FRANCIA
A une semaine du meurtre de Rémi Fraisse par la police L’Etat veut interdire toute riposte collective contre son crime
02/11/2014
Le week-end dernier, Rémi Fraisse a été assassiné par les gendarmes lors d’une manifestation contre la construction du barrage au Testet. Le gouvernement Hollande-Vall, l’État et ses forces de répression non seulement assassinent un jeune de 21 ans pour avoir manifesté, mais ils veulent maintenant nous interdire d’exprimer notre colère face ã ce crime d’État. C’est inadmissible !
Plusieurs rassemblements ont eu lieu ces derniers jours dans plusieurs villes en France pour dénoncer les violences policières, la répression des mouvements sociaux et pour exiger que toute la lumière soit faite sur la mort de Rémi. Face ã cette situation, le gouvernement cherche ã monter des provocations, ã criminaliser et ã réprimer ã coup de flashballs, matraques et gaz lacrymogène ceux et celles qui sortent dans la rue pour dénoncer la violence d’Etat. Contrairement ã toutes les manipulations qui visent ã faire porter aux jeunes mobilisés le chapeau pour les affrontements, la seule violence qui existe est celle de l’Etat et de ses forces armées, qui sont là pour assurer, en dernière instance, les intérêts des classes dominantes. A travers cette répression spectaculaire (Nantes verrouillée, sans transports en commun durant toute la journée d’hier ; le centre de ville de Toulouse rempli d’un immense nuage de gaz lacrimo ; etc.), le gouvernement Hollande-Valls cherche ã éviter ã tout prix qu’un grand mouvement de contestation se déclenche dans la jeunesse et les classes populaires, mouvement qui pourrait commencer par exiger la démission du Ministre de l’Intérieur, Cazeneuve.
Le NPA a été à l’initiative d’une réunion unitaire qui a regroupé très largement avec l’objectif de prévoir une grande manifestation pour dimanche. Suite à l’interdiction de manifester et à l’annonce de France Nature Environnement (organisation dans laquelle militait Rémi) d’un hommage non-revendicatif, soutenu par la famille, EELV, le PCF et le PG, ainsi que l’Unef, ont abandonné le cadre unitaire. Tout en respectant la douleur de la famille, nous pensons que le meurtre de Rémi ne doit pas rester impuni ! Ce crime d’État est une attaque contre l’ensemble du mouvement social, c’est le résultat d’une montée en puissance de la répression, de Notre Dame des Landes au Testet en passant par le monde du travail et les quartiers, et c’est donc le mouvement social dans son ensemble qui doit réagir ! L’Etat a tué un jeune lors d’une manifestation. Laisser passer ce crime odieux, c’est tolérer que le rapport de forces général se dégrade.
Alors que le NPA avait fait le choix politique juste en juillet dernier de maintenir, en toute indépendance, son appel ã participer aux manifestations de soutien au peuple palestinien interdites par le gouvernement Valls, il a choisi pour l’instant de s’aligner sur cette position et de ne pas appeler ã rejoindre la manifestation de ce dimanche ã Paris (15h ã Stalingrad). Après que des dizaines de rassemblements dans tout l’Hexagone aient regroupé depuis 7 jours plusieurs milliers de personnes, ce dimanche aurait dû exprimer pour la première fois notre colère ã une échelle plus large et donc plus dangereuse pour le gouvernement. La reculade républicaine d’EELV, suivie par les grandes organisations de la gauche institutionnelle, conduit ã épargner – pour l’instant – le gouvernement d’une telle mobilisation
Nous nous opposons ã ce repli et appelons ã participer ã tous les rassemblements et manifestations en hommage ã Rémi Fraisse assassiné par la police, comme ã Nantes, ã Rouen ou ã Toulouse, où le NPA était présent ces derniers jours. Néanmoins, aucune action minoritaire, aussi courageuse soit-elle, ne saura faire plier le pouvoir Valls-Hollande qui n’a plus aucune honte ã militariser les rues, ã surenchérir dans les violences policières et la répression : il est de la responsabilité des révolutionnaires d’impulser un grand mouvement à l’échelle nationale, réunissant étudiant-e-s, lycéen-ne-s, travailleurs, travailleuses, et tou-te-s ceux et celles qui subissent l’exploitation, l’oppression et la répression de l’Etat et des patrons, que ce soit dans les quartiers populaires, les ZADs, dans les entreprises ou dans la rue lorsque nous souhaitons manifester. Seul un tel mouvement pourra stopper le gouvernement dans son escalade, et en finir avec l’impunité, et il est de la responsabilité du NPA et de tou-te-s les jeunes et travailleur-se-s qui sont révolté-e-s face ã ce crime d’État d’être le moteur de cette bataille. Si ce dimanche ne permettait pas de donner l’impulsion, la semaine qui vient est celle de la rentrée pour des millions d’étudiant-e-s et de lycéen-ne-s et pourrait être chaude.