FT-CI

Dévaluations sur les « marchés émergents »

Une nouvelle phase de la crise mondiale ?

23/04/2014

Une nouvelle phase de la crise mondiale ?

L’importante dévaluation argentine qui a eu des répercussions sur les marchés latino-américains et mondiaux, bien qu’elle ait été sa forme la plus prononcée, n’est pas un cas isolé. Pendant que le peso argentin s’effondrait de 23% en janvier, d’autres pays parmi les plus grands de la périphérie comme le Brésil, la Turquie, l’Afrique du Sud, la Russie, l’Inde, (sans parler des maillons faibles comme le Venezuela et l’Ukraine, ce dernier se trouvant au milieu d’un chaos politique et social le rapprochant d’une situation de défaut de paiement) subissaient aussi une dépréciation accélérée de leurs monnaies et une incessante fuite de capitaux.

La Turquie est un cas paradigmatique. L’histoire du « miracle économique » du Tigre Ottoman de 80 millions d’habitants est train de s’effondrer ã grande vitesse. Depuis l’année 2002, la Turquie a bénéficié de la forte croissance de l’économie internationale et d’un flux important d’Investissement Direct à l’Etranger (IDE) attiré par sa proximité avec les marchés de l’Union Européenne, et par son potentiel d’exportation en direction du Moyent-Orient. Mais son modèle de croissance s’est épuisé en 2007. Le boom de consommation qui a accompagné la période de forte croissance avait été stimulé par des flux d’argent « chaud », situation semblable ã celles des bulles qu’ont connus l’Irlande et l’Espagne avant leurs éclatements respectifs. Ces derniers mois, l’état de sa monnaie est une des pires au monde – juste après le peso argentin – suite à la tourmente politique qui s’est enclenchée au sein du gouvernement de l’AKP, et qui a obligé trois de ses ministres ã démissionner. Mais si l’Argentine et la Turquie sont les cas les plus extrêmes, le fait que les actions, les obligations et les monnaies de nombreux pays semi-coloniaux et dépendants – les « Marchés Émergents » (ME) pour reprendre le jargon économique de la presse bourgeoise – connaissent des coups durs, est l’expression de la difficulté de ces pays ã s’adapter ã une croissance mondiale plus faible. Cette croissance a été plombée de plus belle ces derniers mois par la décision de la FED de limiter l’usage du « stimulateur narcotique », c’est ã dire de la politique d’assouplissement quantitatif (Quantitative Easing, ã savoir mesures de politique monétaire non conventionnelles) [1].

Ce nouveau panorama avait déjà entraîné en mai dernier, au moment des premières convulsions sur les marchés émergents, un premier flux de retrait des fonds d’investissements. Les événements des débuts de l’année 2014 pourraient marquer une nouvelle étape dans la crise qui secoue ces pays avec des conséquences imprévisibles. Contrairement ã ce que pourraient laisser penser des moments de calme relatif, les dernières périodes de crise dans les ME, ã savoir le Mexique en 1994, l’Asie en 1997, la Russie et le Brésil en 1998, ont montré, cependant, comment, alors que le pire semblait déjà passé, chaque nouvelle vague de crise en cachait une nouvelle qui s’avérait plus destructrice que la précédente, allant jusqu’à frapper les pays centraux et ã motiver une forte action de la FED, la banque centrale étasunienne. Et c’est ce même scénario qui pourrait se dessiner à l’heure actuelle.

La suraccumulation et la surexploitation, les signes avant-coureurs d’une grande crise

La suraccumulation de capital dans certaines branches de productions spécifiques - notamment au sein du secteur manufacturier chinois et de l’Asie, dans le secteur producteur de matières premières au niveau global -, le flux excessif de capitaux et les bulles financières, l’explosion des crédits à la consommation et de crédits immobiliers qui en sont à l’origine, sont les signes avant-coureurs d’une grande crise dans les « pays émergents » au moment où les facteurs qui ont permis la croissance économique dans ces pays-là connaissent une inversion de tendance.

