La Bande de Gaza déclarée "zone hostile" par Tel-Aviv
05/10/2007
Avec la Bande de Gaza déclarée “zone hostile” par l’Etat d’Israël, c’est désormais l’électricité et l’arrivée de combustibles qui seront rationnés. Il s’agit-là d’un véritable châtiment collectif de Tel-Aviv à l’égard de la population de Gaza. L’opération sioniste a immédiatement reçu l’aval de Washington. Lors de son récent voyage dans la région, Condoleezza Rice n’avait-elle pas déclaré “Hamas est très certainement une entité hostile. Il s’agit également d’une entité hostile à l’égard des Etats-Unis ».
La nouvelle escalade sioniste vise ã ce qu’un secteur de la population de Gaza se retourne contre le gouvernement du Hamas en raison des conditions de rationnement et les difficultés que cela ne pourra qu’engendrer pour les civils. Voilà l’objectif principal du rationnement en électricité (le gouvernement israélien avait même dans un premier temps envisagé de couper purement et simplement l’approvisionnement) et l’octroi de combustible destiné quasi uniquement aux services d’ambulances et de ramassage d’ordures. Cette nouvelle offensive israélienne a été brandie comme une réponse aux « attaques » contre le Sud d’Israël par des missiles de petit calibre bien que le gouvernement du Hamas ait tout fait pour empêché que le Djihad Islamique ne lance ces opérations.
Tout en continuant ã faire pression le plus possible contre le gouvernement du Hamas, Tel-Aviv essaie par tous les moyens de redonner un peu d’oxygène le gouvernement collaborationniste, pro-américain et pro-sioniste de Mahmud Abbas et de sa fiction d’Autorité Nationale Palestinienne dont le contrôle s’étend tout juste à la Cisjordanie. C’est ainsi qu’Israël a promis de libérer les blocages ã vingt-quatre point de passage qui coupaient la Cisjordanie, la région la plus développée de l’ANP, de l’Etat d’Israël. L’objectif central de Tel-Aviv n’est pas tant de soutenir fondamentalement Abbas que de forcer les différentes portions de la Cisjordanie dépendant des points d’entrée en Israël ã être toujours plus dépendantes du tissu économique israélien, créant dans les faits une espèce de Cisjordanie en peau de léopard comme le montre bien la localisation des points de passage : l’idée est de liquider la Cisjordanie elle-même, géographiquement et même politiquement, ainsi que le pseudo Etat palestinien embryonnaire. Ceci est d’autant plus vrai qu’en dépit de son soutien actuel ã Abbas, Tel-Aviv n’a pas avancé dans les négociations sur la création d’un Etat palestinien, pas même dans les termes établis par les réactionnaires accords d’Oslo. L’objectif principal de l’actuel gouvernement israélien est de remiser ã un second plan le problème national palestinien et de diviser le plus possible le territoires et les entités politiques palestiniens afin de limiter tout résistance sérieuse face à la politique colonialiste et raciste de Tel-Aviv.
C’est en ce sens que la seule solution progressiste au problème historique des masses et de l’oppression de la Palestine ne peut être que la dissolution et la liquidation de l’entité sioniste, une création artificielle de l’impérialisme au Moyen-Orient, et son remplacement sur l’ensemble de la Palestine historique d’une Palestine ouvrière et socialiste pour que puissent enfin vivre en paix Arabes et Juifs.
Tant les souffrances sans nom des masses palestiniennes, la saignée contre le peuple iraquien que les menaces croissantes contre l’Iran rendent plus impérieuse que jamais la nécessité de réveiller l’énergie révolutionnaire des masses de la région, les seules qui par leur action puissent réellement battre en brèche et défaire l’impérialisme nord-américain et son valais régional, l’Etat sioniste. Si l’on tient compte des directions actuelles du mouvement de masse dans la région, cette impulsion pourrait venir de la renaissance d’un puissant mouvement anti-guerre qui lutte à la fois pour la libération de la Palestine, pour la défaite des troupes impérialistes d’occupation ainsi que pour l’arrêt des sanctions contre l’Iran, un mouvement qui devrait renaître tout particulièrement dans les pays impérialistes, les seuls capables où il soit possible de paralyser réellement la machine de guerre, aux Etats-Unis comme dans le reste des pays impérialistes qui participent en Afghanistan comme au Liban aux différentes missions coloniales qui se sont multipliées au cours des dernières années, notamment dans le monde arabo-musulman.
Si en 2003 les gigantesques mobilisations anti-guerre contre l’agression contre l’Irak n’ont pas pu arrêter l’offensive, en raison du caractère pacifiste des directions qui étaient majoritaires en son sein, il est plus nécessaire que jamais de tirer profit de la faiblesse nord-américaine actuelle pour que n’en profite pas d’autres puissances, d’importance diverse, mais fondamentalement le mouvement de masse ã échelle régionale et mondial.