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Départ en force de la grève à la SNCF !

Le poing levé des cheminots, la frousse du gouvernement et la main tendue des directions syndicales

18/06/2014

Le poing levé des cheminots, la frousse du gouvernement et la main tendue des directions syndicales

Avec des taux de participation se situant entre 60 et 90% dans tout le pays, la première journée de grève contre la réforme ferroviaire à la SNCF est une grosse réussite. C’est la mobilisation ouvrière la plus massive depuis l’élection de Hollande, avec un premier jour plus suivi que lors du dernier mouvement cheminot en 2007. Sous la pression de cette démonstration de force mais aussi avec la complaisance des directions syndicales cheminotes, qui négocient cette réforme depuis plus d’un an, le Ministre des transports Frédéric Cuvillier a appelé ã une réunion de négociation anticipée dès ce soir, qui dure toujours à l’heure où nous écrivons cet article. Après 15 ans de casse du statut et 27500 suppressions de postes depuis 1999, l’opposition ã cette réforme ferroviaire en forme d’accord de compétitivité made in SNCF pourrait déclencher l’expression d’une colère ouvrière longtemps accumulée chez les cheminots et ailleurs. C’est ce ã quoi nous devons tou-te-s travailler, en mesurant l’ampleur des forces disponibles mais aussi en identifiant les obstacles à leur mise en mouvement.

La réforme du rail, un accord de compétitivité made in SNCF

Voilà un peu plus d’un an que se prépare la réforme du rail, qui doit être présentée à l’assemblée nationale le 17 juin prochain. Un an d’une grande campagne mensongère orchestrée par la direction de la SNCF, qui a voulu camoufler ses attaques sous un discours de défense du service public : soi-disant, la réforme allait permettre la mise en place d’un grand « pôle ferroviaire public » avec une « convention collective ferroviaire » protégeant le statut des cheminots. La réalité est tout autre : la réforme a pour but de préparer l’ouverture à la concurrence du transport ferré de voyageurs ã partir de 2019, en assurant la mise en place de « conditions loyales » entre la SNCF et ses futurs concurrents, et en permettant une dégradation importante des conditions de travail des cheminots au nom de la compétitivité.

Concrètement, la réforme va créer deux entités séparées, SNCF mobilités (95000 cheminots : personnels roulants, de l’entretien des trains, etc) et SNCF Réseau (les 55000 cheminots de l’aiguillage et de l’entretien des voies, plus les 1500 salariés de l’actuel RFF). Par cette division, les cheminots se retrouvent éclatés entre 2 établissements, ce qui va faciliter l’éclatement de leur statut, et la création d’un 3e établissement baptisé « SNCF » et chapeautant les 2 autres n’est qu’un enfumage. C’est l’approfondissement du premier éclatement, en 1997, qui avait vu la création de RFF, déjà pour préparer l’ouverture à la concurrence. Par ailleurs, la réforme prévoit la mise en place d’un « cadre social harmonisé » dans le secteur du rail, afin de ne pas fausser la concurrence entre la SNCF et le secteur privé. Il s’agit d’une tentative de nivellement par le bas des salaires, des conditions de travail et des libertés syndicales. La direction de la SNCF dit d’ailleurs clairement qu’elle a en vue l’alignement sur la convention collective nationale du fret, secteur libéralisé en 2006, où les salarié-e-s n’ont que 104 jours de repose annuels au lieu de 122, avec des journées de 10 ã 12h de travail au lieu de 8, et où il est fréquent d’enchainer 8 jours travaillés sans repos.

Mais la réforme ne fait que permettre la poursuite et l’approfondissement d’un mouvement déjà en cours depuis bien longtemps à la SNCF, où 350 000 postes de travail ont été supprimés depuis 1945. Le rail aujourd’hui, c’est 150 000 cheminots pour 100 000 salarié-e-s du privé, répartis entre les sous-traitants, le fret, les filiales de la SNCF. Ces dernières se comptent par dizaines, et, dans le cadre de montages frôlant l’absurde, sont souvent mises en concurrence avec la SNCF elle-même de façon ã mettre la pression sur les cheminots. En 2007, le régime spécial de retraites des cheminots a été aligné sur le régime général. Et les embauches hors statuts sont aujourd’hui bien plus la règle que l’exception : en plus du privé (dont les nombreuses filiales), la SNCF elle-même embauche 25% de ses nouveaux salarié-e-s en CDD ou CDI. L’absence de négociations salariales cette année, comme ã plusieurs reprises les précédentes, a permis à l’employeur de faire fondre les salaires réels. Dans le même temps, le non renouvellement des départs a augmenté la charge de travail, ce qui est aujourd’hui utilisé comme un argument pour flexibiliser. Enfin, l’Etat a fait porter sur la SNCF de nombreux grands travaux d’équipement, notamment avec le TGV, qui sont à l’origine de la dette importante de la société, qui lui coûte chaque année 1,7 milliards d’euros : c’est ã dire que chaque cheminot travaille 1/7e de son temps pour la rembourser !

