FT-CI

Accord sur la question de la dette grecque

Report du défaut de paiement par crainte de l’effondrement de l’euro

11/03/2012

Par Juan Chingo

Dans la nuit du 20 au 21 février les ministres des Finances de la zone euro sont parvenus, après quatorze heures de négociation ã se mettre d’accord sur un second « plan d’aide » à la Grèce, chiffré ã 130 milliards d’euros en plus de la restructuration de la dette. C’est le second après celui de mai 2010, d’un montant de 110 milliards d’euros. L’accord arrive après plusieurs semaines de négociations intenses et le vote dimanche 12 février au Parlement hellénique des mesures d’austérité supplémentaires exigées par la Troïka composée par le FMI, l’UE et la BCE. Cet accord évite une faillite désordonnée de la Grèce et sa sortie de la zone euro ã court terme. Il ne résout cependant aucunement les problèmes du pays. Au contraire, il les approfondit et laisse planer en même temps sur le futur de l’UE une grande incertitude.


Christine Lagarde, directrice du FMI

Malgré une conjoncture plus favorable, les leaders de l’UE craignent encore la contagion

Fin 2011 et face à la menace de faillite d’une banque qui provoquerait une réaction en chaine du type « Lehman Brothers », la Banque Centrale Européenne (BCE) a prêté près de 490 milliards d’euros ã 523 banques. Il s’agit d’un prêt remboursable en trois ans, ã un taux d’intérêt fixe (dénommé LTRO), dont une seconde émission aura lieu le 29 février. Comme l’analyse Paula Bach, « les problèmes de liquidité ont diminué et le risque imminent de faillites bancaires (toujours latent) s’est d’une certaine façon amoindri, produisant un effet ‘anesthésiant’ sur la dynamique vertigineuse de la crise dans son ensemble. Cependant et parallèlement, cette injection massive de liquidités ne s’est nullement traduite par de nouveaux crédits qui aiguillonnent l’économique de la zone euro. Dès qu’elles ont reçu l’argent les banques l’ont entièrement placé à la BCE sous forme de dépôts ã très courte durée qui ont un rendement très faible mais considérés comme sûrs. Ainsi, la mesure prise par la BCE réussit (pour le moment) ã contenir les faillites mais aucunement ã avoir un effet sur les tendances récessives qui s’installent avec force en Europe » [1].

Cette sorte de stabilité après deux ans de sursauts s’est également lue dans le changement de ton du débat. Plusieurs voix européennes parlaient lors du sommet ouvertement d’un défaut de paiement et de sortie de la zone euro pour la Grèce, certains en affirmant qu’un tel scénario ne serait pas un nouveau Lehman Brothers : « ‘Nous ne pouvons pas alimenter indéfiniment un puits sans fond’ : l’aveu du ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, à la radio allemande SWR2, mercredi, exprime tout haut ce que certains murmurent tout bas ã Bruxelles… La zone euro, affirme Wolfgang Schäuble, ‘est mieux préparée qu’il y a deux ans’ ã un défaut de la Grèce » [2].

Mais malgré le discours du ministre allemand, qui apparemment a été rappelé à l’ordre par la chancelière Angela Merkel, l’accord auquel sont arrivés les principaux leaders européens indique que ces derniers redoutent encore les effets qu’une faillite de la Grèce pourrait avoir sur l’ensemble de la zone euro. Autrement dit, la crainte d’une contagion n’a pas encore été surmontée. En effet la réalité c’est que la Grèce n’est pas un cas isolé. Tous les Etats de la zone euro se sont endettés ã hauteur de plusieurs milliards d’euros et plusieurs sont considérés comme instables par les marchés financiers. C’est pour cela qu’il existe un risque que le « virus grec » s’étende ã d’autres pays et détruise la zone euro. C’est ce que reconnait un journaliste du Monde : « Le fait de stabiliser la Grèce est nécessairement une bonne nouvelle pour l’ensemble des pays fragilisés par la crise des dettes souveraines. Le répit constaté depuis le début de l’année ne signifie pas que la crise est terminée. Si la Grèce avait fait faillite d’ici à la mi-mars, il est clair que la contagion observée l’an dernier aurait repris. Le Portugal aurait été menacé, alors qu’un débat existe sur l’éventualité d’un ajustement du plan d’aide dont il bénéficie. L’Italie et l’Espagne, qui ne sont pas sous assistance, auraient également été fragilisées. Les efforts faits sous l’égide de Mario Monti, ã Rome, et du nouveau premier ministre espagnol Mariano Rajoy, ã Madrid, auraient pu être annihilés par une nouvelle offensive des marchés, alors que ces pays voient leurs conditions de financement sur le marché s’améliorer depuis le début de l’année » [3].