Commençons par le plus évident et le plus volatile : il y a eu près de 4 milliards de dollars d’investissement direct et de portefeuille sur les marchés émergents depuis le moment le plus aigu de la crise financière de 2008-2009. Une grande partie de cet argent « chaud » a été investi dans des obligations, des actions et des instruments liquides qui peuvent se revendre rapidement sur les marchés financiers. Plus de cinq ans d’excès de liquidité globale, - un phénomène sans précédents-, ont impulsé un essor incroyable des prêts en dollars. Alors que le marché anticipait le maintien d’un dollar faible, de l’autre côté, l’appréciation de la monnaie des « pays émergents », a donné lieu ã une spéculation sans limites sur les produits des dettes des « pays émergents », une spéculation toujours plus risquée, conduisant ã une situation similaire ã celle des subprime aux Etats-Unis, qui avait déclenché la crise en 2007.

Mais derrière cette tendance spéculative et cette orgie de dettes, s’est développée une forte tendance à la suraccumulation dans l’économie réelle. Les prix élevés des matières premières ont conduit ã une frénésie d’investissements dans le secteur. Après une pause au pic de la crise en 2008, cette tendance s’est poursuivie pendant les trois années suivantes, soutenue par la forte croissance chinoise. D’énormes quantités de capital se sont déversées dans des projets ã haut risque. Le risque encouru, pour les pays producteurs, n’est pas seulement la baisse de la rente en raison de la baisse des prix des matières premières, mais surtout, l’éclatement de ces bulles d’investissements.

Pour la démonstration, il faut regarder du côté de l’Australie. Même s’il s’agit d’un pays impérialiste avancé, ses résultats économiques, impulsés par le secteur minier comme moteur de la croissance, ont été remarquables si on les compare avec ceux des économies les plus avancées, et plutôt proches de ce qu’ont connu les économies des pays émergents. Cependant, l’économie australienne se dirige vers une déflagration en raison de l’explosion de sa bulle dans l’investissement minier.

Un bon nombre des économies d’Afrique pourraient se voir également affectées cette année. Une véritable « fièvre de l‘or » s’est emparée de l’Afrique. Dans la mesure où les grandes entreprises minières ont déversé des liquidités en continue, il pourrait y avoir des conséquences graves quand ce flot viendra ã se tarir. De nombreuses économies africaines ont calculé leurs bases de coûts en supposant de nouvelles entrées de capitaux. Il serait difficile de s’adapter à leur absence. Non moins important est l’essor historique – et encore en cours – de la capacité de fabrication en Chine et dans toute l’Asie. Ceci a créé un excès de capacité et une augmentation de la pression à la baisse sur les prix de nombreux produits manufacturiers, pression qui n’a fait que s’aggraver du fait de l’agressive dévaluation de la monnaie du Japon. Ce dilemme, ayant des parallèles avec les économies des producteurs de matières premières, devient particulièrement problématique en raison de l’énorme accumulation de la dette lors de ces dernières années. Si effectivement le problème se présente pour toute la région, il s’exprime de manière particulièrement aiguë pour la Chine. Depuis un mois, des inquiétudes pèsent sur les marchés de crédits chinois, avec dans l’ombre, la crainte de voir poindre un effondrement du système bancaire, qui est très exposé au risque de crédit.

L’explosion des investissements à l’étranger et les flux d’argent « chaud » en dollar se sont traduits par l’accroissement de plusieurs milliards de dollars des réserves de devises des banques centrales des « pays émergents ». Ce flux de liquidité et de spéculation externe a créé une dépendance systématique aux flux de capitaux étrangers. En même temps, les bulles prolongées ont gonflé les attentes sociales, comme on l’a vu au Brésil, Chine, Afrique du Sud, Turquie et autres pays pour nommer les processus les plus importants.

Tous ces processus connaissent aujourd’hui dans un point d’inflexion. Actuellement, une bonne partie des économies des « marchés émergents » se confrontent ã une inversion de la situation avec une augmentation des forces de déflation pour les marchandises qui se vendent sur les marchés mondiaux. La chute de prix, dans le secteur des marchandises, fait pression à la baisse sur les monnaies nationales qui se déprécient. Cela entraîne la fuite soudaine des flux spéculatifs, qui étaient venus chercher des sources de rentabilité sur les marchés émergents, attirés par des monnaies vigoureuses, des marchés de valeurs attirantes et des opportunités de commerce, et exposent ces pays ã un risque systémique. Certes, l’essor des marchandises a permis de nourrir des booms économiques globaux et soutenus. Mais dans le même temps, l’expansion des chaînes de production des firmes multinationales et leurs implantations chez les émergents, implantation qui a fait un saut ces dernières années en gonflant le commerce mondial, est en train de perdre de sa vigueur. Maintenant, les bulles commencent ã se dégonfler, et les capitaux sont en train de chercher des voies de sortie pour éviter les pertes. Et, ã mesure que les flux de capitaux suivent cette inversion de tendance, la détérioration du système financier et les déséquilibres économiques s’expriment plus clairement.

