FT-CI

Après la chute de Moubarak

Quelles perspectives pour le processus révolutionnaire en Egypte

18/02/2011

La chute de Hosni Moubarak le 11 février dernier, le dictateur qui a dirigé l’Egypte pendant 30 ans d’une main de fer, est sans doute une victoire pour les travailleurs, les jeunes, les chômeurs et les pauvres qui pendant 18 jours se sont mobilisés massivement dans les principales villes du pays et occupé la Place Tahrir au Caire.

Ni la répression de la police et des bandes fascistes de Moubarak qui ont provoqué des centaines de morts et des dizaines de milliers de blessés ni les promesses vaines d’ouverture et de démocratisation faites par le dictateur n’ont été suffisantes pour calmer la haine populaire et désactiver les mobilisations. Celles-ci étaient en effet motorisées par des revendications démocratiques et structurelles profondes exigeant la fin du régime autocratique et pro-impérialiste de Moubarak et de ses hommes comme Omar Souleimane, la fin de la pauvreté, du chômage et des inégalités sociales scandaleuses.

L’élément déterminant qui a précipité la chute de Moubarak a été sans aucun doute l’intervention organisée de la classe ouvrière égyptienne. Les grèves, les piquets et les occupations ont donné une tout autre dynamique au processus.

A partir du 8 février des dizaines de milliers de travailleuses et travailleurs du secteur public et des industries et services stratégiques se sont mis en grève dans tout le pays pour l’augmentation des salaires, pour de meilleures conditions de travail et pour le droit à l’organisation syndicale démocratique. Le transport ferroviaire, les hôpitaux, les communications téléphoniques, l’industrie textile, les banques et l’administration du canal de Suez, entre autres, ont été complètement paralysés.

A contre-courant du scepticisme distillé pendant des années par les idéologues et intellectuels aux ordres du capital les travailleurs égyptiens ont montré en une journée le pouvoir social immense de la classe ouvrière.

L’Armée, en tant que principal soutien du régime, a essayé de préserver son image en assumant une soi-disant neutralité pendant les 18 jours de protestation. Elle a finalement décidé de là¢cher Moubarak et a pris le contrôle du pays avec l’objectif de désamorcer le processus révolutionnaire et essayer de restaurer l’« ordre et la normalité ». Elle a dissout le parlement fantoche de Moubarak et suspendu la Constitution mais a maintenu l’état d’urgence en vigueur depuis 30 ans. En outre, elle a nommé un conseil de juristes pour réformer certains articles de la Constitution égyptienne.

Face à la menace de la révolution et à la faiblesse des options bourgeoises d’opposition, la classe capitaliste locale, l’impérialisme américain et ses alliés, comme l’Etat d’Israël, ont négocié pour que ce soit l’Armée qui dirige une « transition ordonnée » pour garantir la continuité essentielle du régime qui protège ses intérêts, à l’image de la paix avec Israël et la collaboration de l’Armée pour maintenir l’oppression du peuple palestinien.

En tant que marxistes révolutionnaires nous saluons la victoire importante des masses égyptiennes qui ont réussi ã faire tomber l’un des alliés les plus fiables de l’impérialisme nord-américain dans la région. Mais nous sommes au début et non à la fin du processus révolutionnaire : l’Armée, l’institution où se trouve le pouvoir réel, est restée intacte, ce qui lui a permis de prendre le pouvoir et d’être à la base de la mise en place dans la continuité de ce qui apparaît comme un nouveau régime bourgeois, en expropriant ainsi la victoire de la mobilisation populaire. C’est pour cela qu’il faut continuer de lutter jusqu’à la chute du gouvernement, contre l’impérialisme et pour l’ensemble des revendications des travailleurs et du peuple.

Une nouvelle étape

La chute de Moubarak produit de la mobilisation ouvrière et populaire et non d’un coup d’Etat réactionnaire a ouvert une période dans laquelle le rapport de forces entre les classes en lutte est encore indéterminé ; un processus de transition est commencé mais on ne saurait encore définir le régime qui en sortira. L’Armée a pris le pouvoir et ã partir de là elle essayera de rétablir l’ordre mais avec la contradiction que le soutien dont elle bénéficie de la part des masses peut disparaître si elle se voit obligée ã réprimer ouvertement. Cela pourrait parallèlement radicaliser le processus et ouvrir une brèche, inexistante jusqu’à présent, entre les soldats et les officiers subalternes qui ont montré des signes de sympathie à l’égard des manifestants d’une part et de l’autre le haut commandement qui fait partie de la classe dominante du pays.

