exercice effectif de la démocratie ouvrière avec la plus grande liberté de tendance et de débat stratégique au sein du mouvement ouvrier. Lié ã cette problématique, nous appuyons et impulsons le développement des tendances les plus radicales de notre classe comme le sont par exemple le contrôle et la gestion ouvrière de l’usine Zanon en Argentine qui, à l’image d’une « école de planification », prépare la classe ouvrière ã des tâches de direction.

Ces mesures programmatiques et organisationnelles tendent ã dépasser les divisions internes au sein de la classe ouvrière ainsi que la profonde crise de subjectivité qui s’exprime en cela que le salariat manque d’indépendance politique et reste lié à l’Etat bourgeois par le biais des bureaucraties syndicales et des partis patronaux. L’objectif de ces mesures est d’aider la classe ouvrière ã avancer dans sa rupture avec les partis bourgeois et réformistes et mettre sur pied des partis ouvriers révolutionnaires qui par le biais d’un ensemble de revendications transitoires soient capables d’unifier les différentes couches de la classe ouvrière et des secteurs exploités et opprimés articulés autour de la stratégie de la prise du pouvoir politique.

2. SUBJECTIVITE ET CRISE DE DIRECTION REVOLUTIONNAIRE

Le début de recomposition initial de la subjectivité ouvrière auquel nous assistons a néanmoins pour point de départ une situation qui hérite de plus de deux décennies de recul et d’une crise de direction révolutionnaire aux dimensions historiques.

Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la subjectivité du mouvement ouvrier international a été dominée par les directions réformistes, sociaux-démocrates et staliniennes ainsi que nationaliste-bourgeoise dans les pays semi-coloniaux. Au cours des années de boom de l’après-guerre, la classe ouvrière des pays centraux ainsi que dans certaines semi-colonies prospères a gagné des acquis importants, salariaux, sociaux, etc.. Le capital a même été exproprié dans les pays d’Europe de l’Est ainsi qu’en Chine laissant place ã de nouveaux Etats ouvriers bureaucratisés. Cependant, les grands appareils réformistes comme la bureaucratie syndicale ou les partis sociaux-démocrates à l’image du Parti Travailliste britannique ou les partis staliniens ont érodé les meilleures traditions révolutionnaires du mouvement ouvrier.
La fin du boom économique et les processus révolutionnaires de la fin des années 1960 et du milieu des années 1970 ont contribué ã remettre en question l’hégémonie du réformisme donnant lieu ã un cycle de radicalisation politique au sein de larges franges de l’avant-garde ouvrière et de la jeunesse. La répétition générale révolutionnaire de 1968-1981 s’est étendu aux pays centraux et périphériques, incluant également des processus de révolution politique dans certains Etats ouvriers bureaucratisés. Ce processus trouva sa plus haute expression dans la défaite étasunienne au Vietnam.

Mais cet énorme cycle ouvrier et populaire a clairement mis en évidence la crise de direction révolutionnaire. Ces processus ont été écrasé dans le sang en Amérique latine et dans les pays est-européens ou contenus et canalisés grâce à l’aide précieuses de la social-démocratie et des PC dans les pays centraux ou dans le monde semi-colonial par les directions nationaliste-bourgeoises ou petites-bourgeoises.

L’offensive néo-libérale et le virage ã droite des directions réformistes.
Après quelques années d’instabilité qui ont suivi la défaite américaine au Vietnam, l’impérialisme a su se recomposer et repasser à l’attaque dès le années 1980 et au cours des années 1990. Ces années d’offensive néo-libérale initiées par les gouvernements Reagan et Thatcher ont impliqué des défaites très importantes pour le mouvement ouvrier. Elles ont impliqué la perte de conquêtes matérielles, une diminution de la capacité de lutte de la classe ouvrière et un recul important dans l’organisation et la conscience de classe.

La victoire britannique des Malouines en 1982 a permis une pression et domination plus grande sur le monde semi-colonial et a facilité la mise en échec de la lutte héroïque des mineurs anglais qui avaient résisté pendant plus d’un an contre la fermeture des puits.

Au début des années 1990, la victoire étasunienne contre l’Irak au cours de la première guerre du Golfe a renforcé l’offensive capitaliste qui s’est poursuivie pendant toute la décennie et a renforcé le sentiment qu’il était impossible de mettre en échec l’impérialisme.

