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Leo Norniella, jusqu’au socialisme, toujours !

12/03/2015

Leo Norniella, jusqu’au socialisme, toujours !

Aux militant-e-s et sympathisant-e-s de notre organisation nationale et internationale, au militant-e-s d’extrême gauche et du mouvement ouvrier combatif. C’est avec tristesse que nous vous annonçons la disparition de notre camarade et dirigeant ouvrier Leonardo Norniella. A l’annonce de la terrible nouvelle, des ouvriers de Pepsico Snacks, d’autres entreprises de la banlieue Nord de Buenos Aires, des ami-e-s, des militant-e-s et des camarades de la direction du Parti des Travailleurs Socialistes (PTS) se sont rendus à l’hôpital où il est décédé. Parallèlement, dans l’usine, la Commission Interne [la direction syndicale d’usine] de même que les dirigeants de la Liste Verte [liée à la bureaucratie péroniste] ont exigé et ont obtenu que la direction de l’entreprise suspende les activités pour deuil.

Cela fait un certain temps, déjà , que Leo traversait une dépression. Hier, une crise lui a fait ingérer une grande quantité de calmants et il a été conduit à l’hôpital Castex. Très tôt ce matin, jeudi 12 mars, son état de santé s’est dégradé et il est décédé des suites d’un arrêt cardiaque.

Leo a fait partie de la direction nationale du PTS pendant plusieurs années. Il avait commencé ã militer très jeune, au milieu des années 1990, au sein de la Fédération San Martín de l’organisation de jeunesse du parti. Il avait 39 ans, dont vingt consacrés au militantisme, d’abord comme dirigeant de la jeunesse puis comme organisateur et comme dirigeant ouvrier du PTS.

Il y a dix-sept ans, Leo est entré chez Pepsico Snacks, [une grosse usine du secteur agro-alimentaire de la banlieue Nord de Buenos Aires] où les travailleurs sont organisés au sein du Syndicat de l’Alimentation [STIA, contrôlé au niveau national par la bureaucratie syndicale péroniste de la Liste Verte]. C’est ã ce titre qu’il a été l’un des pionniers du travail du PTS au sein du mouvement ouvrier industriel du Grand Buenos Aires. Il est d’abord devenu conseiller de la nouvelle Commission Interne, indépendante de la bureaucratie syndicale. Par la suite, il a été élu membre de la CI et s’est rapidement transformé en l’une des références militantes de l’usine, aux côtés de Catalina Balaguer. Le patronat et la bureaucratie syndicale de la Liste Verte du STIA n’ont eu de cesse de les attaquer. En 2002, par exemple, ils n’ont pas hésité ã provoquer un incident violent au sein de l’usine de façon ã obtenir l’éloignement de Leo. Katy, sa compagne de l’époque, a alors assumé, dans les faits, le rôle de déléguée syndicale, sans pour autant être une salariée protégée, ce qui a mené, également, ã son licenciement. La situation a conduit ã une lutte intense au sein de l’usine et ã une énorme campagne de solidarité qui a débouché sur la réintégration de Leo et de Katy et qui a donné lieu au « cas Balaguer », une décision de justice du travail qui a, par la suite, fait jurisprudence pour faire reconnaître le statut de « délégué de fait ».

S’en sont suivi des dizaines de manœuvres orchestrées contre la Commission Interne. On songera au fait d’avoir occulté la date limite de présentation des listes pour les élections syndicales d’entreprise, qui a mené au boycott du scrutin puis à l’occupation de l’usine et du local syndical par la Police de la Province de Buenos Aires, appelée par la direction de Pepsico Snacks, de façon ã ce que les élections se tiennent coûte que coûte. C’est ã cette époque, également, que Javier « Poke » Hermosilla, jeune militant du PTS et ami de Leo, entre chez Kraft-Terrabusi [une autre grosse usine du secteur agro-alimentaire de la banlieue Nord de Buenos Aires] et devient membre de la Commission Interne.

L’une des derniers provocations contre la CI de Pepsico a consisté dans la tentative de fraude dans le cadre du scrutin syndical. L’objectif était de faire voter des dizaines d’intérimaires qui avaient été embauchés spécialement par l’entreprise peu de temps auparavant pour les obliger ã voter pour la Liste Verte de la bureaucratie péroniste. La tentative de fraude a été alors battue en brèche par la mise en place d’un piquet de plus d’une centaine d’ouvriers et d’ouvrières qui ont empêché la tenue du scrutin truqué. Par la suite, la direction du STIA a dû appeler ã une nouvelle élection au cours de laquelle la Liste lutte de classe et combative du syndicat de l’alimentation s’est imposée ã nouveau. Au cours des dernières élections de la fédération de l’alimentation, Leo avait été élu délégué, pour la Liste Bordeaux [la liste lutte de classe et combative qui dirige les CI de plusieurs entreprises du secteur agro-alimentaire en banlieue Nord, ã commencer par celles de Pepsico et de Kraft], pour le congrès du STIA. C’est la raison pour laquelle il ne faisait pas partie de la nouvelle CI, à laquelle ont été intégrés, notamment, Camilo Mones, délégué syndical licencié à la suite de la grande lutte contre les licenciements ã Kraft, en 2009, et qui avait réussi, par la suite, ã entrer chez Pepsico, de même que Mónica Ortiz, la compagne de Leo.

Leo était tout sauf un chef syndical. C’était un cadre politique. C’est ce dont témoignent les entretiens publiés dans la revue Ideas de Izquierda où Leo converse avec les historiens du mouvement ouvrier argentin Daniel James et Juan Carlos Torre, ou encore dans le reportage où il intervient aux côté de Lorena Gentile (CI de Kraft) et de Roberto Amador (militant licencié de Gestamp [sous-traitance auto]. A chaque fois, il fait part de sa connaissance profonde du mouvement ouvrier actuel, non seulement d’un point de vue syndical, mais également politique.

C’est pour toutes ces raisons que la disparition de notre camarade Leo est un coup dur pour le PTS en général et, notamment, pour les camarades de notre parti qui militent au sein de la Fédération de la Zone Nord de la capitale et qui interviennent depuis plusieurs mois au sein du conflit chez Lear [sous-traitance auto], qui participent à l’occupation et mise en production sous contrôle ouvrier de MadyGraf [industries graphiques] et qui dirigent les CI des principales usines du secteur agro-alimentaire où ils incarnent l’opposition à la bureaucratie du STIA.

En raison de sa situation personnelle, Leo n’avait plus de responsabilité au sein des instances de direction du PTS. Néanmoins, il s’agissait d’une des personnalités les plus marquantes de notre parti. Nous réitérons nos condoléances ã ses parents, ã ses frères, ã sa compagne, Mónica, ainsi qu’à l’ensemble de ses camarades et de ses ami-e-s. Comme à l’occasion de la mort des révolutionnaires, nous proclamons ã nouveau « Leo, jusqu’au socialisme, toujours ! ».

Direction Nationale du PTS

12/03/15

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