Explication de vote du CCR lors du premier CPN post-congrès
Résolution commune PY/PZ : un pas en avant qu’il faut approfondir et mettre en pratique
26/03/2013
Le premier CPN post-Congrès a été marqué par la volonté de la PX d’affirmer sa faible majorité sur un plan organisationnel. Ceci explique l’importance accordée aux débats sur le « système directionnel » où l’enjeu pour elle était d’imposer un CE ã 29 avec 15 membres PX. Derrière les prétextes, le débat a permis de dévoiler ses vraies motivations : mettre en place une équipe capable de diriger le parti toute seule si besoin. Pas glorieux pour les « champions du rassemblement » !
Sur le plan de l’orientation, la X expliquait que si les luttes sont aujourd’hui paralysées c’est du fait de l’absence d’une "alternative politique" ã gauche de Hollande. L’appel à l’opposition de gauche deviendrait alors une espèce de formule magique, camouflant aussi bien les obstacles réels au développement et à l’unification des luttes que l’existence d’un certain nombre de secteurs radicalisés sur lesquels il est possible de s’appuyer pour construire une politique. Les camarades font des éléments de crise politique et de régime quasiment la seule donnée de la situation, qui ne ferait que confirmer la justesse de leur orientation.
Pourtant, comme l’ont défendu les membres du CCR, ce discrédit bien réel du gouvernement et du personnel politique nous donne l’occasion de mettre profondément en question le régime politique de la bourgeoisie. Il nous permet d’avancer des mots d’ordre démocratiques radicaux (ex. : des salaires pour les élus équivalents ã ceux d’un ouvrier qualifié), ce qui d’une part permet de faire un pont vers la nécessité d’un gouvernement des travailleurs, et d’autre part évite de laisser cet espace au FN ou ã Mélenchon avec sa timide « révolution citoyenne ».
Nous n’avons pas défendu la dissociation entre discussions stratégiques et tâches immédiates que proposaient certains camarades de la PY et même de la PZ (TC). Il existe en effet des liens étroits entre les deux. Car si la clé de la situation se trouve dans l’issue institutionnelle d’un gouvernement anti-austérité, il est évident que la priorité d’intervention pour la majorité ne sera pas la construction des mobilisations ouvrières, dont, très logiquement, elle ne cesse de minimiser les potentialités.
C’est pourquoi nous avons priorisé la mise en avant d’une orientation alternative sur la base de nos points d’accord avec les camarades de la PY. Ce travail a donné lieu - suite à l’intégration de la plupart de nos amendements - ã un projet de résolution qui constitue selon nous un point d’appui important et qui n’a été battu que par une différence de 3 voix.
Il s’agit maintenant de mettre cet accord en pratique, par une opposition conséquente à l’orientation majoritaire et une collaboration pratique dans la lutte de classes sur la base des axes de cette résolution. C’est en ce sens que nous comptons travailler pendant les prochains mois et que, tout en affirmant l’identité explicitée dans notre déclaration de courant, nous souhaitons entamer un dialogue avec le processus de constitution d’un courant lancé par les camarades de la PY. Il s’agit selon nous d’aller jusqu’au bout de la rupture avec une politique de compromis avec la majorité pour affirmer la nécessité d’un parti révolutionnaire des travailleurs.