Le CPN élargi n’a malheureusement pas été à la hauteur des défis qui se présentent pour le parti. Au-delà de la faible mobilisation des comités et de l’absence de nombreux membres du CPN, l’ordre du jour prévu était en décalage complet avec la situation convulsive qui traverse le monde. Même si on a pu imposer à la direction majoritaire un point sur la situation politique et la préparation de la bataille des retraites, les mobilisations historiques en Egypte, au Brésil et en Turquie n’ont pas trouvé leur place dans nos débats.
Ainsi, le cadre même des débats du CPN témoigne des fortes tendances électoralistes quíl faudra combattre au moment où l’attaque du gouvernement contre les retraites peut engendrer de nouveaux affrontements de classe.
De plus, la résolution majoritaire sur les prochaines échéances électorales, dans la continuité de la ligne politique de l’opposition de gauche et du « gouvernement anti-austérité », laisse ouvertes les conditions précises pour des alliances avec d’autres forces et la question de l’indépendance par rapport au PS au deuxième tour. Et ce alors que dans certaines municipalités des discussions sont en cours avec des secteurs du FdG qui ne semblent pas faire le moindre pas dans le sens de cette indépendance, ou même des Verts qui font directement partie du gouvernement !
Nous avons donc décidé de travailler avec les camarades de la PY et de proposer des amendements à leur projet de résolution qui ont éte intégrés dans leur quasi-totalité : refus d’une logique électoraliste qui delaisse les tâches d’intervention et d’implantation, position à l’égard des indépendantistes basques, programme pour l’Europe etc…
Un point de désaccord est toutefois demeuré : l’appel ã voter pour « la liste de gauche la mieux placée » en cas de deuxième tour contre le FN. Nous sommes convaincus que mélanger derrière le terme « gauche » des courants réformistes et le PS devenu désormais un parti de la contre-réforme, un agent du grand capital gouvernant au nom des intérêts de celui-ci, ne peut que semer la confusion. Les élections, nous le savons, ne sont qu’une tribune et ce n’est pas par les urnes qu’on fera barrage à l’extrême droite. Notre positionnement électoral doit être conséquent avec cela. C’est une condition pour que notre politique aide les travailleurs ã avancer dans leur nécessaire indépendance de classe.
Néanmoins, et même si nous souhaitons poursuivre la discussion avec les camarades, nous avons choisi, malgré leur refus de dissocier cette question et le rejet de notre amendement, de soutenir de façon critique la résolution de la PY que nous avions significativement amendée car elle nous semblait aller globalement dans le bon sens.
Il s’agit par ailleurs d’un geste qui témoigne de notre volonté de travailler en commun, malgré nos divergences, pour construire un pôle révolutionnaire dans le NPA, capable de disputer la direction à la majorité actuelle. Les camarades de la PY devraient en tirer des leçons et ouvrir un débat qui dépasse les enjeux de chapelles et permette d’avancer ensemble sur la base d’accords programmatiques et d’expériences communes.
Claude (78), Daniela (93), Guillaume (75), Sarah (75) et Vincent (68), CCR/PZ
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