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La lutte pour les Etats-Unis Socialistes d’Europe
par : FT-CI Europa

17 Feb 2006 | (IIème partie)

4.4.1. Services d’Intérêts Généraux (SIG) ou Services Publics de classe sous le contrôle des travailleurs et des usagers ?

Les multinationales européennes sont la clef de voûte des groupes de pression qui réclament ã cors et ã cris la dérégulation des marchés et le démantèlement des services publics -électricité et énergie, transports publics, eau, etc.-. A travers le TCE, l’UE tente de masquer ces privatisations, qui représentent en réalité des attaques brutales contre le salaire indirect des travailleurs et les conditions de vie des classe populaires. Tout cela se mène au nom de l’appui à la constitution de SIG alors que ce qui est en train d’être créé en réalité sont des services publics a minima des secteurs non rentables pris en charge par l’Etat et les collectivités locales. Ces choix politiques ont été défendus au cours de la seconde moitié des années 1990 par la majorité des gouvernements de gauche qui dirigeait alors treize pays de l’Europe des 15. Ces politiques ont été adoptées et appliquées grâce à l’accord tacite ou indirect des bureaucraties syndicales au nom de la trêve sociale et parfois, comme en France ou en Italie, grâce à la collaboration active du PC.

Ces réformes qui représentent une attaque indirecte contre le salaire font partie d’un programme d’ensemble mené par les gouvernements européens. L’homogénéisation de l’UE en terme politique a pour objectif additionnel de renforcer la plateforme défensive et toujours plus offensive qu’est l’UE sur laquelle s’appuient les multinationales européennes dans leur lutte pour les marchés. La politique que défendent les patronats européens avec l’appui des gouvernements coordonnés par la Commission consiste ã privatiser les bénéfices en s’emparant des secteurs les plus rentables des services ou des industries de base, autrefois aux mains de l’Etat, et laisser à l’Etat et aux collectivités les branches de l’appareil économique non rentables nécessaires à la reproduction du capital.

Comme nous l’avons souligné ã plusieurs reprises, les patronats européens ont besoin d’augmenter la productivité relative du travail et en baisser les coûts. Cela ne passe pas seulement ã travers une intensification de l’exploitation et une réduction du salaire directe et indirect mais également par une menace constante qui pèse sur les salariés : les licenciements, la précarité et le chômage. Les gouvernements couvrent les soi-disant « plans sociaux » en se cachant derrière l’excuse de Bruxelles, des impératifs économiques ou du Pacte de Stabilité. Voilà le discours auquel a eu recours Zapatero lors des licenciements dans les arsenaux espagnols d’Izar. Cela contribue, avec de surcroît le concours de la bureaucratie syndicale, ã désorienter les travailleurs, comme si les responsables directs des attaques se situaient ã Bruxelles et n’étaient pas leurs patronats, du privé comme du public, et les gouvernements à leur service. En Europe occidentale, la luttes contre les programmes et les directives anti-populaires et anti-ouvrières de Bruxelles passe avant tout par une lutte contre Madrid, Paris ou Londres. Dans ce même sens, la lutte contre les délocalisations vers l’Est européen implique de lutter aux côtés de nos frères et sœurs de classe des PECO appartenant ou non à l’UE par le biais d’une programme anti-impérialiste et solidaire clair.

Face aux coupes sombres budgétaires et aux privatisations, il est non seulement nécessaire de se bagarrer pour la défense de tous les services publics mais également pour la renationalisation ou nationalisation de tous les services de base sous le contrôle des travailleurs et des usagers. Nous devons également lutter pour que les services publics soient de réels services de classe, au service des couches populaires comme avait commencer à le montrer indirectement l’avant-garde des travailleurs de l’électricité en France en 2003 en rétablissant le courant dans les foyers les plus pauvres où il avait été coupé. Lorsque les classe populaires sentiront que les travailleurs des services de base, publics ou non, sont déterminés ã mettre ces entreprises au service de l’ensemble de la population, alors il sera possible de constituer un bloc social suffisamment fort pour mener ã bien la défense et la transformation de tous les services de base afin de faire aboutir victorieusement les luttes que mènent les travailleurs du public en défense de leurs emplois, du salaire et de leurs conditions de vie.

