Bilan du CPN des 24 et 25 septembre publié dans bulletin post-CPN
Il faut revenir à la politique
17/10/2011
Daniela (93) et Vincent (68), membres du Courant Communiste Révolutionnaire / P4,
Le dernier CPN [des 24 et 25 septembre] a été traversé par de grandes tensions, non seulement liées aux membres de la Position B et à leur boycott d’une politique indépendante du NPA, mais au sein même de la nouvelle majorité issue de la CN [Conférence Nationale de juin sur la démarche électorale]. Ceci s’est exprimé notamment dans l’acharnement d’une partie de la P1 ã refuser la présence d’un-e camarade de la P2 au sein de l’équipe de porte-parolat et a même menacé la mise en place même d’un comité national de campagne… car à l’intérieur il y aurait eu un membre de la P4 ! Alors que notre participation [àcette Commission de Campagne] avait été votée, la crise sans précédent qui s’est ouvert au sein de la Position A n’a pu être réglée que par notre geste consistant ã retirer notre candidature pour éviter que la campagne ne soit paralysée, et ce après le refus anti-démocratique exprimé quant ã notre souhait, logique au vu des résultats que nous avions obtenu lors du Congrès, d’avoir un-e camarade au CE [partiellement renouvelé lors du dernier CPN].
Ce genre de tensions dépolitisées est une conséquence du manque de clarification sur les limites évidentes auxquelles se heurte notre projet plus de deux ans après la fondation du parti, limites que la nouvelle majorité refuse de discuter ouvertement. Comme nous l’avons dit ã plusieurs reprises, cette fuite en avant ne peut entrainer que plus de confusion et de démoralisation, avec le danger potentiel d’une explosion qui ne profiterait qu’aux réformistes et au PS, qui cherchent ã éviter par tous les moyens l’existence d’une expression indépendante des travailleurs sur les terrains politique et de la lutte de classe. Cela est d’autant plus grave que se profile la perspective d’un éventuel gouvernement de la « gauche plurielle », qui face à la crise capitaliste peut devenir rapidement une version française de Papandreou.
C’est pourquoi il faut décidemment arrêter les batailles d’appareil et revenir à la politique !
Une solution à la crise du NPA ne peut passer, en plus d’une discussion profonde sur la stratégie, que par des réponses politiques justes face aux principaux enjeux de la situation :
• La lutte contre notre propre impérialisme et ses interventions contre-révolutionnaires, comme dans le triomphe de l’OTAN (France en tête) en Libye, un coup réactionnaire contre la vague révolutionnaire en cours dans cette région. Malheureusement le CPN a refusé de mettre à l’ordre du jour, comme nous le demandions, une discussion quant aux faiblesses de notre réponse ã ce test important de la lutte de classes internationale et la motion que nous présentions ã ce sujet et qui apparaît sur ce BI [Voir « Motion sur notre orientation politique pendant la guerre de l’OTAN contre la Libye »]
• La mise en avant, face à la crise en Europe et la montée des nationalismes, d’une perspective révolutionnaire et internationaliste, celle des Etats-Unis Socialistes d’Europe. Malheureusement les résolutions du dernier CPN disent très peu sur l’Europe que nous voulons, alors même que des personnages comme Juppé se déclarent favorables ã une utopique et réactionnaire « fédération européenne »
• L’agitation du mot d’ordre de nationalisation des banques et des entreprises du CAC 40 sans indemnité ni rachat et sous contrôle des travailleurs, seule façon d’éviter que la dette ne soit payée par les travailleurs par le biais des mesures d’austérité, de la hausse du chômage, des réductions salariales et augmentations des impôts sur la consommation. A l’inverse les résolutions cherchent un compromis avec les partisans d’un audit qui risque de nous amener ã nous dissoudre dans une espèce de grand front populaire contre la dette illégitime, au lieu de mette en avant un programme transitoire qui amène à la nécessité d’un gouvernement des travailleurs reposant sur leurs propres organismes d’auto-organisation.
• Notre investissement prioritaire sur la lutte contre la fermeture des sites de PSA et la dénonciation des directions syndicales et de leur politique de conciliation de classes qui, après la défaite de l’automne dont elles portent une lourde responsabilité, cherchent a canaliser tout mécontentement social vers 2012.
Faute de quoi la candidature de Philippe Poutou, que nous avons soutenue à la CN malgré nos désaccords avec la motion A, risque d’être impuissante, ce qui donnerait du grain ã moudre aux partisans de la motion B qui cherchent ã dissoudre le NPA dans un front permanent avec les réformistes.
Plus que jamais, pour sortir de la crise, il faut trancher les ambiguïtés du projet fondateur du NPA et avancer vers un parti révolutionnaire des travailleurs et de la jeunesse qui puisse être à la hauteur des bouleversements liés à la crise capitaliste et devenir une véritable alternative au bipartisme UMP-PS, tout en étant très ferme contre la politique xénophobe de Le Pen et sans se laisser séduire par le capitalisme ã visage humain de Mélenchon.
07/10/11