L’absence d’intervention ouvrière et d’une perspective de classe ont favorisé le développement de phénomènes politiques complètement aberrants et réactionnaires à l’image des directions nationalistes qui ont été à la tête de certaines luttes d’autodétermination nationale comme en Bosnie ou au Kosovo ou encore les différentes variantes du fondamentalisme islamique au Proche et Moyen-Orient qui ont gagné l’écoute des masses en reprenant à leur compte les drapeaux de l’anti-américanisme.

Les directions traditionnelles du mouvement ouvrier ont capitulé ou ont été directement complices de la mise en place des politiques néolibérales. Alors que le taux de syndicalisation chutait et que les gouvernements renforçaient l’appareil légal anti-syndical, les bureaucraties réformistes en sont même arrivées ã se transformer en partenaires secondaires des processus de privatisation.

Avec l’implosion de l’URSS et des régimes staliniens entre 1989-1991, le marxisme a été brutalement discrédité et l’idée même de révolution socialiste a disparu de l’horizon d’attente et de l’imaginaire des masses exploitées. Les bureaucrates gouvernant ces pays sont rentrés en concurrence entre eux pour se transformer en nouveaux bourgeois.
Les PC européens qui depuis les années 1970 ã travers le virage eurocommuniste avaient même abandonné toute rhétorique de classe ont complété leur mutation en se transformant en partis ouvertement sociaux-démocrates et de centre-gauche. Dans certains cas, ils ont même été les agents actifs internes ou externes de gouvernements sociaux-libéraux comme en France et en Italie.

La social-démocratie qui participe aux alternances gouvernementales en Europe s’est transformée en agent direct de l’application des politiques néo-libérales, ce qui l’a rendue pratiquement identique aux partis traditionnels de droite. Vers la moitié des années 1990, elle a retrouvé une certaine audience électorale ã travers les gouvernements de la « Troisième Voie », mais ces gouvernements réformistes sont ceux qui ont avancé ã marche forcée vers le projet impérialiste d’UE, liquidant les conquêtes ouvrières et s’appuyant sur un programme de privatisations, de réforme des systèmes de sécurité sociale ou des systèmes des retraites.

Le gouvernement travailliste de Tony Blair en Grande-Bretagne qui a été élu en 1997 après presque vingt ans de règne continu des conservateurs est le plus fidèle héritier du thatchérisme. Son alliance atlantiste avec Washington au cours de la guerre en Irak ã accéléré la crise du Parti Travailliste par rapport ã sa base ouvrière laissant apparaître des secteurs de la bureaucratie syndicale partisane des vieux système de négociation. Cette crise a également touché l’électorat de classe moyenne que le Parti avait gagné au cours des dernières années. La social-démocratie allemande traverse une crise similaire à la suite des politiques anti-sociales de Schröder, agenda 2010, Hartz IV, etc.

Au cours des dernières années, ce virage ã droite a provoqué un profond mécontentement à l’égard des gouvernements sociaux-démocrates. Son expression se retrouve électoralement dans l’oscillation de la base des partis réformistes, en grande partie ouvrière, qui depuis les années 1980 change d’attitude, votant pour eux comme un moindre mal contre le renforcement des partis de droite puis les bousculant pour exprimer le mécontentement existant contre leurs politiques gouvernementales.

Cette situation a conduit dans certains cas ã des polarisations électorales, avec le renforcement de l’extrême gauche et de l’extrême droite. L’expression la plus forte de cette situation s’est retrouvée dans la crise de la gauche plurielle française au cours des élections présidentielles de 2002 cédant la place au second tour à l’affrontement entre la droite traditionnelle chiraquienne et l’extrême droite xénophobe lepéniste.

En Amérique latine, les directions nationaliste-bourgeoises à l’image du péronisme argentin ont été frappé par un fort discrédit après s’être transformées en agents exécutants des politiques néo-libérales. Cela ne veut pas dire, si l’on prend l’exemple argentin que la classe ouvrière de ce pays, ait dépassé la conscience de collaboration de classe que le péronisme lui a inculqué pendant des dizaines d’années. En revanche, cela a conduit ã une période de crise de ces partis et de leur base historique, notamment ouvrière et populaire. Cette crise laisse place à l’apparition de nouvelles médiations politiques à l’image du chavisme et du populisme qui se renforcent en s’appuyant sur une rhétorique anti-américaine et le cadre du possibilisme généralisé que permet le mouvement de masse. Ces nouvelles médiations constituent cependant des obstacles importants pour avancer sur le chemin de l’indépendance de classe et la construction d’une alternative ouvrière et révolutionnaire.

