Argentine
A la suite de l’annonce par Cristina Kirchner de la nationalisation des hydrocarbures en Argentine
17/04/2012
Nous publions ci-dessous le communiqué du Parti des Travailleurs Socialistes d’Argentine (PTS) à la suite de l’annonce faite par le gouvernement péroniste de Cristina Kirchner du projet de « nationalisation » de l’entreprise pétrolière et gazière YPF, ancienne entreprise d’Etat, privatisée sous le gouvernement péroniste de Carlos Menem et rachetée par la multinationale espagnole Repsol. L’annonce du projet de prise de contrôle par le gouvernement Kirchner de l’entreprise a suscité la colère du nouveau gouvernement de droite de Mariano Rajoy, secondé par l’ensemble de la classe politique mais aussi par les directions syndicales espagnoles et bien entendu par ses partenaires européens, menaçant l’Argentine de sanctions. La question maintenant est d’exiger, comme s’en fait l’écho le PTS, que cette nationalisation soit complète, c’est-à-dire que l’entreprise soit expropriée, sans indemnisation ni remboursement, encore moins avec l’argent de la Banque Centrale ou de la caisse de cotisation des retraités argentins (Anses), et qu’elle passe sous contrôle des travailleurs. Dans l’Etat espagnol et plus largement en Europe, il serait du devoir des organisations ouvrières, ã commencer par celles d’extrême gauche, de dénoncer et de s’opposer aux pressions et aux menées impérialistes contre l’Argentine.
A la suite de l’annonce par la présidente Cristina Kirchner de l’envoi devant le Parlement d’un projet de loi afin que l’Etat prenne le contrôle ã 51% d’YPF, Christian Castillo, pour la direction du PTS et ancien candidat à la vice-présidence de la République pour le Front de Gauche et des Travailleurs (FIT) a souligné que ce n’est pas possible « de faire des cadeaux ã Repsol en payant la multinationale avec l’argent des retraités, qui pour 80% d’entre eux touchent une pension de misère, ou avec les réserves de la Banque Centrale, et ce après des années et des années de pillage [des ressources en hydrocarbures de la part de la multinationale espagnole]. Repsol a accumulé, sur la base de son exploitation des gisements argentins, prés de 14 milliards de dollars, de l’argent qui a été utilisé pour assurer la bonne marche des affaires de l’entreprise dans d’autres pays, négligeant le travail d’exploration de nouveaux gisements, essentiel pour maintenir le niveau des réserves. Si on met de côté ce qui a été déboursé pour le rachat d’YPF, le bénéfice net de Repsol a été de 8 milliards de dollars. Au moment de la privatisation d’YPF, le kirchnérisme [le courant politique péroniste lié à l’actuelle chef d’Etat argentine] a validé l’opération. Depuis qu’il est au pouvoir, depuis neuf ans, le kirchnérisme est complice du pillage systématique opéré par Repsol et d’autres entreprises impérialistes et il a appuyé la prise de contrôle par Eskenazi [capitaliste argentin ami de Kirchner] de 25% des actions de l’entreprise sans avoir ã investir un seul centime. Nous rejetons toutes les menaces du gouvernement impérialiste espagnol ainsi que de ses partenaires européens. Nous dénonçons également le gouvernement argentin qui non seulement s’apprête ã indemniser les vautours de Repsol mais en plus cherche ã s’associer, ã d’autres entreprises impérialistes, [afin de développer une entreprise ã capitaux mixtes, public-privé] à l’image de ce qui se passe au Brésil avec Petrobras, ce qui reviendrait à laisser aux mains de nouveaux vautours une grande partie de la rente pétrolière et gazière.
Buenos Aires, 16/04/12.