Dimanche 11 août se sont tenues les « primaires obligatoires » pour les élections législatives d’octobre en Argentine, où on élira des députés et des sénateurs aussi bien au niveau national que provincial (l’Argentine est un pays fédéral où chaque province a son parlement et gouverneur). Après la réforme électorale de 2011, tous les partis sont obligés de participer ã des "primaires" et d’obtenir un pourcentage de voix dépassant le seuil de 1,5% pour avoir le droit de se présenter aux élections en octobre. Malgré cette mesure proscriptive, le Frente de Izquierda y de los Trabajadores (FIT) a dépassé largement ce seuil dans tous les endroits où il se présentait. Nous reproduisons ci-dessous le communiqué de nos camarades du Parti des Travailleurs pour le Socialisme (PTS) l’une des principales forces du FIT.
Communiqué de presse du Parti des Travailleurs pour le socialisme
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Le gouvernement national a rencontré lors de ces élections un fort recul, non seulement par rapport aux 54% obtenus en 2011 mais aussi par rapport aux maigres 30% obtenus lors des législatives de 2009, leurs pires élections jusqu’alors, puisqu’il a cette fois-ci ã peine dépassé les 26% dans tout le pays. Cette chute s’est exprimée par un renforcement de divers courants ã droite du gouvernement, comme le « Front pour le renouveau » de Sergio Massa qui s’est imposé dans la province de Buenos Aires, ou encore l’Union Civique Radicale (UCR) de Julio Cobos ã Mendoza, tandis que dans la capitale de Buenos Aires la mal-nommée « coalition » UNEN, en fait un rassemblement de centre-gauche et de centre-droite, a dépassé le PRO de Macri, l’actuel maire de Buenos Aires. Dans ce cadre, le Front de Gauche et des Travailleurs (FIT) a obtenu presque 900.000 voix ã échelle nationale dans les 19 provinces (en tenant compte de l’alliance et des différents partis constituant le FIT), tout en mettant en avant un programme clair d’indépendance politique des travailleurs.
Nous avons remporté la troisième place ã Mendoza, avec 7,7% des voix, où notre jeune dirigeantNicolás del Caño (PTS) était tête de liste, et ã Formosa (tête de liste du Parti Ouvrier), 5,2%.
Le résultat pour la Province de Buenos Aires est également remarquable, puisque nous nous sommes retrouvés à la 5eplace avec presque 340.000 voix (pas loin de 4%), pour la liste à la tête de laquelle se trouvaientNéstor Pitrola (PO) et Myriam Bregman (PTS). Avec de tels résultats, le FIT n’est pas loin d’obtenir aux élections d’octobre un ou deux députés nationaux, des législateurs provinciaux dans la stratégique troisième section électorale du grand Buenos Aires avec la liste de Christian Castillo (PTS), et des élus. Dans les secteurs de majeure concentration ouvrière du grand Buenos Aires, les listes du FIT ont obtenu de très bons résultats.
La 6e place conquise dans la province de Cordoba est également très importante avec 5,6% des voix pour la liste de Liliana Olivero (de la Gauche Socialiste , IS), accompagnée de l’ouvrier de l’automobile Hernán “Bocha” Puddu (PTS) et d’Eduardo Salas (PO) ; les voix atteignant 9% dans la ville de Cordoba.
Nous nous sommes trouvés à la 4eplace dans la province de Neuquén avec 6,7% des voix avec une liste de candidats députés représentée par l’ouvrier céramiste Andrés Blanco (PTS), et une autre de candidats sénateurs représentée par Patricia Jure (PO), enseignante dirigeante de l’ATEN (Association de Travailleurs de l’Education de Neuquén) ; dans la province de Jujuy nous avons obtenu 9,3% des voix avec en tête de liste le travailleur municipal Alejandro Vilca (PTS) ; ã Salta 11,3%, ã Santa Cruz 7,8% et ã Rio Negro 6,3% avec des têtes de liste du PO. Dans la capitale de Buenos Aires, nous avons remporté 4,2% avec la tête de liste Jorge Altamira (PO), candidat député, et 3,7% avec celle de Claudio Dellecarbonara (PTS), candidat sénateur [travailleur du métro]. Dans la province de Santiago del Estero où IS était en tête de liste, nous avons obtenu 4%. A Tucumán, le FIT a également conquis la 5eplace avec 3,9% des voix.
Par ailleurs, les listes du FIT ont largement dépassé le seuil de proscription aussi bien dans la province de Santa Fe (2,6%) avec pour tête de liste le travailleur de l’ANSES [organisme de sécurité sociale]Octavio Crivaro (PTS), dans le Chaco (PO ; 2,5%), ã La Rioja (IS ; 3,6%), ã La Pampa (PTS ; 1,51%) et ã San Juan (IS ; 1,7%).
C’est la première fois que l’extrême-gauche remporte d’aussi bons résultats électoraux dans l’histoire pays. A d’autres occasions, d’autres formations de gauche ont pu obtenir de bons résultats mais limités à la province de Buenos Aires, à la capitale ou ã une autre province isolée.
Le mérite du Front de Gauche et des Travailleurs, ce n’est pas seulement de s’être démarqué comme organisation majoritaire de l’extrême-gauche, mais de l’avoir fait en défendant un programme ouvrier et socialiste, et la nécessité pour les travailleurs de former une alternative politique indépendante, et ce depuis la province de Jujuy [nord] jusqu’en Patagonie.
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