4.4.2. fermetures d’entreprises et licenciements

Le problème des fermetures d’entreprise est une question cruciale pour les travailleurs, leurs familles et parfois même des régions entières. Que ce soit pour faillite, redressement, délocalisation, la liste des entreprises qui ferment ou qui licencient est longue. Au cours de l’année 2004, de nombreuses entreprises, et non des moindres, ont annoncé des plans de restructuration. Pour ne donner que quelques exemples, SAP a licencié 1.350 salariés des 8.000 que compte le groupe en Allemagne, 600 pour Volkswagen, l’anglo-hollandais Unilever entend fermer son centre de production de Grimsby, dans l’Est de l’Angleterre, ce qui menace directement 600 postes de travail, sans compter les emplois induits. C’est 10.000 emplois qui sont menacé chez Saab et Opel. Ces chiffres cachent en fait des réalités encore plus terribles. Dans certaines régions, comme le Mezzogiorno italien, le chômage touche prés de 36% des jeunes, 33% en Slovaquie. Les travailleuses sont également très exposées, avec 24% de chômeuses en Andalousie ou 14% dans le Nord-Est en France. Il ne suffit pas de proclamer qu’il faut interdire les licenciements comme le fait une partie de l’extrême gauche. Il est nécessaire de dire clairement comment et quel secteur social est capable de mener ã bien un programme qui puisse en finir avec la pression constante et brutale du chômage.

Il faut que les travailleurs aient un accès direct à la comptabilité de leurs entreprises en mettant fin au secret commercial afin de mettre en lumière quels sont les revenus du capital générés par l’exploitation. C’est le premier pas pour que les travailleurs contrôlent effectivement les ressorts de l’industrie et des services en partant de leurs unités de production et en luttant pour l’extension ã toute la branche. Plus encore, lorsqu’un privé ou une entreprise publique annonce vouloir fermer ou réduire le personnel, il nous faut lancer le mot d’ordre d’ouverture des livres de compte. En cas de danger de fermeture, afin de ne pas lutter le dos au mur en dehors de l’usine, notre seule possibilité de combat possible reste l’occupation de l’unité de production ou de service et lutter pour son expropriation et nationalisation sous contrôle salarié. Cette lutte n’a rien ã voir avec les nationalisations de l’après-guerre en Italie ou des années Mitterrand en France car en dernière instance elles ont servi ã sauver la mise ã des pans entiers du patronat, nationalisant les pertes pour mieux pouvoir privatiser par la suite les bénéfices. Sans attendre, face aux menaces de fermetures, il faut défendre l’incorporation dans toutes les usines des mécanismes de contrôle ouvrier et salarié afin de mettre en lumière tous les mécanismes de fraude, faillite organisée, etc.

Le spectre de la délocalisation est également manié pour faire pression sur les salariés et les contraindre ã accepter l’intensification de leur exploitation. Bien que seul une part minime de la production est délocalisable -en général les entreprises ã forte ou moyenne intensité de main-d’œuvre- les médias et les gouvernements l’instrumentalise comme s’il s’agissait d’une fatalité face à laquelle les travailleurs ne peuvent réagir qu’en renforçant leur collaboration avec leur entreprise, le capital et le patronat nationaux. Ce chantage est facilité par l’absence de politique alternative, lorsqu’il ne s’agit pas directement de conciliation, de la part des bureaucraties syndicales face aux problèmes des fermetures ou des délocalisations. Seul un programme offensif, tel que nous l’avons expliqué plus haut, permettra aux travailleurs de gagner force et confiance en eux-mêmes pour ne pas céder au chantage. Afin de ne pas tomber dans une lutte fratricide entre travailleurs de différents pays, nous devons organiser la lutte commune de tous les salariés d’un même groupe, au-delà de nos pays d’origine.

