FT-CI

Elections départementales

Au soir du second tour : défaite sans appel du PS et victoire de… la « République »

30/03/2015

Au soir du second tour : défaite sans appel du PS et victoire de… la « République »

D’où qu’ils viennent, et même s’ils ne mettent pas le même sens derrière, tous, Valls, Sarkozy, Le Pen, et y compris Mélenchon, ont conclu leurs allocutions au son vibrant de la « République » et de la « patrie ». Ce second tour a confirmé les tendances qui se dégageaient au soir du 22 mars. La vague UMP-UDI est bel et bien au rendez-vous, l’alliance de la droite dispose maintenant des deux-tiers des départements. Seul le quart sud-ouest reste véritablement aux mains des socialistes, qui, pour ce que vaut le symbole, ont notamment perdu la Corrèze et l’Essonne, fiefs respectifs d’un Hollande silencieux depuis le 1er tour, et d’un Valls qui a dû reconnaître une « défaite incontestable ». Matignon, cependant, a laissé le soin ã Cambadélis, premier secrétaire du PS, de nuancer auprès des électeurs, en parlant, par euphémisme, « d’un recul d’implantation [des socialistes] sans pour autant que [les élections] ne soient une débâcle ».

L’enracinement territorial du FN se confirme aussi au travers des scores plus hauts que jamais, sans pour autant que le FN ne réussisse ã se départir des contradictions qui sont les siennes dans le cadre du fonctionnement électoral de la V République. Sur plus de 2000 cantons qui étaient en jeu ce dimanche, en dépit de son 25% du premier tour, le FN ne remporte qu’une cinquantaine de cantons. Aucun département n’est gagné au soir du second tour. Marion Maréchal-Le Pen n’a emblématiquement pas réussi, dans le Vaucluse, ã surmonter le front républicain qui s’est constituée en faveur du candidat PS sortant. Bien qu’il faille attendre le jeudi 2 avril, ã savoir la réunion des nouvelles « assemblées départementales », pour savoir ici ou là qui présidera quoi, et en vertu de quelles alliances, une des principales leçons de ces cantonales, c’est bien, au profit de l’UMP, le fait que l’ordre et le régime républicains, autant que la nouvelle structuration tripartiste de l’échiquier des forces politiques, se voient renforcés.

Sans l’impact des attentats et leur instrumentalisation ã travers « l’esprit du 11 janvier » qui a permis d’opérer un triple jeu de renforcement de la majorité, de l’exécutif et du régime même sous la bannière de l’union nationale, c’est en effet sûrement une déroute bien plus sanglante que Hollande et Valls auraient essuyé ce 29 mars. Mais sans parler de pasokisation, cette défaite, la quatrième de suite depuis 2012, témoigne néanmoins de la volatilité de ce « peuple de gauche » qui s’est remobilisé temporairement dans le sillage de l’onde de choc du 11 janvier. Au vu de la fragmentation électorale de la gauche de gouvernement (ou qui aspire ã y rentrer), cette dynamique a peut être été suffisante pour « sauver les meubles » mais pas assez pour être gagnante sur le terrain électoral.

Du côté de la droite, l’UMP sort gagnante, mais Sarkozy a beau clamer « l’alternance est en marche, rien ne l’arrêtera », la guerre des chefs, Fillon et surtout Juppé lui collant au train, continue de sévir, le boulevard là aussi tant espéré pour 2017 est encore ã percer.

Enfin sur la gauche du PS, Mélenchon appelle, fort des 11% du premier tour du Front de Gauche, à la constitution d’une « nouvelle alliance populaire indépendante du PS » au moment même où les « frondeurs » du PS, eux, proposent un « contrat de rassemblement » et où les écolos ne savent pas s’ils vont finir par réintégrer le gouvernement ou, alors, les « chantiers de l’espoir » proposés par ceux qui voudraient, d’une façon ou d’une autre, construire une majorité rose-rouge-verte renouvelée. Nul doute donc qu’à la « gauche de la gauche », en crise notoire, des recompositions vont s’opérer dans la prochaine période, en tous cas d’ici les régionales de décembre prochain.

Par-delà ces résultats et déclarations, une chose est claire : Valls semble ne compter aucunement changer le cap de son gouvernement de combat anti-ouvrier et anti-social, preuve que le premier flic de France a confiance dans la stratégie de plus en plus autoritaire qui est la sienne depuis l’an passé. Peut-être a-t-il compris que sa véritable assise, c’est justement le régime républicain lui-même et la bourgeoisie, dont il sert sans états d’âme les intérêts. C’est la raison pour laquelle, du côté des travailleurs et de la jeunesse, pour le seul second tour qui vaille la peine de ne pas s’abstenir, le rendez-vous reste plus que jamais fixé dans la rue, en particulier le 9 avril prochain.