On est donc face ã un vaste mouvement, que la réforme du rail cherche ã accélérer, et qui a vu peu ã peu les conditions de travail se détériorer jusqu’à devenir insupportables. Malgré la propagande patronale sur les avantages des cheminots, ceux-ci partagent de plus en plus des régimes de travail sans différence avec ceux du privé, alors que ces derniers eux-mêmes ont beaucoup reculé, et qu’à la SNCF la mobilité obligatoire existe déjà de longue date. [1], malgré ce qu’ont fait l’ensemble des directions syndicales. Installer dans le paysage de la grève la revendication du retrait pur et simple de la réforme est une nécessité, alors que les états-majors syndicaux s’entendent tous, jusqu’à Sud Rail, pour demander des aménagements à la marge ou « une autre réforme » : aucune réforme de ce gouvernement PS-Médef qui promeut la libéralisation du rail ne sera jamais favorable aux cheminots et aux usagers. La revendication du retrait doit ainsi constituer le point de ralliement pour tous les grévistes, sans que cela n’exclue les revendications locales, ni n’empêche de formuler des exigences offensives sur les embauches et les salaires.

Les cheminots : une énorme force sociale que leurs directions tentent de freiner

Alors que la colère des cheminots s’exprimait depuis 2007 surtout ã une échelle locale – le rail n’ayant pas été en pointe en 2010 – et que les directions syndicales avaient réussi à la canaliser depuis un an ã travers 2 journées de grèves réussies mais sans suites en juin et octobre 2013, la manifestation du 22 mars dernier a été massive. Plus de 22 000 cheminots ont défilé ce jour-là ã Paris, c’est ã dire pas loin d’un-e travailleur-se du secteur sur 10. Surtout, les cortèges étaient remplis de nombreux-ses non syndiqué-e-s, et de forts contingents de jeunes, qui n’ont connu que la précarité et sur qui ne pèse pas le poids des défaites. Cette mise en mouvement de nouvelles couches d’ouvriers du rail est un élément de radicalité pour le conflit, en plus de créer d’emblée un pont avec les salarié-e-s du privé du secteur et au-delà , avec qui ces jeunes cheminots partagent une même expérience du travail.

Il existe néanmoins des obstacles ã ce que cette énorme force sociale potentielle se libère et contribue ã changer la situation de notre classe face au gouvernement PS-Medef. Comme on le disait, les principales directions syndicales cheminotes ont voulu faire de cette mobilisation une grève de pression sur Guillaume Pepy (le président de la SNCF), pour obtenir des rectifications ã une réforme qu’elles négocient depuis un an, et non une grève partant de l’exigence du retrait. De plus, au-delà de taux de grévistes qui sont une très bonne surprise et traduisent le niveau de combativité ajouté à la forte syndicalisation de ce secteur, elles ne cherchent en rien ã favoriser la discussion entre cheminots via des AGs, et la visibilisation de la grève par des rassemblements et manifestation de rue.

Tout l’avenir de la grève repose donc sur le développement de l’auto-organisation à la base, seul moyen pour les cheminots d’avoir le temps de discuter, entre syndiqué-e-s et non syndiqué-e-s, ainsi qu’entre militant-e-s de différents syndicats, de l’organisation ã donner au mouvement, de son programme et de ses actions, seul moyen de libérer la colère accumulée ã force de souffrance au travail, une colère bien plus profonde que ce que ne portent aujourd’hui les plateformes de revendications établies par les directions syndicales. Pour ce premier jour de grève, des piquets de grève et des AGs se sont tenues dans des dizaines et des dizaines de gares, de dépôts, d’ateliers, regroupant plusieurs milliers de grévistes. Toutes ont voté la reconduction, et plusieurs le retrait pur et simple de la réforme, comme ã St-Lazare, Austerliz ou encore Paris Est. En région parisienne, l’appel ã un rassemblement ce jeudi devant le Ministère des Transports a été largement ratifié, avec des manifs prévues pour y aller ã partir de plusieurs gares. Mais, et c’est une illustration de la situation de la grève, les directions syndicales ont mis en péril ce plan décidé par les grévistes en se ruant dès ce soir à la table des négociations, histoire d’éviter que la journée de demain ne fasse trop monter la pression.