3. POUR LA RECONSTRUCTION DE LA QUATRIEME INTERNATIONALE

Le virage ã droite de la social-démocratie et du stalinisme a ouvert un espace à leur gauche. Cela s’exprime par la perte d’illusions chez de larges secteurs du mouvement de masse ainsi que leur rejet des vieilles directions réformistes mais sans pour autant que cela se traduise par une radicalisation politique ou le développement de tendances centristes progressistes en leur sein jusqu’à présent.

A échelle internationale, sous la pression du mouvement anti-globalisation, on a assisté à la création du Forum Social mondial, dominé par des organisations réformistes telle que ATTAC, partisanes d’un capitalisme ã visage humain. Cinq ans après la tenue du premier FSM ã Porto Alegre, le Forum a démontré comment il couvrait en réalité le réformisme social démocrate et ses gouvernements, tel que celui de Lula au Brésil.

Du point de vue des organisations politiques, au sein de cet espace non révolutionnaire, certains partis politique réformistes de gauche radicale se proclamant anti-capitalistes essaient de se développer.

Le modèle paradigmatique de ce type de partis « anticapitalistes » est sans doute le Parti Socialiste Ecossais (Scottish Socialist Party), impulsé par un secteur provenant du Comité pour une Internationale Ouvrière (CWI), au sein duquel se retrouvent des groupes sociaux-démocrates, des anciens travaillistes, des nationalistes écossais de gauche mais également des courants se disant révolutionnaires tel que le groupe lié au SWP anglais. Un autre exemple de parti « anticapitaliste » est Refondation Communiste (PRC) en Italie. Le PRC a été fondé au début des années 1990 par un secteur résistant du vieux Parti Communiste Italien face au virage droitier social-démocrate de la majorité du PCI et par de petits groupes trotskystes qui sont restés pendant plus de dix ans en son sein en dépit des alliances gouvernementales locales et nationales du PRC avec le centre-gauche de l’Olivier. Ce parti qui a été présenté par le SWP britannique comme « l’exemple ã suivre » a voté lors de son VI Congrès un clair virage ã droite laissant envisager la possibilité d’une participation gouvernementale directe avec le centre-gauche de Prodi.

Ces organisations étant « larges » d’un point de vue programmatique, c’est-à-dire non révolutionnaires, elles peuvent gagner une base sociale et électorale plus étendue comme ont pu le montrer les succès du SSP, du Bloc de Gauche portugais ou de l’Alliance Rouge et Verte danoise.
Un secteur important des groupes et des courants qui se réclament du trotskysme ou qui proviennent lointainement de la Quatrième Internationale des origines, à l’image du SWP anglais ou de la LCR française (la section la plus importante du Secrétariat Unifié), essaie de capitaliser la crise existante entre le réformisme classique et sa base électorale par le biais d’une politique opportuniste consistant ã impulser des partis ou des mouvements « larges » qui leur permettent de constituer des organisations communes ou des alliances électorales avec des tendances de gauche du réformisme. Ce virage ã droite s’est notamment accéléré après l’apparition du mouvement anti-globalisation et postérieurement anti-guerre comme le montre RESPECT, une alliance électorale formée sur l’initiative du SWP anglais avec des secteurs bourgeois de la communauté musulmane de ce pays.

La justification de la LCR-SUQI ou du SWP-IST ã cette politique opportuniste est que les organisations révolutionnaires, en raison de la puissance du stalinisme et de la social-démocratie, ont été condamnés pendant des dizaines d’années ã végéter à l’état de petits groupes isolés du mouvement de masse. Aujourd’hui, en dépit de l’absence d’une radicalisation politique, l’existence de mouvements sociaux comme le mouvements altermondialiste représenteraient une opportunité pour dépasser cette situation et éviter les ornières du « sectarisme ». C’est pour cette raison qu’ils se proposent de construire de nouvelles médiations qu’ils voient liées ã toute une période historique.