4.4.3. Contre le chômage et la précarité

La problématique du chômage est structurelle au capitalisme. Le patronat a toujours eu besoin d’une armée de réserve afin de réduire les coûts du travail. Cependant, le chômage, le sous-emploi, la précarité justifiés par les gouvernements au nom parfois du respect de l’orthodoxie du Pacte de stabilité sont des maux plus importants que jamais qui frappent notamment les secteurs les plus faibles et exposés du prolétariat, les femmes, la jeunesse et les immigrés. Comme le souligne Almunia, commissaire « socialiste » aux Affaires économiques, « même si le choix des politiques visant ã traiter [le problème du chômage] reste essentiellement du ressort des Etats membres, l’Europe peut et doit (...) y aider. Elle le fait en promouvant et en encourageant les réformes structurelles qui sont absolument nécessaires pour préserver le modèle social qui est le nôtre ». En réalité, ce fameux modèle social, mélange de conquêtes ouvrières et de concessions préventives faites par la bourgeoisie au cours de la période exceptionnelle de l’après-guerre et des Trente Glorieuses n’est plus fonctionnel à l’hégémonie et à la domination du capital européen ni même à la phase économique actuelle au cours de laquelle le capital cherche ã réduire par tous les moyens possibles les coûts du travail. C’est bien ce que démontrent, pour ne citer que quelques exemples, les réformes menées par Schröder et les Verts allemands ã travers l’Agenda 2010, les « réformes » préconisées et appliquées par Raffarin en France mais également l’orientation défendue par le Premier ministre portugais Socrates qui copie ã merveille son prédécesseur, actuel président de la Commission européenne.

Extension de la journée de travail, réduction de la couverture médicale et sociale, réforme du système de retraite et du Code du travail, en bref, une réforme profonde du marché du travail, voilà ce que prétendent imposer ou renforcer les bourgeoisies européennes. Tout en coordonnant ces attaques et alors qu’elles prétendent construire une Europe toujours plus unie et homogène, elles sont bien incapables de garantir un salaire minimum digne de ce nom et équivalent dans tous les pays de l’Union ou même une couverture sociale et médicale équivalente, sans parler de conditions de travail et de vie équivalents dans tous les pays. Bien au contraire, les gouvernements et le patronat essaient de tirer le plus de profit possible des différences existantes afin d’attaquer ã coups redoublés le salaire, les conquêtes ouvrières et les acquis sociaux.

Afin de combattre victorieusement ces contre-réformes, face ã tous les acquis que les gouvernements entendent rogner, il est nécessaire de lutter pour leur extension aux secteurs qui n’en bénéficient pas ou qui n’en jouissent plus consécutivement aux attaques néo-libérales des années 1980 et 1990. En France par exemple, le gouvernement Raffarin a réussi en 2003 ã accroître le taux d’annuités nécessaire aux départs en retraite dans le public comme Balladur l’avait déjà fait pour le privé en 1993. la réforme Fillon a pu être appliquée après avoir défait le mouvement des salariés du public en mai-juin, isolé par la bureaucratie syndicale qui ã aucun moment n’a appelé ã une grève générale reconductible jusqu’au retrait de la réforme alors que l’état d’esprit des travailleurs était bien ã cela. La lutte pour l’abrogation de la réforme Fillon est donc à l’ordre du jour. Mais pour cela, il faut lutter également pour que les salariés du privé, en CDD ou CDI, français et immigrés, regagnent les mêmes droits en luttant pour une retraite intégralement payée par l’Etat et les revenus du patronat -sans augmentations des cotisations sociales- pour l’indexation des retraites sur l’inflation et un âge de départ en retraite maximal avec droit ã toucher une retraite intégrale sans qu’importe le nombre d’annuités, revendication centrale pour les travailleurs immigrés, les chômeurs ou les précaires condamnés au minimum vieillesse ou ã des retraites de misère. C’est uniquement de cette façon que nous pourrons combattre pour la défense de nos acquis en luttant pour les révolutionner et créer le bloc social au sein du salariat, entre travailleurs du public et du privé, précaires et CDD, immigrés, femmes et jeunes, pour résister victorieusement à l’accroissement des attaques du patronat.