Par ailleurs le bloc social et politique large qui a provoqué la chute de la dictature est en train de montrer ses divisions. Certains secteurs des classes moyennes et de l’opposition bourgeoise à l’image d’El Baradei et des Frères Musulmans ont accepté que la junte militaire reste au pouvoir pendant six mois ou le temps nécessaire ã mettre sur pied une alternative bourgeoise crédible pour organiser des élections présidentielles. Ces secteurs ont commencé ã négocier leur participation au nouveau régime. D’autres résistent et exigent un élargissement des libertés démocratiques, ã commencer par la fin de l’état d’urgence et la libération des prisonniers politiques.

Mais le plus important c’est que la victoire contre Moubarak a donné du courage aux travailleurs pour continuer et étendre la vague de grèves ã tous les secteurs de l’économie du pays en défense de leurs propres revendications.

Dans l’un des premiers communiqués du gouvernement, l’Armée a appelé explicitement ã mettre fin aux grèves en disant que « les Egyptiens voient bien que ces protestations en ce moment délicat conduisent ã des conséquences négatives : l’atteinte à la sécurité de l’Etat ; la perturbation et l’entrave à la production et au travail dans des secteurs de l’Etat ». La tentative des militaires d’interdire le droit de grève et les réunions syndicales s’est heurté à l’opposition ouverte de dizaines de milliers de travailleurs qui considèrent légitimement qu’ils ont conquis ce droit démocratique avec la chute de Moubarak. Un processus d’organisation de syndicats indépendants de la fédération syndicale officielle, alliée de Moubarak et du régime, a même commencé.

La tension existante entre la classe ouvrière et les responsables du nouveau régime de « transition » pourrait avoir une influence décisive sur les étapes ã venir du processus égyptien : ou la tendance à la grève générale s’approfondit et cela lance ã nouveau les classes populaires dans les rues ou alors l’Armée, s’appuyant sur son prestige, réussit ã ne pas avoir ã réprimer et gagne des secteurs significatifs de la population ã son projet de « transition ». Une partie de ce plan se base sur la demande de sauvetage économique international lancé par la junte militaire et les vagues promesses de « plan Marshall » formulées par l’Italie et d’autres pays, frappés eux aussi d’ailleurs par la crise économique.

Les moteurs du processus révolutionnaire égyptien

La révolution en cours en Egypte représente sans aucun doute le point le plus avancé du mouvement populaire qui touche en ce moment même une partie du monde arabo-musulman. Le processus égyptien a remis sur le devant de la scène les aspirations profondes des masses arabes : en finir avec la pauvreté, la famine, le chômage et les inégalités sociales aggravées par la crise capitaliste ; en finir avec les régimes dictatoriaux et pro-impérialistes qui d’une main de fer ont imposé les privatisations et les politiques néolibérales, avec la collaboration des bureaucraties syndicales et un puissant appareil répressif.

L’Egypte connait aujourd’hui un des taux de chômage les plus élevés de la région (24%) alors que le salaire mensuel d’un travailleur est de 75 dollars et que des millions d’Egyptiens (plus de 50% de la population) vivent entassés dans les banlieues des grandes villes avec moins de 2 dollars par jour. Bien que ces conditions se soient développées pendant les décennies de l’offensive néolibérale cette situation s’est aggravée et s’est généralisée au cours des trois dernières années avec l’augmentation des prix des aliments de base.

C’est justement en 2008 que les travailleurs et les pauvres urbains de ce pays ont été les protagonistes d’une des « émeutes de la faim » qui ont secoué certains pays ã cette époque avec des actions ouvrières emblématiques comme la « grève du pain ». En effet, bien qu’étant un pays producteur et exportateur de blé, le pain est hors de prix pour la plupart des Egyptiens, et ce alors que la fortune de Moubarak est estimée entre 40 et 70 milliards de dollars.

Le processus révolutionnaire ouvert aujourd’hui a comme antécédent la vague de grèves et de mobilisations ouvrières et populaires qui s’est développée avec des hauts et des bas, plus ou moins d’intensité selon les régions, des défaites et quelques victoires, se développe depuis 2004. Le pic le plus important de ce processus a été la grève de milliers de travailleurs textiles du grand complexe de Mahala en avril 2008. Ce processus a inclus à l’époque une mobilisation ouvrière et populaire de près d’un demi-million de personnes qui se sont affrontées durement avec la police et brûlé des portraits de Moubarak. C’est en solidarité avec cette lutte ouvrière qu’avait été mise sur pied la coalition 6 avril qui a joué un certain rôle dans la direction des mobilisations actuelles.

