Faire le pari du marxisme révolutionnaire pour les jeunes générations
Gros succès pour l’ouverture du cycle de conférences « Pourquoi Trotsky ? »
21/10/2012
Par Comité de rédaction de "Révolution Permanente"
Salle comble mardi 16 octobre, à la Librairie Résistances, ã Paris. Soixante-dix personnes sont venues assister à la conférence d’ouverture du cycle « Pourquoi Trotsky ? » organisé en région parisienne par Révolution Permanente, la revue du Courant Communiste Révolutionnaire du NPA. Deux heures et demie n’étaient pas de trop pour introduire le cycle et entamer un premier échange avec les camarades présents, étudiants, salariés, militants du NPA pour certains, activistes des mouvements ou militants syndicaux pour d’autres, curieux d’en savoir plus sur la pensée de Trotsky ; une pensée qui un temps en France a été partie prenante de l’avant-garde ouvrière et étudiante, en dépit de la chape de plomb stalinienne, mais qui au cours des dernières années a été oubliée ou vidée de son contenu, y compris au sein de l’extrême gauche.
Daniela Cobet, qui a ouvert la discussion, a introduit le cycle de conférences. A travers un large panorama historique et biographique portant sur Léon Trotsky, son combat politique et celui de toute une génération de révolutionnaires, on a pu voir combien le marxisme révolutionnaire pouvait être un puissant instrument de compréhension de la réalité sociale, politique, économique et idéologique en ce début de XXIème siècle. L’échec de la poussée ouvrière et populaire des années 1970, qui a secoué les quatre coins du globe, a fait place ã un triomphalisme de la classe dominante qui a répété à l’envi que le capitalisme était le seul horizon souhaitable, voire même possible. Avec l’approfondissement de la crise du système, avec l’insubordination et les processus révolutionnaires qui ont marqué les deux rives de la Méditerranée, la colère, l’indignation et le désir de changement et de transformation radicale ont fait toutefois leur retour, parfois violemment, sur la scène politique. Il n’en reste pas moins que ces mouvements peinent ã trouver une traduction tactique et stratégique de leurs désirs de changement. On peut aisément le comprendre, non seulement à la suite du repli de notre classe postérieur aux années 1970 et l’offensive de la bourgeoisie, mais également en raison de la façon dont le marxisme a été avili, ou, dans le meilleur des cas, n’a subsisté qu’à la marge, dans le monde universitaire ou intellectuel simplement.
D’où l’intérêt de renouer avec ce qui reste encore aujourd’hui la théorie la plus aboutie du marxisme victorieux, celui de 1917, et qui a su par la suite continuer ã aller radicalement ã contre-courant, analyser et proposer des pistes de résistance face au Thermidor soviétique et au réformisme. C’est ce qu’ont repris plusieurs camarades du NPA qui étaient présents dans la salle, agréablement surpris du nombre de participants. Le marxisme révolutionnaire, le trotskysme, plus encore en ces temps de crise, est loin d’être un épouvantail qui ferait fuir les plus jeunes ou les travailleurs qui (re)commencent à lutter. Si ce ne sont pas les idées du marxisme qui servent ã former la nouvelle génération, ce seront celles du réformisme, qui partout en Europe bénéficie d’un nouveau souffle. Longtemps le NPA s’est refusé, au nom de la « nouvelle période », de parler ouvertement de révolution et de trotskysme. Ce ne sont pourtant aucunement un obstacle ã attirer de nouveaux camarades. A l’échelle de notre petit courant, la discussion de mardi en témoigne.
Mais le débat ne fait que commencer. Dans quinze jours, le mardi 30, après cette première introduction générale, nous aborderons la question de la Théorie de la Révolution Permanente à la lumière des processus révolutionnaires arabes. Il y a fort ã parier qu’il y aura énormément ã débattre, de même que lors des séances suivantes, sur la thématique du Programme de Transition et la crise du capitalisme, le 13 novembre, et la question du pouvoir, l’auto-organisation et le parti le 27. Il y aura ã débattre, mais aussi ã discuter de ce qu’il serait possible et nécessaire de faire, de façon organisée. C’est ce dont témoigne toute la vie de Trotsky et des révolutionnaires de sa génération. Le marxisme n’est ni un dogme, ni une identité, mais une pratique politique pour changer le monde, radicalement, de fond-en-comble. Et il en a plus besoin que jamais. Rendez-vous le 30 donc !
17/10/2012.