Waffen der Kritik
Répression contre les demandeurs d’asile ã Berlin
06/11/2012 Des papiers pour tous-tes ! A bas la répression policière !
Par Waffen der Kritik
Berlin connait une mobilisation historique en soutien aux demandeurs d’asile et contre la politique raciste de l’Etat allemand. Nos camarades de RIO (Revolutionäre Internationalistische Organisation [1]) y participent en solidarité, contre la répression policière et pour le droit à la libre-circulation sur l’ensemble du territoire européen, ã commencer par l’Allemagne. Nous publions ci-dessous un de leurs articles écrit dans leur journal étudiant, Waffen der Kritik.
Le camp de demandeurs d’asile sur la Oranienplatz, dans le quartier de Kreuzberg ã Berlin est l’une des actions les plus spectaculaires contre le traitement inhumain des réfugiés dans l’histoire l’Allemagne. 6000 personnes ont manifesté en solidarité avec les demandeurs d’asile. En plus de la manifestation du 13 octobre, l’ambassade du Nigeria a été occupée le 15 octobre et des manifestations spontanées pour la libération des prisonniers politiques ont eu lieu. Les motivations de ces actions sont diverses. L’impunité avec l’Etat allemand maltraite ces hommes et ces femmes, par le biais d’obligations de résidence, de « foyers », de coupons alimentaires, de paquets de nourriture et l’interdiction de travailler et d’étudier est inacceptable !
Alors que l’Union européenne a reçu le prix Nobel de la Paix, les institutions européennes comme Frontex tuent chaque année des milliers d’hommes et de femmes !
La « Malsaine Trinité Européenne », ã savoir les puissances néocoloniales allemande, française et britannique, a élaboré une juridiction qui légitime ce massacre de masse. Celle-ci établit les conditions qui instaurent au sein de l’Union Européenne une structure périphérique des plus inhumaines, mais aussi des plus profitables pour les grandes puissances impérialistes du Nord : pendant qu’en Grèce vivent près d’un million de d’hommes et de femmes « illégaux », sur une population de 10 millions d’habitants, le ministère de l’Intérieur allemand fustige les 130 000 demandeurs d’asile et le demi-million d’« illégaux ». Comment expliquer ce déséquilibre ?
À la suite des négociations sur le traité de Maastricht en 1992, Dublin II a été signé. Par le biais de ce traité, la « Malsaine Trinité » s’est assuré que les réfugiés de l’espace Méditerranée soient bloqués dans les pays périphériques de l’Union européenne et ne puissent demander asile que dans le premier pays de l’UE duquel ils ont foulé le sol.
Les infrastructures d’accueil des pays périphériques sont saturées et les actions brutales des groupes fascistes à l’égard des réfugiés sont tout simplement ignorées, voire soutenues par ces Etats. L’un des exemples les plus édifiants est celui parti fasciste grec « Aube dorée », couvert par la police et la justice grecque.
Vingt ans après les pogroms contre les travailleurs immigrés de Lichtenhagen dans le Nord-est de l’Allemagne, les foyers d’accueil sont souvent la cible d’incendies, comme le racontent les participants au campement de la Oranienplatz ã Berlin. Pourtant, les enquêtes sur ces faits n’aboutissent pas, et ce, au profit des militants d’extrême-droite.
Face ã cette situation le ministre de l’Intérieur de la CSU (Union chrétienne-sociale, branche conservatrice bavaroise du parti d’Angela Merkel), a annoncé un durcissement des conditions pour les demandeurs d’asile, afin de dissuader un peu plus les demandeurs. Avec un populisme outrancier, le gouvernement allemand utilise les demandeurs d’asile comme des boucs émissaires afin d’offrir un satisfecit ã sa droite, et partir à la chasse aux sympathisants sur les terres des nationalistes et des fascistes.
C’est pourquoi nous soutenons nos frères et sœurs de classe, qui, comme nous, bien que dans des conditions beaucoup plus difficiles, luttent pour une vie digne dans cet Etat soit disant libre et démocratique !
Abolissons l’obligation de résidence, le système de rationnement humiliant, et l’interdiction de travailler et d’étudier !
Ces lois n’ont pour but que de diviser les travailleurs pour les empêcher de défendre leurs intérêts communs et de se percevoir comme membres d’une même classe !
Aujourd’hui, trente « illégalisés » sont en grève de la faim devant la porte de Brandebourg ! Depuis le 24 octobre ils n’ont cessé de se nourrir et ont été harcelé par la police !
Plus que jamais notre solidarité est nécessaire !
29/10/12
Traduit par Courant Communiste Révolutionnaire dans le NPA
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