4.4.4. Une intégration toujours plus importante du système éducatif en fonction des intérêts des patronats européens

L’UE se prévaut de ses politiques de promotion des échanges culturelles et prétend encourager la connaissance respective des peuples composant l’Union par le biais notamment de la mobilité des étudiants des universités européennes. La réalité est bien distincte de ce tableau idyllique. Bien que les politiques éducatives et de formation continuent ã faire partie des compétences propres des gouvernements nationaux, elles sont une pièce clef des politiques pro-patronales de l’UE destinées ã encourager la réforme du marché du travail et former une main d’œuvre qualifiée dont la compétitivité soit supérieure ã celle des autres pôles impérialistes. Comme le souligne Mario Monti, ancien commissaire européen à la Concurrence, « l’importance du capital humain, de la formation et de la recherche est de plus en plus évidente ». Pour Janez Potocnik, commissaire européen à la Recherche, il n’y a pas de doute : « La création de la connaissance par la recherche, sa diffusion par l’innvoation, sa transmission par l’éducation doivent désormais être les trois piliers sur lesquels nous devons nous appuyer pour faire de l’Europe une société et économie dynamiques et compétitives ã court mais aussi à long terme ». Les politiques éducatives sont une variante centrale du dispositif de réformes structurelles préconisées par Bruxelles et appliquées par les différentes gouvernements nationaux.

Ce qui se connaît comme processus de Bologne -harmonisation de l’enseignement supérieur par le biais des réformes LMD (Licence, Master, Doctorat)- et processus de Bruges et Copenhague -harmonisation de l’enseignement professionnel- sont intimement liés à la stratégie de Lisbonne et à la « Stratégie Européenne pour l’Emploi » définie ã Amsterdam en 1997. Ces réformes éducatives portent les différents gouvernements européens ã « privatiser » toujours plus l’éducation et ã augmenter les écolages universitaires alors que se créent des pôles d’enseignement élitistes accompagnés d’un réseau de formation primaire et secondaire toujours plus lié aux nécessités des patronats nationaux. Au-delà du discours officiel qui prétend « européiser toujours plus l’Union » ã travers les multiples programmes éducatifs et culturels, l’objectif des processus de Bologne-Bruges-Copenhague est de coordonner les politiques éducatives et de formation pour mieux les lier aux nécessités de la réforme du marché du travail européen, augmentant ainsi l’employabilité de la main d’œuvre ã travers une formation continue du salariat liée aux impératifs changeants du marché du travail dans le cadre d’une flexibilisation croissante de ce même marché. Ces politiques appliquées par les différents gouvernements nationaux ont été un des axes de la campagne électorale de Berlusconi en 2001 alors que l’actuelle ministre italienne de l’Education essaie de la mettre en œuvre, définissant les nécessités éducatives pour le patronat italien comme les « trois I » : « Internet, Inglese, Impresa [Internet, Anglais, Entreprise] ».

Cela ne signifie pas bien entendu que ces politiques de coordination des stratégies éducatives, de formation et de recherche ne butent pas sur des contradictions structurelles. Le désengagement étatique croissant du système éducatif -réduction du nombre de fonctionnaires, enseignants et personnels administratifs et techniques, dégradation des conditions d’étude, etc.- entre en contradiction avec les recommandations de la Commission elle-même qui préconise un engagement plus important des Etats en terme budgétaire dans le domaine de la formation et de la recherche et développement, ce qui entre en contradiction ã son tour avec les critères de Maastricht sur les déficits publics. Le même scénario a d’ailleurs lieu sur le terrain directement économique lorsque l’on prétend construire des pôles industriels d’excellence hautement concentrés et compétitifs sous la houlette des Etats. Les commissaires eux-mêmes, gardiens de l’orthodoxie maastrichtienne, ne peuvent que déplorer le manque d’investissement sur le terrain éducatif et de la formation. Voilà néanmoins qu’une des multiples contradictions qui traverse les pays de l’Union et leurs politiques d’austérité dont certains représentants de la bourgeoisie réclament une modification substantielle ainsi qu’un retour ã des politiques de type plus keynésienne.

Les étudiants de l’Etat Espagnol, italiens ou français pour ne citer qu’eux, ont été à l’avant-garde du combat contre la contre-réforme universitaire coordonnée par Bruxelles et progressivement appliquée par les différents ministres de l’Education européen, de gauche comme de droite. Cela ne signifie pas pour autant que les étudiants et les travailleurs aient à lutter contre ces réformes pro-patronales du système éducatif au nom de la défense du vieux système scolaire tel que l’a mis sur pied la bourgeoisie depuis plus d’un siècle, ce qui lui a permis de pouvoir compter sur une des mains d’œuvre les mieux qualifiées au monde. La lutte contre cette offensive ne signifie pas la défense du vieux système éducatif, autoritaire et également pro-patronal, anti-démocratique et réactionnaire. Dans le cas de l’université par exemple, nous devons lutter pour le droit de tous les étudiants du continent, de Riga ã Porto, ã se déplacer et étudier là où ils le souhaitent mais en luttant de concert pour une vraie université gratuite, démocratique et publique dans laquelle étudiants, enseignants et personnels décident réellement et démocratiquement du sort des unités éducatives en vue de lutter pour des universités au service de la classe ouvrière et non du capital.