Qui sauve qui ?

Ce n’est plus seulement l’austérité asphyxiante qui est en train de détruire l’économie et la société grecques. Toutes les discussions, les plans et les négociations dans une large mesure font fi de la Grèce. Il n’y a plus aucune prétention d’« aider » la Grèce. Il s’agit de s’assurer que les banques allemandes et françaises minimisent leurs pertes. Des 130 milliards d’euros du nouveau paquet, pas un centime ne sera destiné à l’activité productive du pays. Cet argent sera destiné ã sauver ses banques et ã refinancer la dette. Pire encore, il est probable que les fonds ne soient pas versés à la Grèce mais mis sur un compte spécial qui sera utilisé pour rembourser les obligations de la dette du pays. Comme a qualifié ironiquement un caricaturiste de L’Hebdo de Lausanne, il s’agit d’« un prêt entre amis » : « Plan de sauvetage de la Grèce. Le Cercle vicieux. « Bon, c’est d’accord ». « On vous prête de quoi nous rembourser » [4] (voir caricature ci-dessous).

Cependant, ceci n’est pas une simple plaisanterie comme le souligne Eric Bonse de Die Tageszeitung. Selon ce quotidien allemand l’aide européenne ne profitera pas aux Grecs, qui « devront à l’avenir vivre avec des revenus encore plus faibles, une protection limitée contre les licenciements, une mauvaise assurance maladie et une liquidation massive de leur Etat. Pour Eric Bonse, cette aide, qui est un ‘diktat impitoyable’, profite essentiellement au système bancaire, qui grâce aux intérêts générés par les emprunts de l’Etat grec, échappera ã un effondrement. ‘Schäuble Cie ont sauvé les créanciers, pas les Grecs. Ce sont les banques, les assurances et les fonds de pension en Allemagne, en France et en Grande-Bretagne qui en profiteront. En cas de faillite [grecque], ils auraient tout perdu. (...) Les créanciers privés, qui auraient dû, d’après Schäuble, aussi se porter garants, sont en vérité massivement favorisés. C’est une belle affaire pour les créanciers, une très mauvaise pour l’Europe’ » [5].

Une perte de souveraineté politique et économique sans précédents dans la zone euro

(Chr. Lagarde et Lukas Papademos)

L’accord entérine une cession de souveraineté, du jamais vu entre des pays capitalistes avancés en temps de paix. Il ne s’agit pas seulement de contrôler comment les Grecs mettent en place leurs engagements. Tout d’abord, on a créé une équipe permanente de la Troïka pour superviser l’application du plan. Ensuite, la Grèce s’engage ã verser sur un compte bloqué le capital nécessaire pour faire face aux intérêts de sa dette, au moins 3 mois avant l’échéance. En même temps, le paiement de ces intérêts sera prioritaire par rapport ã toute autre obligation budgétaire. Enfin, on oblige la Grèce ã inscrire dans sa constitution la priorité du paiement de la dette. Il s’agit donc d’un nouveau protectorat financier pour le remboursement des créditeurs ou plus simplement de « la première colonie de la zone euro » [6], comme le souligne Wolfgang Münchau, l’analyste économique européen du Financial Times.

