Des soldats tunisiens se positionnent dans le centre de Tunis pour affronter les tirs de miliciens armés. Crédits photo : Christophe Ena/AP
Le centre de la ville a été le terrain d’affrontements entre des miliciens armés et les forces loyales aux nouvelles autorités. Deux francs-tireurs ont été abattus.
En ce deuxième jour sans Ben Ali au pouvoir, Tunis a été le théâtre de scènes de guérilla urbaine entre des miliciens armés, apparemment fidèles à l’ex-président, et les forces loyales aux nouvelles autorités de transition. Les échanges de tirs nourris entre les deux camps en plein centre-ville, entre 16 heures et 18 heures (heure de Paris), marquent le franchissement d’un nouveau cap. Jusqu’alors, les miliciens semaient la terreur seulement la nuit, dans la capitale, sa banlieue, et plusieurs villes du pays.
Un calme relatif est revenu progressivement avec le couvre-feu, sauf aux alentours du palais présidentiel, situé dans le quartier de Carthage. Une source sécuritaire a confirmé que l’armée donnait l’assaut contre le bâtiment dans lequel se sont retranchés des éléments de la garde présidentielle de Ben Ali.
Le bilan des affrontements de l’après-midi fait état de deux morts, deux francs-tireurs abattus par l’armée au début des combats, a annoncé à la télévision publique un sous-lieutenant de l’armée. « Il y a eu deux snipers qui ont tiré depuis un bâtiment situé ã proximité du ministère de l’Intérieur. On les a abattus », a-t-il expliqué.
Deux arrestations dans l’entourage de Ben Ali
Quatre ressortissants allemands ont par ailleurs été arrêtés ã Tunis en possession d’armes, ã bord de trois taxis, avec d’autres étrangers dont les nationalités n’ont pas été précisées, a déclaré un policier à la télévision publique. Les quatre hommes ont été interpellés dans le courant de l’après-midi, dans le centre de la capitale tunisienne, ã environ 300 mètres du siège du Parti démocratique progressiste (PDP, opposition légale) devant lequel une brève fusillade avait éclaté. Le policier ignorait le nombre et la nationalité des autres étrangers interpellés.
Les chauffeurs de taxis qui transportaient le groupe ont assuré que leurs clients leur avaient dit vouloir se rendre à la chasse. Des informations non-vérifiables avaient dans un premier temps fait état de l’arrestation de deux personnes ayant des passeports suédois et munies de « fusils de chasse ». Une grande nervosité régnait au moment de ces arrestations dans la capitale tunisienne, où la police stoppait et fouillait de nombreux véhicules, dont des taxis, visiblement à la recherche d’armes.
La thèse de la responsabilité des fidèles de l’ex-président Zine El Abidine Ben Ali dans le climat d’exactions et d’insécurité qui règne en Tunisie depuis la fuite vendredi du dictateur s’est renforcée dimanche, avec l’arrestation de deux de ses proches, l’ex-chef de la sécurité présidentielle et un neveu de l’ex-chef d’Etat.
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