Ces organisations « larges », « anticapitalistes » et « plurielles » sont en réalité des raccourcis opportunistes face à la difficulté de construction de partis ouvriers révolutionnaires. Elles sont l’expression de la profonde adaptation au régime démocratique bourgeois de ces courants qui constitue l’aile droitière du « mouvement trotskyste ». L’exemple paradigmatique de cette adaptation est la politique suivie par la section brésilienne du SUQI, Démocratie Socialiste (DS). La DS a non seulement fait partie du gouvernement municipal de Porto Alegre pendant des années mais actuellement un de ses dirigeants, Miguel Rosetto, assume le poste de ministre du Développement agraire au sein du gouvernement capitaliste de Lula. Le SUQI a ainsi renoué avec la tradition néfaste du ministérialisme de la social-démocratie européenne au début du XX° siècle, violant ainsi les principes les plus élémentaires de non participation aux gouvernements bourgeois.

Le mécontentement généré par les politiques néo-libérales menées par Lula et l’expulsion de quatre députés fédéraux pétistes affiliés ã des groupes se réclamant du trotskysme a mené à la fondation du nouveau Parti Socialisme et Liberté (PSOL). Le PSOL est un exemple « avancé » de construction de parti large et poly-classiste adapté au régime démocratique libéral.

Ces partis « anticapitalistes » ont pour horizon l’opposition au « néo-libéralisme » ou à la « guerre sans limites » de Bush. Les critères politiques de ces partis ne sont ni la délimitation de classe, ni une composition sociale ouvrière. Ce sont des projets de partis petit-bourgeois adaptés à la démocratie capitaliste, partisans de la collaboration de classe directe, notamment par le biais de leur participation ã des coalition électorale avec des partis politiques liés à la bourgeoisie.

Leur rhétorique « socialiste » est maniée ã des fins purement électoralistes en vue d’élargir leur assise comme aile gauche du régime bourgeois. Ils parlent d’un « socialisme » sans révolution, à l’image du vieux réformisme social-démocrate. Il s’agit d’un socialisme qui n’a rien ã voir avec la destruction de l’Etat bourgeois et l’instauration d’un Etat ouvrier. Il vise à lutter pour l’obtention de petites réformes dans le cadre du régime d’exploitation capitaliste.

Il existe également d’autres organisations trotskystes qui rejettent cette politique quasi réformiste et maintiennent formellement un programme révolutionnaire. On pourrait songer ã Lutte Ouvrière (LO-UCI) en France, au Parti Socialiste Unifié des Travailleurs (PSTU-LITQI) au Brésil, à la Coordination pour la Refondation de la Quatrième Internationale (CRQI) dont font partie le Parti Ouvrier (PO) argentin ou Projet Communiste (PC) en Italie. Notre courant leur a proposé d’organiser une campagne commune contre le « ministérialisme » du SUQI en partant de la défense d’un principe élémentaire : la non participation ã des gouvernements capitalistes. Ces organisations ont cependant refusées d’aller dans ce sens, permettant dans les faits que Rosetto reste au gouvernement sans qu’à gauche nous réussissions ã provoquer une crise au sein de DS et du SUQI.

Ces courants, malgré leur discours de gauche, ont pour priorité leur propre renforcement en tant qu’appareils politiques dans les espaces de gauche existants au sein du régime bourgeois et non lutter pour que la classe avance, ne serait-ce que d’un pas, vers une stratégie révolutionnaire. C’est pour cette raison qu’il s’agit d’organisations oscillant entre l’auto-proclamation sectaire et l’opportunisme politique, entre le syndicalisme et l’électoralisme, sans défendre dans les faits une alternative de classe internationaliste et révolutionnaire ni une pratique politique qui cherche ã ce qu’une fraction du prolétariat fasse sien le programme trotskyste. On songera au PO argentin qui a opéré un virage dans son adaptation au régime démocratique bourgeois en organisant un mouvement para-politique par le biais de l’administration et la gestion des programmes sociaux concédés par l’Etat . On pensera à la section italienne du CRQI, Projet Communiste (PC), qui fait partie depuis plus de dix ans de Refondation Communiste (PRC). Plus qu’un entrisme, la politique menée par PC a contribué dans les faits ã construire un parti réformiste de gauche de collaboration de classe.
Le PSTU (LITQI) brésilien essaie de dominer bureaucratiquement un phénomène encore embryonnaire de rupture politique avec le gouvernement Lula par le biais de l’orientation syndicaliste qu’il donne ã CONLUTAS, ce qui ne permet pas que des milliers d’ouvriers d’avant-garde se transforment en une ligne de front pour expulser la bureaucratie syndicale qui continue ã diriger les syndicats dont font partie la grande majorité des travailleurs brésiliens syndiqués.
Pendant de cette nouvelle étape au cours de laquelle les travailleurs commencent ã donner des signes d’une recomposition certaine de leur subjectivité, alors que l’offensive impérialiste contre l’Irak a été rejetée par des millions de manifestants de par le monde, au cours de laquelle l’internationalisme commence ã refaire surface, alors que pour faire des pas qualitatifs il est nécessaire de rompre avec les directions réformistes ou populistes qui historiquement ont mené à l’échec, il nous faut plus que jamais lutter pour la nécessité impérieuse de la refondation/reconstruction du Parti Mondial de la Révolution Socialiste, la Quatrième Internationale.