Une preuve claire de cette situation nous est donnée par le degré de « micro-direction » que prétend exercer l’UE sur la Grèce : « les pays européens créditeurs demandent 38 changements spécifiques concernant la politique fiscale, de dépenses et de salaires de la Grèce d’ici la fin dumois et ont élaboré des réformes supplémentaires qui conduisent ã micro-diriger le gouvernement du pays pendant deux ans » [7]. Une telle intrusion dans les affaires intérieures d’un pays impérialiste de seconde zone ne laisse aucun secteur indemne. Il s’agit d’une tentative de refaçonner l’Etat et la société grecs selon le plan des grandes puissances impérialistes de l’UE en violant ouvertement les droits nationaux de millions de grecs. Et le tout avec l’accord de la grande bourgeoisie grecque, ouvertement collaborationniste, qui défend ses intérêts de classe contre la population laborieuse des villes et des campagnes. Le caractère ambitieux et global de la « contre-révolution sociale » en jeu, est synthétisé par Mujtaba Rahman, un analyste du Eurasia Group Risk Consultancy : « Ce programme est beaucoup plus ambitieux qu’une simple réforme économique. Ce qui se joue est une véritable « refonte » de l’Etat grec » [8].

La Grèce a déjà connu un tel contrôle lors de sa faillite de 1893 : entre 1897 et 1914, une commission financière internationale composée par l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, la France, la Grande Bretagne et l’Italie a été chargée de surveiller le budget grec afin de moderniser le pays. Aujourd’hui, alors que nous sommes à l’époque de la dégénérescence sénile de l’époque impérialiste et non au cours de sa période de formation comme c’était le cas à la fin du XIXe siècle, l’objectif est de démanteler tout acquis progressiste, « faisant revenir le pays au Moyen-âge », comme de nombreux Grecs le déclarent à la presse occidentale.

Cette intromission sans précédents n’est pas seulement économique, sociale et étatique mais aussi directement politique. Il suffit de songer à la provocation du ministre des Finances allemand, selon lequel il ne faudrait pas organiser d’élections en avril prochain. Ces déclarations ont provoqué pour la première fois une réponse tranchée de la part d’une autorité grecque, en l’occurrence le Président lui-même : « qui est ce Schäuble pour insulter la Grèce », a ainsi déclaré l’ancien résistant et actuel président grec Karolos Papouilas. Mais la pression de la Troïka exacerbe les tendances bonapartistes et la limitation des droits démocratiques comme nous l’avons déjà remarqué dans des articles antérieurs [9].

Le risque de default n’est pas passé et le destin de l’euro est encore incertain

S’il faut une preuve supplémentaire de la complète incapacité de l’accord ã résoudre la crise de la dette grecque il suffit de citer les créanciers eux-mêmes qui le jour de la signature de l’accord faisaient circuler un document « confidentiel » de dix pages dont l’agence Reuters et le Financial Times ont réussi ã se procurer une copie. Celui-ci montre que la stratégie de la Troïka se base sur les hypothèses les plus optimistes au sujet de l’avenir de l’économie grecque. En réalité la Troïka ne semble plus croire au succès de son plan. Le rapport dit essentiellement que la Grèce se trouve, a priori, en état faillite [10].

La situation de la Grèce ressemble de plus en plus ã celle de l’Argentine au milieu de l’année 2001 quand les politiques déflationnistes et la contestation sociale et politique, les manifestations et la violence ont imposé une limite aux politiques d’ajustement exigées par le FMI. Cela avait créé des désaccords entre les créanciers officiels [11] et généré une préoccupation grandissante parmi les créanciers privés qui redoutaient un défaut de paiement désordonné.

