Collectif pour une Tendance Révolutionnaire dans le NPA
Pour une analyse marxiste et une réponse ouvrière révolutionnaire à la crise
14/01/2011
Nous subissons la crise du capitalisme la plus grave depuis les années 1930. Après avoir renfloué les banques et creusé les déficits publics, les gouvernements de droite ou de gauche font payer la crise mondiale du capitalisme aux travailleurs : licenciements, plans d’austérité, remise en cause des acquis. L’analyse de la crise et le programme qui en découle sont un enjeu décisif du congrès.
Selon l’analyse keynésienne des réformistes, la crise serait due aux salaires trop bas. En les augmentant, on relancerait la « demande », ce qui inciterait les capitalistes ã produire davantage. On aurait à la fois un meilleur « partage des richesses » et la croissance. On sortirait de la crise sans sortir du capitalisme. Cette analyse est une escroquerie qui entretient les illusions dans un possible capitalisme ã visage humain.
Car la crise s’explique en réalité par la suraccumulation de capital : trop peu de plus-value est produite par rapport à la valeur du capital engagé. D’où la situation en apparence paradoxale de profits exorbitants en quantité… mais faibles rapportés à la masse de capital engagé. Dans le cadre du capitalisme, la hausse générale des salaires aggraverait la crise en diminuant encore le taux de profit. Mais nous revendiquons la hausse des salaires, le partage des heures de travail jusqu’à disparition du chômage, car nous partons des besoins des travailleurs, et non des limites de ce système monstrueux. Celui-ci ne peut relancer réellement la croissance sans une vague de faillites ou/et une grande guerre (abaissant fortement la valeur du capital engagé et relevant donc le taux de profit), bref sans chômage de masse, baisse des salaires réels, misère, et souffrances inouïes.
Il est crucial que notre parti se dote d’une analyse marxiste de la crise. Or la direction sortante n’en propose aucune explication sérieuse pour le congrès, et les textes de sa commission économique tendent ã reprendre l’analyse keynésienne en l’expliquant par l’insuffisance des salaires. en découle un programme tendant au réformisme dans le texte Nos réponses à la crise des PF1 et 3 :
Il laisse croire qu’on pourrait interdire les licenciements sans en finir avec le capitalisme, par des « punitions » contre les patrons, comme la CGT avec sa sécurité sociale professionnelle. Nous voulons au contraire que le NPA aide les travailleurs ã se battre pour empêcher les licenciements, en refusant les indemnités de départ comme horizon indépassable, pour l’expropriation sous contrôle ouvrier, comme l’a fait la CGT Philips Dreux
ï€Il conçoit le « socialisme du 21e siècle » comme une extension des coopératives et appelle ã subventionner cette prétendue « économie sociale ». À cette logique réformiste, gradualiste et utopique, nous opposons la nécessité d’exproprier les grands groupes capitalistes, de s’approprier et transformer les forces productives de façon rationnelle et démocratique, pour satisfaire les besoins tout en préservant l’environnement.
ï€Il fixe l’objectif d’un « gouvernement au service de la population », donc un gouvernement qui ne serait pas celui des travailleurs eux-mêmes et n’impliquerait pas la destruction des institutions actuelles. Nous y opposons un programme de transition qui lie systématiquement les revendications immédiates à la nécessité de la prise du pouvoir par les travailleurs auto-organisés, vers le communisme.
Collectif pour une Tendance Révolutionnaire