Notre courant, la Fraction Trotskyste pour la Quatrième Internationale, soutient qu’il n’est pas suffisant d’avoir un programme général correct et parler de socialisme et d’internationalisme. L’épreuve de la réalité pour une organisation révolutionnaire, c’est que ce programme se traduise dans sa pratique politique pour laquelle elle se bat, pour faire partie de la classe ouvrière en dirigeant ses secteurs les plus combatifs, impulser le développement des expériences les plus avancées de notre classe en les transformant en des leçons programmatiques pour les combats ã venir. Nous revendiquons au nom de la FTQI notre combat au sein de l’expérience de contrôle ouvrier ã Zanon, la lutte pour le développement des tendances anti-bureaucratiques et pour l’indépendance de classe au sein des phénomènes qui ont donné naissance au nouveau mouvement ouvrier au Brésil ou en Argentine ou encore notre intervention en Bolivie et les conclusions politiques et organisationnelles que nous avons tirées du processus révolutionnaire dans ce pays. Seul un trotskysme qui se construit dans le combat de classe et se mesure à l’aulne de la lutte de classes peut être la base de la reconstruction d’un mouvement ouvrier révolutionnaire et internationaliste.

Nous sommes cependant conscients que nous ne constituons qu’une tendance révolutionnaire au sein du mouvement trotskyste et que la refondation de la Quatrième Internationale et de partis ouvriers révolutionnaires ã échelle nationale ne sera le produit du développement évolutif ni de nos groupes ni d’autres courants se réclamant du trotskysme. Cette refondation naîtra de la fusion avec des éléments révolutionnaires de l’avant-garde ouvrière et populaire. A niveau international, nous constituons un pôle idéologique, politique et organisateur qui se propose de recréer le marxisme révolutionnaire et transformer en programme les principales expériences de la classe ouvrière internationale.

Dans ce cadre, nous croyons que nous nous devons de renouer par tous les moyens nécessaires avec la meilleure tradition révolutionnaire de la classe ouvrière et démontrer la supériorité du programme et de la stratégie trotskyste et l’indigence de ceux qui, obnubilés par l’obtention d’un siège au parlement ou d’une décharge syndicale, concilient avec les réformistes.

Nous présentons par conséquent ce Manifeste Programmatique de la Fraction Trotskyste pour la Quatrième Internationale afin de discuter avec les ouvriers avancés qui commencent ã être conscients du pouvoir social et politique du prolétariat pour lutter contre le capital, avec les jeunes qui ont fait leur expérience avec les directions réformistes, avec tous les militants honnêtes des organisations de gauche qui voient la nécessité de résister au virage droitiers de leurs directions.
Nous sommes disposés ã débattre et ã avancer dans la mesure du possible avec tous les courants ou militants trotskystes qui revendiquent programmatiquement et dans leur pratique politique la tradition et le legs révolutionnaire du trotskysme afin d’avancer concrètement, par le biais de l’expérience commune, vers des comités d’exploration ou de liaison en fonction du degré de convergence existant, afin d’aller dans le sens de la lutte pour la reconstruction de la Quatrième Internationale, l’Etat-major des exploité du monde entier capable de mener à la victoire les processus révolutionnaires ã venir.

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