FT-CI

Pourquoi le Front de Gauche ne capitalise pas le discrédit gouvernemental ?

01/05/2014

Pourquoi le Front de Gauche ne capitalise pas le discrédit gouvernemental ?

Alors que le gouvernement bat des records d’impopularité, le Front de Gauche (FdG) n’a pas capitalisé le légitime mécontentement contre la politique néo-libérale menée par François Hollande. Pourquoi ? Pourquoi cet espace électoral a été majoritairement occupé par l’abstention ? Les élections municipales ont montré mieux que toute autre chose la faiblesse stratégique du projet porté par le FdG.

Fort du troisième réseau d’élus locaux après le PS et l’UMP, le PCF jouait une fois de plus sa survie financière lors de ces municipales. En effet, à la différence des autres partis, la moitié du budget du PCF provient des contributions des élus. Durant toute la campagne électorale, le PCF et le PG -les deux principales forces du FdG- se sont déchirées. Le PCF se présentant en liste commune dès le 1er tour avec le PS, et ce pour moitié dans les trente plus grandes villes de France. Le PG, quant à lui, a préféré maintenir son autonomie au premier tour en recherchant des alliances avec le partenaire mineur de la majorité gouvernementale, Europe Ecologie – Les Verts (EELV).

L’érosion croissante de la bureaucratie du PCF

Lors de ces élections, le PCF et ses apparentés ont perdu un certain nombre de bastions historiques tels Bagnolet, Bobigny ou Saint-Ouen, des villes communistes depuis la fondation du parti en 1920. Au total, le PCF gère désormais 133 mairies de plus de 3 500 habitants (contre 185 en 2008), 62 de plus de 10 000 habitants (contre 81 en 2008), 21 de plus de 30 000 habitants (contre 28 en 2008). Ainsi, si le PCF demeure la force municipale hégémonique à la gauche du PS, il fait les frais de l’abstention massive de l’électorat de gauche et poursuit son érosion. Lors de cette échéance électorale, ce déclin a atteint 25 ã 30 %, soit le plus fort taux de défaites depuis les années 80.

Traditionnellement, lorsque le PC perdait une municipalité, celle-ci tombait dans l’escarcelle socialiste. Mais cette fois-ci, une majorité des pertes a profité à la droite plutôt qu’aux socialistes. Face au PS assumant l’impopulaire politique gouvernementale, le PCF a certes perdu des mairies comme Bagnolet ou Vaulx-en-Velin, mais a su résister à l’offensive menée ã Saint-Denis ou Gardanne et reprendre Aubervilliers. A Nîmes, par exemple, la liste FdG menée par le PCF, réalise 12 % des voix au premier tour derrière le PS (15 %), qu’elle double au second tour avec 15 % contre 14 % au parti gouvernemental. Lorsque le PCF a assumé la confrontation avec le PS, il en a recueilli les fruits. Les principales défaites du PCF ont eu lieu dans les localités où il représentait la majorité de gauche ã Aubagne, au Blanc-Mesnil, ã Bobigny ou ã St-Ouen. Autrement dit, lorsque le PCF a participé au « rassemblement » de la gauche dans sa totalité, faisant cause commune avec l’ennemi des travailleurs qu’est le PS, il a partagé son discrédit et perdu de nombreuses municipalités.

Si les alliances du PCF avec le PS ne datent pas d’aujourd’hui, la situation du PCF est telle que celui-ci ne peut pas échapper ã cette logique mortifère qui le rend dépendant du PS, alors que c’est -en partie- cette même dépendance qui le mine.

Cependant, l’explication première de la situation difficile du PCF que nous venons d’évoquer est ã chercher du côté de son fonctionnement et de son orientation politique. En effet, le PCF est d’une part incapable de mobiliser véritablement les classes populaires des villes qu’il dirige, notamment ã cause de sa gestion bureaucratique -qui consiste ã pratiquer des redistributions clientélistes- fortement entravée par la baisse des budgets de l’Etat versés aux collectivités locales pour cause de crise de la dette.

Mais d’autre part, la gestion pro-patronat et sécuritaire, notamment ã St-Ouen, contre les intérêts de sa propre base sociale, est un élément déterminant pour expliquer sa déroute dans plusieurs villes.

Les espoirs et les mirages du PG

Le PG a choisi la ligne politique de l’autonomie au premier tour à l’égard du PS. Sans implantation locale extrêmement développée, il a obtenu des résultats limités ã Paris (5,1 %), Toulouse (5,1 %), Lille (6,2 %) ou Bordeaux (4,6 %) en-deçà des résultats de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle de 2012, mais supérieurs aux scores de la LCR aux élections municipales en 2008. A Paris, Toulouse ou Lille, contrairement aux volontés du PG, le PS a refusé la fusion des listes. Ainsi obligée de se maintenir au second tour contre la liste socialiste, la liste PG a eu un résultat significatif dans le 20ème arrondissement de Paris (13,7 %). Les résultats du PG n’ont pas connu de résultats à la hauteur des espérances de Jean-Luc Mélenchon parvenant ã concurrencer le PS dans un nombre limités d’endroits seulement.