Pour révéler la force des cheminots et imposer leurs revendications, il faudra aussi que les grévistes des différents sites se coordonnent, en débordant les divisions par service, comme cela s’est fait dès aujourd’hui dans des gares comme Bretigny où l’AG était interservices. La barrière doit aussi sauter entre les personnels d’exécution et les couches les moins favorisées des administratifs, chez qui la souffrance au travail n’a fait qu’augmenter ces dernières années. Les travailleurs du rail peuvent pour cela réactiver leur grande tradition de lutte, qui les a menés ã mettre en place des coordinations nationales de grève en 1986 et 1995. Ce genre de coordination est le seul moyen de faire en sorte que la grève soit dirigée par les grévistes eux-mêmes, les AGs y envoyant chacune des représentant-e-s qui pourront discuter d’un plan de bataille à l’échelle nationale.

Nous sommes tous des cheminots en grève !

Tous les reculs sociaux imposés aux cheminots n’ont rien changé par ailleurs au rôle central qu’ils et elles jouent au quotidien dans l’économie du pays. Une grève suivie dans le rail ne peut ainsi que peser dans la situation, et, si elle s’installait dans la durée, elle engagerait un bras de fer avec le patronat qui concernerait l’ensemble de notre classe. Toutes celles et tous ceux, travailleur-se-s avec ou sans emploi, jeunes scolarisé-e-s ou non, sans-papiers, membres d’une minorité opprimée, qui sont désireux-ses de lutter contre ce gouvernement qui multiplie les attaques – dernièrement avec le Pacte de responsabilité, la remise en cause du régime d’indemnisations chômage des intermittents et précaires, celle des seuils de représentativité au sein des boîtes, etc. – peuvent trouver dans cette grève l’occasion de fédérer leurs colères et de commencer ã organiser la riposte.

La classe dominante le sait bien et c’est pour cela qu’elle distille en permanence, mais avec une rage étonnante en temps de grève, des préjugés sur les cheminots qui seraient privilégié-e-s. Nous devons refuser cette façon d’opposer ceux qui travaillent dans les trains et ceux qui prennent le train pour aller travailler. En tant qu’usager-ère-s, nos intérêts sont ceux des cheminots non seulement parce qu’ils et elles subissent comme nous tou-te-s la précarité et la dégradation des conditions de travail, mais aussi plus directement parce que la casse actuelle de leur statut et les suppressions de poste se traduisent par la baisse de la sécurité des circulations (exemple de la catastrophe de Brétigny l’été dernier [2], due ã un défaut d’entretien d’un aiguillage pourtant signalé par les cheminots à leur direction) et par la multiplications des défaillances et des retards. Et la direction de la SNCF voudrait nous faire avaler que c’est de la faute des cheminots ! Il faut donc mener la bataille de l’opinion, en montrant que la grève cheminote porte les intérêts de l’ensemble du monde du travail et au-delà , en s’adressant aux usagers et en sollicitant leur soutien.

Cheminots, intermittents et précaires, postiers : un sérieux test social pour Manuel Valls

En fin de semaine dernière, Guillaume Pepy a fait une déclaration lucide et détonnante : « cette grève me semble dangereuse. Si elle était reconduite et entrainait des perturbations excessives dans le pays, je crois que le gouvernement, qui se trouve dans une position affaiblie, pourrait être tenté d’annuler la réforme ». Effectivement, en ce début du mois de juin, les choses sont en train de se dérouler un peu différemment de ce que nous avait annoncé Hollande et Valls lors du remaniement qui a porté ce dernier ã Matignon au sortir des municipales. Le nouveau Premier Ministre voulait aller plus vite et plus fort dans le combat du gouvernement contre les classes populaires, mais il a reçu une deuxième et monumentale claque lors des européennes dont le FN est sorti premier, et a vu se développer la contestation sur le terrain des luttes.