En d’autres termes, ce sont les déséquilibres productifs et financiers qui sont à l’origine des instabilités qui affectent les marchés émergents ã ce jour. En réalité le « FED tapering » (réduction du programme de Quantitative Easing de la FED) est un simple catalyseur de problèmes plus profonds qui concernent une bonne partie de l’économie internationale comme ceux qu’on vient de signaler, même si évidemment leur gestion par les autorités monétaires américaines peut avoir des conséquences dans les rythmes et formes que prend la crise. D’une certaine façon, la nécessité de la FED de mettre une certaine limite à l’augmentation artificielle de la valeur des actifs boursiers et à la bulle financière qui en découle, a opéré comme un révélateur et influe négativement sur le reste des économies.

C’est que l’excès d’optimisme qui avait poussé certains ã croire en un découplage à l’envers, c’est-à-dire, que les économies centrales tireraient leurs croissances grâce aux « marchés émergents », restait beaucoup moins crédible que la première version de cette « théorie » de la reprise : celle-ci voyait dans la formidable croissance chinoise de ces dernières années une contre-tendance à la forte chute de l’économie mondiale, et surtout des économies des pays centraux depuis la faillite de Lehman-Brothers. Cette nouvelle lecture du découplage s’est appuyée sur des bases fragiles. En d’autres termes, la spéculation effrénée poussant les actifs à la hausse sur le marché financier ne coïncide absolument pas à l’économie réelle des Etats-Unis. Avec une économie languissante, un emploi qui reste faible et sans anticipation d’amélioration, les entreprises américaines n’y investissent pas. L’Europe, de son côté, stagne et se dirige très certainement vers la déflation. Dans le même temps, la politique de la banque centrale japonaise qui vise ã injecter de l’argent – semblable, quoiqu’en des proportions plus importantes encore, ã celle du QE des États-Unis - ne marche plus pour stimuler l’économie réelle du Japon, et qui se dirige vers sa quatrième phase de récession depuis 2008.

Un nouveau chapitre de la crise mondiale s’ouvre, aux conséquences plus qu’incertaines

Depuis le début de la crise mondiale en 2007, nous avons toujours refusé de valider la théorie du découplage, et cela, malgré les différentiels de croissance, après le premier choc, entre les pays centraux et ceux de la périphérie déjà nommés. Ainsi, en juillet 2012, face aux premiers symptômes d’épuisement de la croissance du modèle chinois, nous anticipions que le prochain chapitre de la crise serait celui des pays semi coloniaux et dépendants. On disait alors qu’«  analyser la situation de la Chine, le pays émergent par excellence, c’est comprendre qu’il n’y a rien de plus faux que de pronostiquer un découplage des économies dépendantes ou semi-coloniales de la crise mondiale, qui s’incarnerait dans le maintien de taux de croissance élevés dans ces pays alors même que la crise s’approfondit au centre. En réalité, la contagion de la crise des économies développées aux pays dépendants ou semi-coloniaux a seulement été retardée. Autrement dit, la stabilité relative dont jouissent actuellement ces pays par rapport à la crise économique et à la faiblesse politique des pays centraux ne constitue qu’une tendance très conjoncturelle, qu’une sorte de discordance dans les temps de la crise. Déjà , lors de la crise d’accumulation capitaliste des années 1970, un phénomène similaire s’était produit. C’est alors le recyclage des pétrodollars qui, en donnant lieu ã une période « d’argent facile », avait empêché que la première grande crise de l’après-guerre frappe immédiatement la périphérie. » [2]. Le bilan en demi-teinte de l’année 2013 pour les « économies émergentes »]], l’accélération de leurs dégradations en janvier 2014 et les sombres perspectives qui se présentent à l’heure actuelle, confirment notre pronostic initial.

