Solidarité avec les travailleurs et les jeunes en lutte du Maghreb !
A bas le régimes dictatoriaux et répressifs !
Front unique contre l’Etat impérialiste français quis les soutient !
Déjà en 2008, le Maghreb en proie ã une misère et un chômage de masse avait connu de semblables mobilisations populaires, notamment la grève des mineurs de Gafsa-Redeyef, réprimées avec une rare violence. Mais cette fois, c’est un véritable embrasement.
Tunisie : la police a assassiné plus de 50 manifestants par balles dans les rues de Kasserine, Thala, Reguab... Algérie : en 5 jours, plusieurs morts et 800 blessés.
A la suite de la tentative d’immolation par le feu, le 17 décembre 2010, d’un jeune diplômé contraint ã travailler comme marchand ambulant et ã qui la police avait confisqué ses marchandises, des milliers de travailleurs, de jeunes, ont manifesté dans plusieurs villes de Tunisie. Partie de la protestation contre la flambée des prix, la mobilisation est aujourd’hui directement politique : "Ben Ali, casse- toi !", "A bas la dictature !", entend-on dans toutes les manifestations. Les manifestants s’attaquent aux locaux de la police et de la gendarmerie, aux lieux et symboles du pouvoir, qui a décrété l’état de siège. Témoignant du ras-le-bol et de la colère grandissante des
travailleurs et de la jeunesse, de nombreux syndicalistes et des structures de l’UGTT, la centrale syndicale unique dont les dirigeants sont liés au régime, participent aux premiers rangs du soulèvement. Mercredi 12/01, l’UGTT régionale de Sfax, capitale économique du pays, a appelé à la grève générale. La puissante mobilisation de la jeunesse tunisienne terrorise le régime au point qu’il a fait fermer tous les établissements scolaires, des écoles primaires aux universités. La révolte atteint maintenant la capitale, Tunis. Ben Ali essaie de là¢cher du leste ; il vient de décider le limogeage du ministre de l’Intérieur, d’ordonner la libération des personnes détenues depuis le début de la révolte et d’ouvrir une enquête sur la corruption de quelques responsables publics. Il est peu probable que cela suffise ã stopper le déferlement. Il s’agit de la crise sociale la plus importante
depuis un quart de siècle.
En Algérie, même si les manifestations et les émeutes des derniers jours ne sont pas encore comparables ã celles de 1988, le gouvernement de Bouteflika se souvient des grandes mobilisations
en Kabylie de 2001 et se terre depuis le début des affrontements, la colère, violente, est en train de monter. La mobilisation est partie du refus de la hausse effrénée des prix sur les denrées de première nécessité, mais c’est maintenant, globalement, contre le chômage, les bas salaires, la misère engendrée par le capitalisme, que les jeunes s’affrontent aux forces de répression. Une bourgeoisie nationale se partage les revenus énormes du pétrole et le gouvernement taxe lourdement les denrées alimentaires de base.
De nombreux rassemblements ont déjà eu lieu en France (Paris, Marseille…), en solidarité avec les travailleurs et la jeunesse de Tunisie. Des centaines de participants ont scandé "Liberté en
Tunisie !", "Ben Ali, mafieux, casse-toi !", mais aussi "Ben Ali assassin ! Sarkozy complice !"
L’organisation de manifestations unitaires de masse, dans tous les pays, contre ces régimes réactionnaires et corrompus est de première importance pour aider les travailleurs et la jeunesse à les chasser et ã mettre en place leurs propres gouvernements.
Les liens de Ben Ali avec les gouvernements français de droite comme de gauche sont bien connus, mais ceux qu’ils entretiennent avec le régime de Bouteflika ne sont pas moins importants.
Ces autocrates règnent sur le Maghreb en maîtres de tous et de chacun, brisant par la répression, pourrissant par la corruption, truquant par la fraude, courbant par la peur, emprisonnant pour l’exemple. Ils bénéficient de la mansuétude de la bourgeoisie française, du silence des médias et du soutien de Sarkozy, espérant conserver encore une partie de son pré-carré en Afrique. Tel est le but
de l’Union Pour la Méditerranée, des accords de 2008 dans le domaine de l’énergie nucléaire et dans celui de la défense ou encore de la nomination de Raffarin comme "coordinateur du partenariat d’exception" franco-algérien. En dépit de l’indépendance de ses ex-colonies, l’impérialisme français reste le principal vecteur de spoliation et d’oppression dans la région.
Lutter contre ces régimes, c’est aussi lutter contre notre propre bourgeoisie. Nous avons tout ã gagner ici en France du développement du mouvement au Maghreb. Tout coup porté contre un des régimes en place, c’est Sarkozy et les grands patrons français qui le reçoivent aussi.
Aujourd’hui même, le gouvernement Sarkozy-Juppé comme l’Union européenne renvoient dos-à dos le gouvernement tunisien et les manifestants en condamnant "les violences" et en affirmant
qu’il faudrait être "prudent" devant une situation prétendument mal connue ! En fait, ils font tout pour sauver la face ã Ben Ali. Ce sont les mêmes qui empêchent l’immigration, répriment et pourchassent les sans-papiers.
Au contraire, la solidarité que les travailleurs de France peuvent apporter aux manifestants de Tunisie et d’Algérie consiste à
• Populariser et soutenir leurs luttes revendicatives et politiques ;
• Participer massivement aux manifestations, rassemblements et meetings de solidarité organisés dans de nombreuses villes ;
• Exiger la régularisation de tous les sans-papiers, l’arrêt des expulsions, la fermeture des centres de rétention, l’abrogation de toutes les lois anti-immigrés.
Pour le CTR, le combat pour soutenir les manifestants tunisiens et algériens doit être mise au coeur de l’activité publique du NPA, en combattant centralement la complicité de Sarkozy et des "démocrates" du PS et Cie avec Ben Ali. Au-delà de la signature des appels de solidarité unitaires, il s’agit de mobiliser réellement tout le parti, toutes et tous les militants pour assurer le succès des rassemblements et prendre des initiatives. Il est crucial que la direction du parti s’adresse aux organisations ouvrières et démocratiques françaises, algériennes et tunisiennes de France pour organiser, dans l’unité, des manifestations de masse dans toutes les grande villes du pays.
SOLIDARITE ICONDITIONNELLE AVEC LA LUTTE HÉROÍQUE
DES TRAVAILLEURS ET DE LA JEUNESSE AU MAGRHEB !
HALTE A LA RÉPRESSION !
LIBÉRATION DE TOUS LES MANIFESTANTS !
BEN ALI, BOUTEFLIKA ASSASSINS ! SARKOZY COMPLICE !
Paris, le 12 janvier 2011
Pour tout contact : [email protected]
Site du CTR : http://collectiftrnpa.wordpress.com
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