Francia
Hollande : l’homme est dangereux, son gouvernement aussi, il faut les arrêter !
14/11/2014
Une intervention télé ou une provocation de plus ?
Le plan com’ était censé être bien rôdé : plateau de TF1, interrogé par les journalistes de la première chaîne et de RTL, puis par « 4 citoyens représentatifs », François Hollande devait « fendre l’armure » et se montrer comme le plus humain des présidents, à la moitié de son mandat.
Pendant 90 minutes, ceux qui ont eu la patience de l’écouter jusqu’au bout n’auront eu droit qu’à du vide. Le président devait être « grave et sincère », selon ses conseillers. Il a semblé minable et hypocrite, ce qu’il est réellement. Ou plutôt fidèle aux patrons, avec qui il est aux petits soins depuis 2012, tout en continuant ã renier l’ensemble de ses promesses de 2012. Interrogé sur son bilan, il a répondu en parlant de Sarkozy et de Marine Le Pen, comme si cela allait suffire pour que les électeurs des classes populaires refassent confiance au PS.
Effets d’annonce et répression sur le terrain
Du côté du patronat, il a été plutôt clair : CICE transformé en (énièmes) baisses de charges, poursuite des emplois aidés, qui consistent ã ce que l’Etat finance des embauches précaires, « accentuationde la politique économique », ce qui revient ã nous promettre encore plus d’austérité et de coupes dans les budgets sociaux et des services publics.
Sur la question des salaires et du pouvoir d’achat, il a juste annoncé qu’il n’y aurait pas de nouvelles hausses d’impôts d’ici ã 2017. Et les hausses de 2,3% du gaz et de 2,5% de l’électricité au 1er novembre, c’est un cadeau ?
Pour le marché du travail, il a annoncé que l’objectif des 500.000 emplois d’avenir avait été atteint, ã quoi il souhaite rajouter 25.000 emplois verts, mais le chômage continue ã progresser, touchant 3,5 millions d’entre nous.
Sur la question, enfin, de la répression, il s’est engagé ã ce que « la lumière soit faite » sur les événements de Sivens. Mais tout le monde connaît déjà la vérité. Ce sont les flics de Hollande, aux ordres de Valls et sous le commandement de Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, qui ont assassiné Rémi Fraisse, le 25 octobre, d’un tir de grenade offensive, alors qu’il manifestait contre un projet de barrage inutile.
Sur le terrain, Hollande ne s’est pas contenté d’effets d’annonce. Dans le cadre des manifestations contre les violences policières, les préfets ont continué ã interdire certains rassemblements et les arrestations se sont multipliées en marge des cortèges, avec 21 interpellations, dont 16 qui sont restés en garde ã vue ã Toulouse le 8 novembre.
Hollande a peur de la jeunesse et des manifestations. Faisons-lui peur !
L’Elysée craint comme la peste une mobilisation de la jeunesse qui, comme en 68 ou en 2006, avec le CPE, pourrait entraîner le monde du travail dans la bagarre, à la fois contre la répression et contre la politique de régression sociale de ce gouvernement.
Il faut que l’on arrête Hollande et sa politique, car l’homme est dangereux, de même que son gouvernement, bien déterminé ã continuer ã matraquer, que ce soit dans les manifs, sur les budgets de la sécu ou contre les syndicalistes et les militants. Tant qu’il n’y aura pas de réponse d’ensemble, ils poursuivront.
Un rassemblement d’associations, de partis et de syndicats, rassemblés en Collectif Alternative A l’Austérité a lancé un appel, il y a quelques semaines déjà , ã manifester le 15 novembre. Nous ne pensons pas que « l’alternative à l’austérité » viendrait d’un « autre gouvernement », avec plus de frondeurs ou plus de Mélenchon, ni même ã « une autre politique », avec plus de relance pour « les patrons qui font le boulot » et plus de taxe sur la finance et les politiciens de gauche qui se disent aujourd’hui contre la politique de Hollande vont sauter sur l’occasion pour se montrer dans la rue.
Mais dans le cadre du climat de répression actuel, il faut se saisir de toutes les occasions pour construire une alternative de classe et de masse ã ce gouvernement et ã sa politique, contre le Pacte de Compétitivité, contre le chômage et les licenciements, contre la répression et les violences policières. Il faut les arrêter. Ils savent que nous en sommes capables, et c’est pour cela qu’ils font le pari de la répression contre ceux qui bougent, en espérant que les autres restent à leur place. A nous de démontrer qu’ils ont raison d’avoir peur.
11/11/14