Tenant compte des forces sous-jacentes de la crise, l’éclatement définitif des bulles constituées sur les marchés financiers des émergents peut provoquer une crise similaire (quoique non identique) à la crise financière asiatique de 1997. Il est fort probable qu’elle en prendra une forme aggravée, du fait du nombre de pays impliqués (l’Amérique Latine, la Chine, le sud-est asiatique et l’Afrique) et de l’état de l’économie mondiale, plus faible que durant la fin de la décennie 1990. La flexibilité du système de change, les importantes réserves constituées en devise étrangère dans de nombreux cas, ainsi qu’une part non négligeable de dette contractées en monnaie nationale et non étrangère – à la différence des années 1990 – peuvent éviter la combinaison d’un krack économique, de faillites bancaires et de crises financières comme ce fût le cas lors de la crise de 1997/98. Mais la rigidité des politiques monétaires, couplée à l’austérité budgétaire qui est en train d’être appliquée, provoque un étranglement du crédit (credit crunch). La crise actuelle dans les marchés émergents pourrait alors prendre la forme d’un essoufflement de l’investissement, via le credit crunch, et gripper la croissance pour plusieurs années. Ce type de scenario, « d’atterrissage en douceur » (soft landing) pourrait être remis en cause si la Chine en venait ã amplifier la dévaluation du Yen pour stimuler ses exportations. Cette politique pourrait provoquer l’effondrement du cours des monnaies de plusieurs économies émergentes.

Et quelles perspectives pour les pays centraux ? En plus des conséquences directes de la fin du mirage qu’exerçaient les marchés émergents sur les pays centraux, en particulier pour les pays producteurs de machines, d’outils ou de produits de luxe, un retournement des anticipations sur les actifs ã risque pourrait ouvrir sur un élargissement de la crise financière. Tandis que, comme nous l’avons signifié plus haut, les gouvernements des pays émergents ont bénéficié de prêts en monnaie locale, les investisseurs étrangers, les prêteurs, ont joué ã haut risque. Voilà le talon d’Achille pour les pays centraux, car à la différence des crises précédentes sur les marchés émergents où les investisseurs portaient seulement le risque du crédit en monnaie étrangère, les prêts ont été contractés en monnaie locale, et font, de ce fait, supporter aux investisseurs le risque de change et de convertibilité, en même temps que celui de la durée du prêt. Si on reprend l’ensemble de ces éléments, on pourrait prévoir une combinaison de la crise de 1987 de Wall Street, de la crise asiatique russe de 1998 et de la crise financière de 2008. Autrement dit, la menace de crise qui pèse sur les émergents peut se répercuter au centre, via une nouvelle vague de catastrophes financières et économiques, et cela en dépit que les pays centraux commencent, début 2014, ã voir apparaître de timides signes de reprise. Ainsi, la crise mondiale, loin d’être close, propose des scénarios encore ouverts.

D’un autre côté, les « marchés » et des autorités financières comme le FMI, préféreraient faire pression sur les pays producteurs de matières premières pour que ceux-ci instaurent des réformes structurelles plutôt que faire confiance au possible secours apporté par la reprise du cycle moribond des marchandises. Dans des pays comme le Brésil, la presse internationale parle déjà de la libéralisation de l’industrie et des services pour faciliter l’arrivée de fonds étrangers, ainsi que de la réforme du système de sécurité sociale. Ce système est présenté comme excessif car le rapport entre le PIB et les dépenses en retraites est similaire ã celui de l’Europe, même si en Europe la proportion de retraités est trois fois plus grande qu’au Brésil. Il s’agit en réalité d’une attaque « à l’européenne », c’est ã dire visant les droits des travailleurs et la fin des marges d’autonomie étatique dont ces pays, notamment les BRICS, avaient pu bénéficier pendant la dernière décennie. Une nouvelle avancée dans la semicolonisation.

  • NOTAS
    ADICIONALES
  • [1Habituellement, la politique monétaire a pour principal instrument le taux d’intérêt auquel les banques peuvent se réescompter auprès de la banque centrale. Du fait de l’ampleur de la crise, les banques centrales ont été amené ã prendre des mesures non classiques fin 2008 début 2009, d’où le terme de « quantitative easing », consistant par exemple ã acheter des obligations ou des billets de trésorerie émis par les entreprises, ã reprendre les actifs douteux de banque ou à les garantir.

    [2Chingo, Juan, « La fin des solutions miracles » des années 2008-2009 et l’exacerbation des rivalités interétatiques sur l’échiquier international », Révolution permanente N° 6, septembre 2012

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