Depuis le mois de mars, les intermittents et précaires se mobilisent contre la remise en cause de leur régime d’indemnisation chômage, qui est une garantie minimale de revenu pour ces secteurs marqués par une forte discontinuité de l’emploi [3]. Sans constituer un secteur aussi stratégique de notre classe que les cheminots, leur poids économique est significatif et, surtout, ils et elles apparaissent comme une force d’opposition au gouvernement de manière assez frontale. La perspective de voir un été sans festival est un véritable cauchemar pour Hollande. Qui en a d’autres, puisque la réforme des rythmes scolaires n’est toujours pas généralisée, et que la fronde s’est développée ces derniers mois à l’université contre les regroupements [4]. Du côté de La Poste, un préavis de grève reconductible avait été déposé ã partir de cette semaine sur Paris par les deux principaux syndicats (Sud et la CGT). Si pour l’instant il n’existe pas de mobilisation généralisée dans cet autre géant en voie de privatisation (240 000 salarié-e-s aujourd’hui malgré 100 000 suppressions de postes de travail en 10 ans), la politique de convergence et d’extension portée par les grévistes du 92 [5], du 91 et de paris 15e pourrait porter ses fruits. D’autant plus que l’évolution des conditions de travail et du statut ã La Poste est très similaire aux attaques subies par les cheminots.

Plus que jamais depuis près de 18 mois La dernière séquence de ce type s’était ouverte au début de l’année 2013, avec la différence qu’il s’agissait de travailleur-se-s du privé qui étaient à la pointe : PSA Aulnay, Goodyear, Sanofi et de nombreuses autres boîtes, qui s’étaient notamment retrouvées lors d’un meeting contre les licenciements et pour la convergence de lutte ã Sciences-po puis lors de plusieurs rassemblements. [6], la possibilité de faire converger les luttes et de mettre un coup d’arrêt aux attaques brutales d’un gouvernement au service d’un patronat aux abois est inscrite dans la situation. Il reste néanmoins peu de temps d’ici l’été, qui rend toujours difficile le maintien de l’offensive du côté de notre camp. Dès maintenant, il faut donc oeuvrer ã ce que ceux qui luttent se regroupent, pour se renforcer mutuellement, et donner confiance ã toutes celles et tous ceux qui manquent d’une perspective pour exprimer leur colère. Les postiers du 92 et les intermittents et précaires ont déjà commencé depuis quelques mois ã se poser des échéances communes, mais l’entrée en scène des cheminots permet de poser la question ã une tout autre échelle désormais. Ce secteur prolétarien parmi les plus fort du pays possède en effet une capacité indiscutable ã changer le rapport de force entre les classes, pour peu qu’il se lie et soit suivi par d’autres couches de travailleur-se-s, et par la jeunesse. On se souvient tou-te-s de 1995, ou même de 2007, quand des milliers d’étudiant-e-s venaient dans les gares soutenir les cheminots. Dans le contexte actuel, sans en être là , on pourrait bien être en train d’assister à l’ouverture d’une faille sérieuse dans la méthode du « dialogue social » ã travers laquelle François Hollande réussissait depuis deux ans ã poursuivre le projet sarkozyste en s’appuyant, lui, sur des directions syndicales domestiquées comme jamais. Non pas que ces dernières soient en train de rompre ce « dialogue » mortifère, bien au contraire puisque toutes ont le regard tourné vers la « conférence sociale » des 6 et 7 juillet prochain. C’est plutôt le patronat qui est de moins en moins prêt à laisser le temps nécessaire à la méthode du dialogue, temps d’autant plus long que le gouvernement est affaibli. En soutenant l’option Valls, en mettant un maximum de pression sur le gouvernement, le patronat donne des signes d’impatience et semble même hésiter ã rester dans le cadre d’un « pacte de responsabilité » qui va tout de même lui rapporter 35 milliards d’euros. Dans ce contexte de polarisation sociale et politique, l’issue pour notre camp reposera sur sa capacité ã se placer face ã face avec le patronat et son gouvernement, sans s’en remettre aux directions syndicales, qu’elles soient ouvertement réactionnaires comme la CFDT qui signe l’ANI et le pacte de responsabilité, ou plus classiquement conciliatrices contre la CGT ou Solidaires, qui s’illustrent dans le cadre de la grève des cheminots. qui a commencé aujourd’hui.

Aucune négociation, aucune conciliation avec ceux qui veulent casser nos conditions de travail ! Reconduction de la grève jusqu’au retrait total !

CGT et Sud Rail doivent être des outils pour étendre et coordonner la lutte, pas pour blaguer avec Cuvillier !

Non aux accords de compétitivité, à la flexibilisation, a bas la précarité, dans le public comme dans le privé !

Développons les assemblées générales, les piquets de grève, en sautant au-dessus des frontières entre sites et entre services, et en laissant toute leur place aux collègues non-syndiqué-e-s !

En avant pour la coordination de tous les cheminots à l’échelle nationale, et avec les autres secteurs en lutte !

12-06-2014

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