29/03/15

Notes liées

No hay comentarios a esta nota

Journaux

  • PTS (Argentina)

  • Actualidad Nacional

    MTS (México)

  • EDITORIAL

    LTS (Venezuela)

  • DOSSIER : Leur démocratie et la nôtre

    CCR NPA (Francia)

  • ContraCorriente Nro42 Suplemento Especial

    Clase contra Clase (Estado Español)

  • Movimento Operário

    MRT (Brasil)

  • LOR-CI (Bolivia) Bolivia Liga Obrera Revolucionaria - Cuarta Internacional Palabra Obrera Abril-Mayo Año 2014 

Ante la entrega de nuestros sindicatos al gobierno

1° de Mayo

Reagrupar y defender la independencia política de los trabajadores Abril-Mayo de 2014 Por derecha y por izquierda

La proimperialista Ley Minera del MAS en la picota

    LOR-CI (Bolivia)

  • PTR (Chile) chile Partido de Trabajadores Revolucionarios Clase contra Clase 

En las recientes elecciones presidenciales, Bachelet alcanzó el 47% de los votos, y Matthei el 25%: deberán pasar a segunda vuelta. La participación electoral fue de solo el 50%. La votación de Bachelet, representa apenas el 22% del total de votantes. 

¿Pero se podrá avanzar en las reformas (cosméticas) anunciadas en su programa? Y en caso de poder hacerlo, ¿serán tales como se esperan en “la calle”? Editorial El Gobierno, el Parlamento y la calle

    PTR (Chile)

  • RIO (Alemania) RIO (Alemania) Revolutionäre Internationalistische Organisation Klasse gegen Klasse 

Nieder mit der EU des Kapitals!

Die Europäische Union präsentiert sich als Vereinigung Europas. Doch diese imperialistische Allianz hilft dem deutschen Kapital, andere Teile Europas und der Welt zu unterwerfen. MarxistInnen kämpfen für die Vereinigten Sozialistischen Staaten von Europa! 

Widerstand im Spanischen Staat 

Am 15. Mai 2011 begannen Jugendliche im Spanischen Staat, öffentliche Plätze zu besetzen. Drei Jahre später, am 22. März 2014, demonstrierten Hunderttausende in Madrid. Was hat sich in diesen drei Jahren verändert? Editorial Nieder mit der EU des Kapitals!

    RIO (Alemania)

  • Liga de la Revolución Socialista (LRS - Costa Rica) Costa Rica LRS En Clave Revolucionaria Noviembre Año 2013 N° 25 

Los cuatro años de gobierno de Laura Chinchilla han estado marcados por la retórica “nacionalista” en relación a Nicaragua: en la primera parte de su mandato prácticamente todo su “plan de gobierno” se centró en la “defensa” de la llamada Isla Calero, para posteriormente, en la etapa final de su administración, centrar su discurso en la “defensa” del conjunto de la provincia de Guanacaste que reclama el gobierno de Daniel Ortega como propia. Solo los abundantes escándalos de corrupción, relacionados con la Autopista San José-Caldera, los casos de ministros que no pagaban impuestos, así como el robo a mansalva durante los trabajos de construcción de la Trocha Fronteriza 1856 le pusieron límite a la retórica del equipo de gobierno, que claramente apostó a rivalizar con el vecino país del norte para encubrir sus negocios al amparo del Estado. martes, 19 de noviembre de 2013 Chovinismo y militarismo en Costa Rica bajo el paraguas del conflicto fronterizo con Nicaragua

    Liga de la Revolución Socialista (LRS - Costa Rica)

  • Grupo de la FT-CI (Uruguay) Uruguay Grupo de la FT-CI Estrategia Revolucionaria 

El año que termina estuvo signado por la mayor conflictividad laboral en más de 15 años. Si bien finalmente la mayoría de los grupos en la negociación salarial parecen llegar a un acuerdo (aún falta cerrar metalúrgicos y otros menos importantes), los mismos son un buen final para el gobierno, ya que, gracias a sus maniobras (y las de la burocracia sindical) pudieron encausar la discusión dentro de los marcos del tope salarial estipulado por el Poder Ejecutivo, utilizando la movilización controlada en los marcos salariales como factor de presión ante las patronales más duras que pujaban por el “0%” de aumento. Entre la lucha de clases, la represión, y las discusiones de los de arriba Construyamos una alternativa revolucionaria para los trabajadores y la juventud

    Grupo de la FT-CI (Uruguay)