5. Que veulent les eurosceptiques ?

Nous avons vu combien est historiquement et politiquement réactionnaire le projet européen défendu par les partisans de l’UE et les gouvernements européens. Cela ne rend pas moins réactionnaires tous les projets bourgeois alternatifs à l’UE, qu’ils soient nationalistes ou autarciques. Les partisans de ces projets dans les pays impérialistes sont en général les représentants de l’extrême droite populiste et xénophobe ou des secteurs de centre gauche souverainistes également réactionnaires. Ce sont les représentants de secteurs patronaux de seconde zone, de la petite bourgeoisie qui ne sont pas gagnants avec l’UE. Ces secteurs capitalisent également ã droite un ras-le-bol ouvrier et populaire et se sont construits au cours des années une base électorale réactionnaire aux caractéristiques populaires parmi les secteurs les plus touchés par l’offensive capitaliste pendant les années 1980 et 1990.

Les représentants de ces secteurs droitiers ou souverainistes font de la démagogie leur fonds de commerce en affirmant qu’avec l’UE ce sont des hordes d’étrangers qui arriveront pour nous voler notre travail ou que les nouveaux entrants attireront les délocalisations. Ces politiciens ne cachent pas de leur nostalgie pour les empires coloniaux passés à l’image de Le Pen qui réclame que Paris récupère son hégémonie dans les pays francophones. Le nouveau cheval de bataille de ces eurosceptiques est notamment l’entrée de la Turquie dans l’UE, jouant ainsi plus ou moins ouvertement sur la corde de l’islamophobie. Mais ces courants ne sont pas seulement racistes et chauvins, ils sont également profondément anti-ouvriers, même s’ils en viennent par exemple ã critiquer la fameuse directive Bolkenstein sur les services en défense d’une étrange alliance du petit patronat et du salariat. Mais tout ceci n’est que discours électoral. Grâce ã cette logique, ils dédouanent les gouvernements et les patronats nationaux en jetant la pierre ã Bruxelles, à l’image des banquiers, technocrates et bureaucrates bruxellois chers ã de Villiers, comme si c’était depuis le siège de la Commission que l’on imposait ã Berlin, Paris ou Londres la politique ã suivre.

Dans leur discours ils défendent les secteurs bourgeois de deuxième catégorie qui sont les premières victime du processus naturel de concentration impérialiste, mais une fois au gouvernement, comme le démontre la Ligue du Nord italienne, ils finissent par défendre les intérêts nationaux les plus concentrés, faisant pression pour la défense de leurs multinationales dans le cadre de l’UE ainsi qu’à l’extérieur.

La rupture éventuelle d’un pays avec l’UE -aujourd’hui inimaginable- n’annulerait en aucun cas son caractère capitaliste et impérialiste. Si ce pays en venait ã perdre ses parts de marché européen, il n’en attaquerait que plus sauvagement encore sa propre classe ouvrière afin de baisser le coût du travail de manière ã rester compétitif sur des marchés encore plus restreints et continuer ã se battre pour le marché mondial en étant affaibli. Dans le cadre de la concurrence due à l’accroissement des rivalités inter-impérialistes, ces dernières ne prendraient pas fin si un gouvernement bourgeois eurosceptiques arrivait au pouvoir. Comme nous l’avons souligné, les européistes plus ou moins ouvertement convaincus -qui représentent les porte-parole des secteurs bourgeois nationaux les plus concentrés et importants- ainsi que les eurosceptiques -qu’ils aient un discours chauvin, souverainiste de gauche, patriote, etc.- ont en commun la défense du caractère impérialiste de leurs Etats et la lutte impitoyable que mène chaque bourgeoisie pour se tailler la part du lion sur le marché mondial. Ils ne différent que sur la manière de défendre ces intérêts.

 

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