FT-CI

Le 18 février aux côtés des ouvriers de Citroën

Toutes et tous à la manifestation contre la menace de fermeture de PSA-Aulnay

27/02/2012

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Par Rédaction

Au printemps dernier la CGT publiait un document jusqu’alors tenu secret émanant de la direction de PSA. Il y était question du projet de fermeture à l’horizon 2014 de trois sites de production en Europe : Madrid-Villaverde dans l’Etat espagnol, Sevelnord ã Hordain dans le Nord ainsi que l’usine d’Aulnay qui produit actuellement la C3 en Seine-Saint-Denis.

Confirmée par Médiapart, l’information a eu l’effet d’une bombe. Chez les travailleurs, beaucoup ne voulait pas y croire. En effet, dans un département comme le 93 où au bas mot 120.000 travailleurs sont privés d’emploi, se retrouver au chômage est une perspective catastrophique. Mais ce n’étaient pas seulement les travailleurs du site d’Aulnay qui étaient abasourdis. En plus des 3.000 salariés qui travaillent en deux équipes sur la chaine de la C3, ce sont aussi des milliers d’emplois indirects qui sont menacés, tant au niveau de la sous-traitance que du bassin. On parle d’au moins 10.000 travailleurs touchés de plein fouet en cas de fermeture d’Aulnay. Ce serait tout le département qui se retrouverait un peu plus sinistré avec des conséquences pour tout le monde : services publics, enseignement, emplois induits, etc.

PSA persiste et signe

Pendant ce temps PSA fait comme si de rien n’était. La multinationale, qui a annoncé avoir atteint des niveaux de vente historiques en dépit de la crise en 2010 et 2011, n’a jamais démenti l’information révélée par la CGT. Pire encore, PSA a continué ã faire monter la pression. En fin d’année la direction annonçait la suppression de 6.800 postes sur l’ensemble du groupe, dont 1.800 en France. Fin janvier, Philippe Varin, le PDG du groupe, annonçait la mise au chômage partiel et par rotation de 20.000 travailleurs dans l’Hexagone entre février et mars, histoire d’adapter son stock aux exigences du marché tout en faisant payer le chômage partiel par l’Etat. Pas besoin d’être un grand capitaine d’industrie pour diriger PSA. Il suffit d’être champion de bonneteau.

Mais les travailleurs en face organisent la riposte

Face ã cette avalanche d’attaques, les travailleurs des différents sites PSA ne sont pas restés l’arme au pied. Du côté du 93, les travailleurs d’Aulnay n’ont pas été en reste : débrayage le 7 juillet ; grèves contre l’imposition d’une mutuelle cet automne puis rassemblements le 15 novembre devant le siège de PSA ã Paris avec les collègues d’autres sites, puis devant l’usine le 15 décembre ; le 17 janvier enfin, nouveau débrayage à la fois contre les licenciements et la menace de fermeture.

Pour le 18 février, la barre est placée plus haut : l’objectif est d’organiser une grande mobilisation populaire des salariés et de leurs familles mais aussi des travailleurs et de la jeunesse solidaire de tout le 93, et bien au delà . Pour ce faire un appel commun signé par l’ensemble des organisations, y compris le syndicat « maison » SIA et les moins combatifs, a été rédigé par les travailleurs et diffusé ã plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires dans les boites aux lettres, sur les marchés, etc.

L’enjeu de la mobilisation du 18

Le succès de cette manifestation est un enjeu central pour la préparation de la bataille de classe qui s’annonce. En effet il est peu probable qu’avant les élections quoi que ce soit ne soit précisé par PSA. Mais grâce au plan secret de PSA révélé par la CGT les travailleurs bénéficient d’un avantage considérable : on a pour une fois une longueur d’avance dans la mesure où l’on connaît les intentions réelles du groupe. On sait également que de son coté le patronat organise cette offensive depuis longtemps déjà . Contrairement ã ce que disent certains, dans la fermeture d’Aulnay il n’y a pas seulement l’appât du gain (la vente ã des promoteurs du terrain sur lequel est construit le site ã quelques encablures de Roissy) ou une froide logique de réorganisation managériale (faire tourner les chaines de Poissy et Mulhouse 24h/24, 7j/7, samedi et dimanche inclus). PSA veut régler son compte ã une usine dans laquelle les travailleurs sont particulièrement combatifs, où le syndicat majoritaire, la CGT, n’est pas à la botte de la direction, et où l’extrême gauche a un poids militant réel parmi les ouvriers du rang.

Faire d’Aulnay un Vilvoorde à l’envers !

C’est pour toutes ces raisons qu’Aulnay doit devenir un Vilvoorde à l’envers [1] : en stoppant l’attaque du patronat contre un bastion aussi symboliquement important du salariat, ce serait toute la classe ouvrière et toute la population qui aurait ã gagner. Considérant ce que Jospin a fait avec Vilvoorde après la victoire de la gauche plurielle PS-PC-Verts en 1997, on peut se dire aussi que les travailleurs ne peuvent compter que sur leurs forces, leur détermination et leur unité pour mettre un coup d’arrêt au projet de fermeture.

Le rôle des militants, des travailleurs et des étudiants de région parisienne solidaires de cette lutte est de participer massivement le samedi 18 février à la mobilisation. C’est ce qui aidera les travailleurs d’Aulnay les plus déterminés ã convaincre et encourager ceux qui sont le plus en retrait qu’il faut se battre et qu’on peut gagner mais aussi donner des perspectives réelles ã ceux qui veulent en découdre et qui sont les plus dynamiques dans les mobilisations.

C’est en participant avec le plus de combativité et d’engagement possible que la manifestation sera un réel succès pour les travailleurs et éventuellement un point d’appui et de coordination dans les bagarres que nous aurons ã mener à la suite des élections, quelle que soit la couleur de celui qui sortira vainqueur des urnes.

Maintien de tous les emplois et embauche des CDD et des intérimaires ! Partage des heures de travail entre les usines du groupe ! Nous sommes toutes et tous des travailleurs de Madrid-Villaverde, de Sevelnord et d’Aulnay ! Les fermetures ne passeront pas !

14/02/12

  • NOTAS
    ADICIONALES
  • [1En 1997, Jospin avait promis que l’usine belge de Renault Vilvoorde n’aurait pas fermé. Dès qu’il est arrivé au gouvernement, il s’est empressé d’oublier sa promesse de campagne...

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