Cela explique également la profondeur du processus en cours, le rôle qu’a joué la classe ouvrière en tant que force sociale fondamentale dans la chute de Moubarak ainsi que la crainte pour la bourgeoisie que les masses ne se contentent pas de changements démocratiques formels mais commencent ã s’attaquer aussi aux bases mêmes du capitalisme égyptien.

Continuer la lutte jusqu’à la conquête du pouvoir ouvrier et populaire

Au cours de cette étape initiale du processus révolutionnaire les masses ont réussi ã faire tomber le dictateur Moubarak mais n’ont pas réussi ã diviser l’Armée qui est le principal soutien de l’Etat bourgeois. Mais les masses égyptiennes ne peuvent permettre que les forces réactionnaires exproprient leur victoire conquise au prix de 300 morts et de milliers de blessés. Ce n’est pas suffisant que le dictateur soit parti.

Il faut continuer la lutte pour les libertés démocratiques et l’organisation syndicale et politique, pour la fin immédiate de l’état d’urgence, pour la liberté de tous les prisonniers politiques, pour la fermeture des prisons spéciales dans le désert où les moukhabarat, les services spéciaux égyptiens, prêtent main forte à la CIA ; pour le procès et la condamnation des responsables des crimes de la dictature, ã commencer par la junte militaire qui est aujourd’hui au pouvoir, pour la dissolution de l’appareil répressif.

Les masses égyptiennes ne peuvent déposer aucune confiance en l’Armée. Il faut briser l’unité entre les soldats et les sous-officiers et le haut commandement des Forces Armées, entre ceux qui ont les mêmes intérêts que les masses exploitées et ceux qui reçoivent 1,5 milliards de dollars par an de l’impérialisme américain au titre de leurs bons et loyaux services. Il faut lutter pour des droits politiques et démocratiques pleins pour que les soldats puissent s’organiser contre leurs chefs.

Face aux menaces de répression et d’atteintes contre le droit de grève il faut organiser des piquets de grève et mettre sur pied l’autodéfense ouvrière et populaire pour réagir contre d’éventuelles attaques des forces de sécurité ou des milices paramilitaires. La violence organisée de la classe ouvrière sera un élément décisif pour la division de l’Armée et pour gagner les soldats à la cause révolutionnaire.

La classe ouvrière a montré son énorme pouvoir au cours des journées de grève qui ont scellé le destin de Moubarak et elle continue à lutter activement après sa chute continue C’est la classe qui possède la force sociale en alliance avec les jeunes chômeurs, les couches subalternes des classes moyennes et les pauvres des campagne et des villes afin de mettre en échec le piège de la « transition » et de présenter une alternative de pouvoir. Il faut préparer la grève générale politique qui unifie les revendications salariales, contre la précarité et pour la liberté d’organisation syndicale et politique avec la lutte pour en finir avec les bases mêmes du régime pro-impérialiste et oppresseur que les militaires héritiers de Moubarak essayent de maintenir sur pied.

Pour cela il faut soutenir toute tentative des masses de forger des organisations réellement démocratiques, que ce soit en expulsant les bureaucrates aux ordres du régime dans les syndicats ou en constituant des nouveaux syndicats qui fonctionnent sur le modèle de la démocratie ouvrière. Ces organisations de la classe ouvrière serviront pour coordonner l’action commune avec les organisations des pauvres des villes et des campagnes, étudiantes et également des autres secteurs qui entendent continuer la lutte pour en finir avec la famine, l’oppression et la soumission à l’impérialisme. C’est au sein même de ce processus, comme ça a été le cas tout au long de l’histoire, que se développeront les embryons d’un véritable double pouvoir ouvrier et populaire capable de disputer la direction du pays à la bourgeoisie.


Pour la rupture immédiate des accords stratégiques avec les Etats-Unis et l’Etat d’Israël ainsi que tous les pactes et accords qui soumettent le pays aux différentes puissances impérialistes !