Revenons brièvementsur cette période : le 10 juillet 2001 le dernier ministre de l’Economie avant la faillite, Domingo Cavallo, annonce qu’il ramènera le déficit ã zéro ã travers des coupes dans les dépenses et le 30 juillet le Sénat vote une réduction de 13% des salaires et des pensions de plus de 500 pesos (équivalent, à l’époque, de 500 dollars en raison du taux de parité fixe). Ainsi, l’Argentine réussit ã ce que le FMI accepte de débloquer un autre paquet d’aides. En même temps, on parlait également à l’époque d’une restructuration « volontaire » de la dette. Cependant, ces mesures, loin de rétablir la « confiance », ont affaibli encore plus la position du FMI. Le gouvernement était aux prises avec « le piège de la dette » : avec les taux d’intérêt qu’il devait payer pour emprunter, la dette augmentait si rapidement que la capacité du gouvernement et de l’économie argentine ã rembourser était largement dépassée. C’est le cas de la Grèce aujourd’hui qui ne peut pas rembourser sa dette ã cause de l’ampleur et de la vitesse de la chute de l’économie. Par la suite, en Argentine, les retraits de dépôts bancaires se sont accélérés, ainsi que la fuite de capitaux. En décembre 2001 la crise entre dans sa phase finale. Le gouvernement provoque la contagion au secteur privé ã travers diverses mesures comme le « corralito » [12]. L’Argentine suspend alors le paiement de sa dette en décembre 2001. Les banques sont fermées et l’économie connaît une contraction sans précédent. Le gouvernement De La Rua est forcé à la démission sous la pression de la rue lors des journées révolutionnaires des 19 et 20 décembre. La transition se fait de façon désordonnée et sans planification d’une nouvelle monnaie avec des contrôles de capitaux et la confiscation d’actifs locaux.

Tout cela ne veut pas dire que l’histoire se répètera à l’identique : les similitudes signalées sur comment faire face au poids insupportable dans le cadre d’une politique d’ajustements ne doivent pas faire oublier les différences structurelles, économiques et politiques entre les deux pays. Ainsi, l’économie de la Grèce est beaucoup plus forte que celle de l’Argentine. Les ressources économiques et financières de l’UE sont quant ã elles incomparablement supérieures ã celles du Mercosur.

Cependant, malgré ces avantages structurels et institutionnels, la crise grecque est beaucoup plus profonde et explosive que la crise argentine. Alors que les passifs totaux de la Russie et de l’Argentine étaient de 80 milliards de dollars au moment des faillites de 1998 et 2001 respectivement, la dette grecque est actuellement de 259 milliards d’euros. Parallèlement, son déficit s’élève ã 10,6% en décembre 2011 selon Eurostat, contre 3,2% pour l’Argentine en 2001 alors que les PIB des deux pays sont similaires ou comparables. En outre, comme conséquence du défaut de paiement russe qui avait pris au dépourvu ses créanciers, ceux-ci étaient mieux préparés ã une éventuelle faillite argentine. C’est pour cela que son effet de contagion n’a presque pas existé. Mais ce n’est pas le cas de la zone euro où les banques se trouvent ã court de capitaux et travaillent ã plein régime pour refaire leur patrimoine (avec l’aide inappréciable de la BCE que l’on a évoquée au début de l’article).

La dette grecque est complètement imbriquée dans le système financier européen. Elle est émise dans la même monnaie que ses principaux créanciers, en euros. La dette grecque se développe au milieu d’une crise de la dette souveraine d’envergure mondiale (la phase actuelle de la crise historique du capitalisme) dont l’UE est l’épicentre. C’est pourquoi l’objectif de la BCE et des autorités européennes est de désamorcer cette bombe ã retardement de façon ã ce que le défaut de la Grèce n’emporte pas l’euro également. Pour l’instant ils n’ont pas réussi, comme le montre leur crainte de laisser tomber la Grèce, ce qui n’a pas été le cas du FMI avec le défaut de l’Argentine, lequel a été finalement toléré par cette institution.

Politiquement, même s’il y a une coupure entre les masses et les partis bourgeois traditionnels dans une large mesure similaire, la grande bourgeoisie après plus de deux ans de crise demeure unie, ce qui n’était pas le cas en Argentine où il y avait une division au sein du secteur du capital concentré entre ceux qui voulaient une dévaluation et ceux qui prônaient plutôt la dollarisation pure et simple de l’économie. Cette unité a des raisons géopolitiques (une sortie de la Grèce de l’UE la laisserait affaiblie face ã un ennemi historique comme la Turquie), ainsi que des motifs économiques : bien qu’un secteur de la bourgeoisie soit touché par la profondeur et la durée de la crise et perde de l’influence et des positions économiques dans les Balkans, les secteurs les plus forts et agressifs du grand capital (banques, BTP, tourisme, transport maritime, énergie) parient sur une chute du salaire et sur la perte de droits des travailleurs pour regagner en compétitivité.