Les envolées lyriques mélenchoniennes sont souvent éloignées de la réalité, en tentant de généraliser la victoire ã Grenoble où sous la direction d’un militant EELV, ancien cadre licencié pour s’être opposé ã un plan social, la liste EELV / PG a emporté la mairie. Ainsi, Eric Coquerel, secrétaire national du PG, affirme au lendemain du premier tour que le score de listes EELV / PG « renforce la crédibilité de l’opposition de gauche » ; le même proclamant au soir du second tour, sur la base des résultats grenoblois une nouvelle majorité de gauche incluant les écologistes. Pourtant, si EELV est sorti du gouvernement, il ne se revendique pas d’ « une opposition de gauche » et s’affirme par la voix de sa secrétaire nationale Emmanuelle Cosse dans la majorité présidentielle et non dans « une opposition stérile », déclarant au Monde que « l’idée d’un grand soir contre un PS hégémonique versus une nouvelle gauche vertueuse et formidable est un doux rêve ». Le parti vert s’est d’ailleurs abstenu face ã plusieurs contre-réformes que le gouvernement Ayrault a promulgué : l’Accord National Interprofessionnel qui facilite les licenciements ou la réforme des retraites qui allonge la durée de cotisation pour l’ensemble des travailleurs. Quelle opposition peut être construite avec un parti qui n’en veut pas ?

10/04/14

Notas relacionadas

No hay comentarios a esta nota

Periodicos

  • PTS (Argentina)

  • Actualidad Nacional

    MTS (México)

  • EDITORIAL

    LTS (Venezuela)

  • DOSSIER : Leur démocratie et la nôtre

    CCR NPA (Francia)

  • ContraCorriente Nro42 Suplemento Especial

    Clase contra Clase (Estado Español)

  • Movimento Operário

    MRT (Brasil)

  • LOR-CI (Bolivia) Bolivia Liga Obrera Revolucionaria - Cuarta Internacional Palabra Obrera Abril-Mayo Año 2014 

Ante la entrega de nuestros sindicatos al gobierno

1° de Mayo

Reagrupar y defender la independencia política de los trabajadores Abril-Mayo de 2014 Por derecha y por izquierda

La proimperialista Ley Minera del MAS en la picota

    LOR-CI (Bolivia)

  • PTR (Chile) chile Partido de Trabajadores Revolucionarios Clase contra Clase 

En las recientes elecciones presidenciales, Bachelet alcanzó el 47% de los votos, y Matthei el 25%: deberán pasar a segunda vuelta. La participación electoral fue de solo el 50%. La votación de Bachelet, representa apenas el 22% del total de votantes. 

¿Pero se podrá avanzar en las reformas (cosméticas) anunciadas en su programa? Y en caso de poder hacerlo, ¿serán tales como se esperan en “la calle”? Editorial El Gobierno, el Parlamento y la calle

    PTR (Chile)

  • RIO (Alemania) RIO (Alemania) Revolutionäre Internationalistische Organisation Klasse gegen Klasse 

Nieder mit der EU des Kapitals!

Die Europäische Union präsentiert sich als Vereinigung Europas. Doch diese imperialistische Allianz hilft dem deutschen Kapital, andere Teile Europas und der Welt zu unterwerfen. MarxistInnen kämpfen für die Vereinigten Sozialistischen Staaten von Europa! 

Widerstand im Spanischen Staat 

Am 15. Mai 2011 begannen Jugendliche im Spanischen Staat, öffentliche Plätze zu besetzen. Drei Jahre später, am 22. März 2014, demonstrierten Hunderttausende in Madrid. Was hat sich in diesen drei Jahren verändert? Editorial Nieder mit der EU des Kapitals!

    RIO (Alemania)

  • Liga de la Revolución Socialista (LRS - Costa Rica) Costa Rica LRS En Clave Revolucionaria Noviembre Año 2013 N° 25 

Los cuatro años de gobierno de Laura Chinchilla han estado marcados por la retórica “nacionalista” en relación a Nicaragua: en la primera parte de su mandato prácticamente todo su “plan de gobierno” se centró en la “defensa” de la llamada Isla Calero, para posteriormente, en la etapa final de su administración, centrar su discurso en la “defensa” del conjunto de la provincia de Guanacaste que reclama el gobierno de Daniel Ortega como propia. Solo los abundantes escándalos de corrupción, relacionados con la Autopista San José-Caldera, los casos de ministros que no pagaban impuestos, así como el robo a mansalva durante los trabajos de construcción de la Trocha Fronteriza 1856 le pusieron límite a la retórica del equipo de gobierno, que claramente apostó a rivalizar con el vecino país del norte para encubrir sus negocios al amparo del Estado. martes, 19 de noviembre de 2013 Chovinismo y militarismo en Costa Rica bajo el paraguas del conflicto fronterizo con Nicaragua

    Liga de la Revolución Socialista (LRS - Costa Rica)

  • Grupo de la FT-CI (Uruguay) Uruguay Grupo de la FT-CI Estrategia Revolucionaria 

El año que termina estuvo signado por la mayor conflictividad laboral en más de 15 años. Si bien finalmente la mayoría de los grupos en la negociación salarial parecen llegar a un acuerdo (aún falta cerrar metalúrgicos y otros menos importantes), los mismos son un buen final para el gobierno, ya que, gracias a sus maniobras (y las de la burocracia sindical) pudieron encausar la discusión dentro de los marcos del tope salarial estipulado por el Poder Ejecutivo, utilizando la movilización controlada en los marcos salariales como factor de presión ante las patronales más duras que pujaban por el “0%” de aumento. Entre la lucha de clases, la represión, y las discusiones de los de arriba Construyamos una alternativa revolucionaria para los trabajadores y la juventud

    Grupo de la FT-CI (Uruguay)