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Les métallurgistes au salon de l’auto : pas de quoi faire peur aux patrons requins !
19 Oct 2014 | Le salon de l’auto est, depuis plusieurs années, l’occasion de manifestations des salariés de la métallurgie pour la défense de l’emploi. Il a même été, en 2012, le théâtre d’affrontements avec les forces de l’ordre qui ont fait parler d’eux. La manifestation organisée le jeudi 16 octobre tranchait par rapport aux souvenirs que pouvaient avoir les (...)
Les métallurgistes au salon de l’auto : pas de quoi faire peur aux patrons requins !

Claude Normand et Vincent Duse

Le salon de l’auto est, depuis plusieurs années, l’occasion de manifestations des salariés de la métallurgie pour la défense de l’emploi. Il a même été, en 2012, le théâtre d’affrontements avec les forces de l’ordre qui ont fait parler d’eux. La manifestation organisée le jeudi 16 octobre tranchait par rapport aux souvenirs que pouvaient avoir les travailleurs métallurgistes présents il y a deux ans : 200 personnes, au plus fort du rassemblement, contre 2000 environ, en 2012.

Une mobilisation dérisoire

A cela, au moins trois raisons. La première, déterminante, c’est que la confédération de la CGT, très majoritaire dans le secteur de la métallurgie, n’a pas fait le travail nécessaire, et d’abord en ne lançant pas un mot d’ordre centralisé assorti d’un appel à la grève, condition sine qua non de participation pour les travailleurs n’ayant pas de mandat syndical. Par ailleurs, l’information dans les différents sites a souvent été tardive, ce qui ne permettait pas aux salariés de venir au rassemblement sur des heures de RTT. Enfin, bien entendu, des éléments liés à la pression exercée sur les travailleurs de la métallurgie par le patronat ; les réductions d’effectifs, les jeux géopolitiques de fabrication en France ou à l’étranger, la flexibilité qui règne désormais en maître dans les usines ont entraîné un chômage technique croissant et une perte de salaire correspondante. Les ressources mensuelles des travailleurs, déjà faibles, sont amputées des heures de chômage technique. Ajouter des heures de grève non payées peut poser de véritables problèmes financiers. Seule une mobilisation centralisée, organisée et soutenue syndicalement, aurait pu permettre de lever ces hésitations. D’autant qu’à la manifestation de l’après-midi, en défense de la Sécurité Sociale, il y avait un nombre de militants nettement plus conséquent. Compte tenu des attaques du patronat et des baisses drastiques d’effectifs dans la métallurgie, ce secteur aurait justifié, à lui seul, un appel à la grève pour la journée du 16 octobre.

Des attaques pourtant de plus en plus sévères contre les travailleurs

Pourtant, les attaques contre les emplois dans le secteur de la métallurgie sont sans précédent et s’accroissent de jour en jour. Toutes les délégations représentées, qu’il s’agisse de PSA, de Renault, d’Arcelor Mittal ou d’autres avaient été sous le coup de fermetures, de PSE, de licenciements passés, présents ou ã venir. Jean-Pierre Mercier présent au rassemblement, avait en tête le souvenir de la fermeture de PSA Aulnay, ou bien les menaces qui pèsent actuellement sur l’usine de Poissy. Philippe Poutou, représentatif du combat mené ã Ford Blanquefort, déplorait lui-même, face à la presse, la faiblesse de la mobilisation comparée aux enjeux majeurs pour les travailleurs. Enjeux pour les plus grosses structures, bien sûr, mais aussi pour les filiales ou les sous-traitants. C’est ainsi par exemple que lors d’une discussion, un militant expliquait que chez Peugeot Scooters de Beaulieu, dans le Doubs, filiale de PSA, le groupe s’apprêtait ã vendre courant 2015, 51% de ses parts au groupe indien Mahindra Mahindra, la négociation incluant une injection d’argent frais, ã hauteur de 15 millions d’euros selon la presse, 89 millions d’euros selon les sources syndicales. A la clé, un PSE mis en œuvre dès la fin 2014 qui portera sur 90 salariés dans une usine qui en compte 450.

Une occasion manquée de convergence des luttes

Un rassemblement très réduit, des délégations et des petits groupes dispersés, quelques drapeaux Sud au milieu des drapeaux CGT, les mots d’ordre routiniers et traditionnels de la défense de l’emploi... rien de semblable à la mobilisation et à la légitime colère dont les métallurgistes sont pourtant capables et dont ils ont déjà fait la démonstration.

La nécessité du "tous ensemble" pratiquée de manière concrète dans les luttes et les mobilisations mûrit tous les jours dans la conscience des travailleurs. Les rassemblements, les manifs doivent être des temps forts dans l’organisation de la convergence, dans la constitution de pôles ouvriers déterminés, dans une même boîte (PSA Poissy, PSA Mulhouse...), avec leurs filiales (Peugeot Scooters Beaulieu), dans un même secteur (PSA, Renault, Ford...), mais aussi dans différents secteurs en lutte, publics ou privés, subissant de la même manière la loi d’airain du capital et de ses exigences de profit. C’est ainsi que les délégations représentant les retraités ou le commerce auraient trouvé toute leur place dans l’organisation d’un plan de convergence des luttes.

C’est la convergence qui peut donner aux travailleurs combatifs, militants syndicaux et non syndiqués, la force de s’affronter au patronat et de faire face ã une répression de plus en plus sévère, visible durant ces derniers mois dans tous les secteurs, qu’il s’agisse de l’automobile mais aussi des postiers, des cheminots, des intermittents et précaires, ou des travailleurs de la santé...

19/10/2014

 

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