Non au piège de la transition ! Il n’est pas possible que se soient les anciens soutiens de la dictature et amis de Moubarak mêmes qui pilotent la réforme limitée de la Constitution. IL s’agit-là d’une concession minime face à l’ampleur de la mobilisation populaire. La seule issue réellement démocratique c’est un gouvernement provisoire des organisations ouvrières et populaires en lutte capable de convoquer une Assemblée Constituante Révolutionnaire sur la base de la liquidation du régime dictatorial et ses institutions au sein de laquelle les représentant-e-s librement élus pourraient débattre des grands problèmes du pays comme la rupture avec l’impérialisme et l’Etat sioniste, l’expropriation des grands propriétaires terriens et le partage de la terre entre les paysans pauvres, les problèmes auxquels ont ã faire face les masses populaires des villes ainsi que toutes les autres grandes questions nationales. Cela serait un point d’appui pour lutter pour un gouvernement ouvrier et populaire basé sur des organes de démocratie ouvrière puisque la satisfaction de ces revendications structurelles ne saurait être possible sans l’expropriation des capitalistes et l’expulsion de l’impérialisme.

L’armée et l’opposition au service de la bourgeoisie et de l’impérialisme

Depuis le coup d’Etat des officiers libres en 1952 qui a mis fin à la monarchie et au colonialisme britannique en portant Nasser et les siens au pouvoir, l’armée s’est transformée en une des pièces clef du régime et de l’Etat égyptien, tant sur le plan politique qu’économique. Selon certains analystes plus de 10% de l’économie égyptienne serait aux mains des Forces Armées. Une bonne partie des privilèges dont jouit l’Armée sont le sous-produit des programmes de privatisations menés ã bien par Moubarak et le FMI qui ont permis l’appropriation par le haut-commandement de certaines entreprises nationales ou des terres enlevées aux paysans.

Les masses continuent ã maintenir une certaine confiance à l’égard des Forces Armées, les considérant à leurs côtés dans le combat contre Moubarak, ce qui a été un frein ã une radicalisation plus grande de la lutte. C’est cet élément qui continue ã représenter une des principales limites du processus révolutionnaire actuel. Ces illusions sont en partie liées à l’histoire du pays, au passé nationaliste bourgeois des militaires, à leur rôle dans l’affrontement contre l’Etat sioniste d’Israël au cours des guerres qui ont opposé l’Egypte et le monde arabe ã Tel Aviv depuis 1948, etc. Cela s’explique également par le refus de l’Armée de réprimer les manifestants, ã quelques exceptions prés, au cours du mouvement contre Moubarak.

Mais l’Armée n’a pas seulement été le principal soutien du Raïs. Elle reçoit annuellement 1,5 milliards de dollars de Washington afin, notamment, de garantir la stabilité régionale, les accords de paix avec l’Etat sioniste et le blocus de la bande de Gaza. C’est cette même Armée qui a nommé le comité chargé de rédiger une nouvelle constitution et de la soumettre ã un référendum, évitant par ce biais de devoir mettre en place une Assemblée Constituante Souveraine. Mais ces illusions pourraient s’évanouir. L’Armée doit coute-que-coute chercher ã stabiliser le pays, ce qui implique la fin de l’agitation sociale. Cela pourrait conduire les masses égyptiennes ã se rendre compte du véritable rôle de des militaires et du caractère profondément réactionnaire et pro-impérialiste des Forces Armées.

Si le processus révolutionnaire actuel ne connaît aucun approfondissement qualitatif face ã ses ennemis, la bourgeoisie et l’impérialisme tireront profit des prochains mois de « transition » afin de transformer l’un ou l’autre des représentants de « l’opposition » en un candidat convenable et fiable afin de faire dévier et de canaliser la situation que le pays traverse.

L’Egypte, avant-poste d’un processus régional

Le processus révolutionnaire égyptien est la première réponse généralisée des travailleurs et des masses populaires face à la crise capitaliste internationale. Il s’agit du point le plus avancé d’un processus qui a commencé avec le soulèvement tunisien qui a renversé la dictature de Ben Ali puis s’est étendu comme une trainée de poudre à l’ensemble du monde arabe. Au cours des dernières semaines, des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue, de la Jordanie à l’Algérie en passant par le Yémen, affrontant des régimes corrompus et pro-impérialistes.

La lutte du peuple égyptien n’est pas seulement un exemple pour l’ensemble des peuples opprimés de la région et du monde entier mais représente également un levier formidable dans le combat pour l’expulsion de l’impérialisme de tout le Proche et Moyen-Orient et afin d’en finir avec l’oppression qu’exerce l’Etat d’Israël sur le peuple palestinien, ã commencer par la levée du blocus scandaleux contre la bande de Gaza garanti par l’Armée égyptienne.

La victoire d’une révolution ouvrière en Egypte serait un premier pas en direction de la révolution socialiste pour tout le Maghreb et le Machrek ainsi que l’ensemble du monde arabe. Ce serait une source d’inspiration qui ouvrirait une étape radicalement nouvelle dans la lutte de classe ã échelle internationale.

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