CPN du NPA des 14 et 15 mars
Un CPN pour rien ?
23/03/2015
Une nouvelle fois la méthode qui consiste ã éluder les problèmes politiques pour faire des majorités de façade a été de mise autour de la résolution politique P1-P2.
Le résultat ã été l’adoption par une assez large majorité regroupant les élus au CPN des P1, P2 et P6… mais qui ne permet en rien de s’orienter dans la conjoncture actuelle ! Ni sur le terrain des mobilisations et de la préparation du 9 avril, mais pas non plus sur les échéances dites plus « politiques » comme les élections départementales dont le texte ne fait même pas mention. Pourtant dès le lendemain du CPN, les désaccords qui semblaient ne pas exister au CPN se sont fortement exprimés au CE dès qu’il a fallu discuter du tract de la semaine ou même d’un simple communiqué. La P1 étant clairement pour appeler ã voter PS contre le FN et la P2 étant totalement divisée sur cette question.
Nous avons quant ã nous défendu la nécessité de rédiger une résolution politique qui prenne en compte les évolutions de la situation depuis le congrès. D’autant plus que le Congrès, ayant eu lieu dans la suite immédiate des attentats de janvier et en plein dans l’offensive menée au nom de l’union nationale, des modifications s’était opérées dans le scénario national, notamment avec l’utilisation du 49.3 par le gouvernement Valls pour faire passer la loi Macron à l’Assemblée Nationale, l’appel ã une journée de grève interprofessionnelle (la première depuis des années) par une partie des confédérations syndicales pour le 9 avril, et l’émergence d’une série de luttes sur les salaires et les conditions de travail.
En ce qui concerne les camarades de la P1, on a l’impression que ne voyant pas la moindre possibilité de faire passer leur propre orientation ils ont opté pour une solution ã minima qui évitait pour eux d’être trop minorisés. Les camarades de la P2 auraient pu, quant ã eux, peser dans un autre sens que celui du compromis de façade qui ne permet pas aux militants du parti de s’orienter dans la situation. Ce n’est pas le choix qui a été fait. Ils ont fait le choix depuis le départ d’élaborer un texte en creux avec la P1 et n’ont jamais exprimé la moindre remarque sur notre projet de résolution. Nous ne pouvons que le regretter, d’autant plus que dès le lendemain le débat sur les départementales au CE montre que des désaccords importants existent entre la P1 et la P2 et au sein de la P2 et qu’il faudra les assumer si l’on veut pouvoir faire avancer tout le parti.
La P5, ã son niveau, n’a même pas daigné expliquer pourquoi elle s’était refusé ã amender notre projet de résolution politique. Ils se sont contentés de découper des textes en motions spécifiques cherchant ã obtenir des majorités ã géométrie variable.
Pour notre part, nous avons proposé au CPN une résolution politique, votée également par les camarades de la P4, dans laquelle nous cherchons ã analyser les modifications dans le scénario national et ã y apporter des réponses politiques en termes d’orientation. Nous y accordons une importance particulière à l’intervention du parti dans le processus de luttes en cours et cherchons ã faire en sorte que celui-ci s’exprime dans la rue le 9 avril, ce qui changerait en partie le contenu que les directions syndicales veulent donner ã cette échéance. Et nous sommes persuadés que ces objectifs sont partagés bien au-delà des seuls camarades de la P3 !
Un exemple concret de l’orientation que nous proposions s’est matérialisé la semaine dernière dans l’organisation d’un meeting contre les bas salaires et la précarité à l’appel des grévistes de l’Université Paris 8 qui a regroupé plusieurs secteurs en plus des grévistes de paris 8, de leurs organisations syndicales et des enseignants et étudiants de cette fac. Devant une assistance de 250 personnes sont ainsi intervenus de représentants du personnel BIATOSS de l’ENS (CGT), des femmes de chambre du Palace Royal Monceau (CGT), de Carrefour Hypermarché (CGT), des postiers de Basse-Normandie et de Sud PTT 92, des vacataires de Lyon 2, de Thalès (CFDT), de la SNCF (Sud-Rail) et un hospitalier du Mans. Il s’agit bien évidemment d’une initiative ã une petite échelle, mais ã partir de laquelle peut se poser la perspective d’un pôle combatif et intersyndical dans la manifestation parisienne du 9 avril.
Nous savons que nous ne sommes pas les seuls ã défendre cette politique. Ni celle contenue dans notre résolution. C’est une telle politique qu’il s’agit maintenant de faire vivre en dépassant les accords de façade.