Cependant, le fait que la revitalisation des exportations si attendue ne réussisse pas ã compenser la chute du marché intérieur dans le cadre de la stagnation des économies de l’UE peut provoquer la rupture de cette unité. On commence ã voir apparaître en ce sens plusieurs symptômes. Par ailleurs, après deux ans de crise, les principales fortunes grecques ont réussi ã transférer leurs actifs vers des comptes bancaires ã Londres, ã Paris, ã Bruxelles ou ã Francfort. Ces secteurs, qui ont fait pression pour accepter les plans de la Troïka, pourraient éventuellement tirer du profit d’un retour à la drachme. Ce sont les évènements futurs qui diront quelle sera l’évolution finale. En tout cas, l’entrée en scène du mouvement ouvrier depuis le début de la crise est un élément enthousiasmant pour envisager une issue différente ã celle de l’Argentine avec sa dévaluation puis la recomposition du pouvoir étatique qui avait pourtant été profondément ébranlé par la crise.

La réalité c’est que tout le monde sait que la dette grecque est impossible ã rembourser. La grande question est de savoir qui paiera finalement le coût de cette crise qui est en train de plonger dans la pauvreté et la misère des pans entiers de la société grecque. Il faudra voir d’autre part si les dirigeants de l’UE sont capables d’empêcher une contagion ã d’autres pays et de minimiser les pertes. L’issue de la bataille n’est pas encore définie.

24/02/12

    [1] Voir P. Bach, « Crisis económica mundial, cuestiones estratégicas », 19/1/12, www.ft-ci.org/article.php3 ?id_article=5140 ?lang=es

    [2] « Grèce : l’Europe hausse le ton, le scénario du défaut ressurgit », Le Figaro, 16/2/2012

    [3] « L’objectif des Européens est de mettre la Grèce sous cloche », Chat avec Philippe Ricard, journaliste au bureau européen du Monde ã Bruxelles, 22/2/2012

    [4] MIX REMIX

    [5] « Le plan d’aide : les banques lui disent merci », Die Tageszeitung, 22/2/2012

    [6] « Greece must default if it wants democracy », Financial Times 19/2/2012

    [7] Voir « Athens told to change spending and taxes », Financial Times, 23/2/2012

    [8] Idem

    [9] Voir notamment « Désintégration ou plus grande domination allemande ? Sombres perspectives pour le continent européen », 17/12/11 www.ccr4.org/Desintegration-ou-plus-grande et « L’Europe et le tournant bonapartiste », 29/11/11, www.ccr4.org/L-Europe-et-le-tournant

    [10] Ce document daté du 15 février et signé par les analystes de la BCE, de la Commission Européenne et du FMI, attire l’attention sur l’augmentation des risques. En fait, dans leur hypothèse centrale -le retour de la croissance en Grèce en 2014 accompagnée d’une augmentation du PIB de 2,3%- ils envisagent la nécessité d’un nouvel apport de fonds d’une valeur de 50 milliards d’euros ã partir de 2014. Le rapport signale également, ce qui constitue une preuve du scepticisme de celui-ci, que « partant de ratios de dette aussi élevés, dans les dix prochaines années tout contretemps (que l’on ne réussisse pas ã appliquer les réformes et/ou que l’on n’atteigne pas l’excédent budgétaire prévu) peut conduire ã des dynamiques insoutenables, laissant le programme dans une situation très vulnérable ». Si ce scénario vient ã se confirmer, la dette passerait ã 178% du PIB en 2015 pour revenir ã 160% seulement en 2020, alors que la réunion des 20 et 21 février exigeait que la dette soit de 120,5% en 2020. Comme on le voit, ce serait au minimum une décennie perdue.

    [11] Cela avait été le cas avant l’accord entre d’un côté un bloc dirigé par la Hollande, la Finlande et des secteurs importants de l’establishment allemand, et de l’autre la France de Sarkozy et l’Italie de Monti.

    [12] Le 3 décembre 2001 le gouvernement limitait ã 250 dollars la quantité hebdomadaire que pouvait retirer de la banque chaque citoyen, essayant ainsi de limiter la fuite de capitaux. Cette mesure a été connue sous le nom de « corralito ».

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